Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres
Version testée : Switch
Plates-formes disponibles : Switch
Genre : RPG
Prix conseillé : 59,99€
Date de sortie : 1er décembre 2023
Studio / Editeur : Square Enix
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
DRAGON QUEST MONSTERS : Le Prince des ombres, ça t'intéresse ? C'est en substance ce qu'on m'a proposé. J'ai regardé ma Nintendo Switch du coin de l’œil après avoir vu une bande-annonce du jeu, en me demandant comment diable la console allait réussir à faire tourner le jeu correctement. Le joueur curieux que je suis (et un peu moqueur, soyons honnête) s'est laissé tenter par l'expérience et peut déjà vous l'affirmer après une douzaine d'heures de jeu dans les pattes : que c'est pénible de voir un jeu prometteur tourner dans d'aussi mauvaises conditions... un énième rappel également qu'à part Nintendo, pratiquement personne n'arrive à faire ce qu'il veut avec cette console déjà vieille à sa sortie.
Avec une introduction pareille, vous devez déjà vous dire que c'est cuit et que le jeu va prendre tarif. Il n'en est rien. Oui, je suis chafouin de voir que je dois jouer au jeu en de pareilles conditions. Non, je ne peux définitivement pas le jeter ou/et la console au feu sous prétexte que c'est techniquement très limite. Car si la technique à son importance (en tout cas pour moi et quelques millions de joueurs à la louche), elle ne peut être le seul critère pour juger une œuvre.
Toujours est-il que le sujet est abordé depuis l'introduction, donc autant en discuter. Artistiquement, on est face à du Dragon Quest pure souche. Ça fonctionne toujours extrêmement bien au niveau du chara-design et de certains décors qui font mouche et impressionnent, tout du moins quand on décide de ne pas bouger. Voir les environnements changer au gré des saisons fait également son petit effet, surtout quand on constate que le bestiaire change à chaque fois. Sur ce pan d'ailleurs, il convient de préciser qu'il y a un nombre assez élevé de monstres, puisqu'on en dénombre pas moins de 500 à recruter durant l'aventure ! Des mignons, des laids, des grands, des petits, des gentils et des méchants... le panel est aussi varié qu'intéressant à découvrir, pour peu que vous ayez l'âme d'un collectionneur !
Là où ça va pêcher en revanche, c'est du côté technique. Certes, le jeu est parfois vraiment beau, mais on a droit la plupart du temps à une fréquence d'images au ras des pâquerettes, avec des freezes complet de l'écran pendant 2-3 secondes, la console étant à la peine et n'arrivant pas à enchaîner combats <> retour sur le terrain sans transition. Alors oui, c'est visuellement moins vilain qu'un Pokémon Écarlate ou Violet, mais à ce prix-là, est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Je n'en suis sincèrement pas sûr.
C'est d'autant plus dommage que ce qui est tenté par ce Dragon Quest Monsters est assez réussi. N'ayant pas joué aux précédents épisodes "Monsters", ce fut une découverte totale pour moi et j'aime assez ce qui est proposé. L’œuvre s'éloigne suffisamment des autres jeux de captures de créatures pour tirer son épingle du jeu et attraper les joueurs désireux de vivre une aventure épique et de longue haleine. J'insiste d'ailleurs sur le longue haleine. J'écris l'article en étant encore assez loin d'avoir vu défiler les crédits de fin, vu que j'ai 12 heures de jeu et qu'il faut tabler sur le triple pour les voir d'après les retours sur How Long to Beat. L'histoire prend d'ailleurs (trop ?) longtemps avant de décoller. Si l'intrigue de départ se veut engageante, avec le protagoniste qui est le fils du roi des monstres ayant une malédiction l'empêchant d'attaquer les monstres directement, on va tout d'abord avoir droit à une longue traversée du désert avant que le jeu ne gagne en intérêt narratif. Les fans de la licence seront toutefois ravi de voir un visage connu, puisqu'on y incarne nul autre que Psaro.
En attendant que le jeu ne décolle, on devra donc se "contenter" d'aller abattre des monstres à la chaîne pour gagner en expérience et pour faire grandir sa collection en les recrutant. Les combats sont d'ailleurs intéressants, on peut au choix faire tout manuellement ou automatiser une grande partie des combats en indiquant des stratégies à adopter et en assignant une équipe de 4 monstres qui peuvent être complémentaires pour vaincre de manière optimisée les monstres errants et autres combattants d'arènes. L'automatisation est d'ailleurs franchement bienvenue tant il faudra multiplier les combats pour faire progresser son équipe (et sa réserve de monstres) afin de venir à bout des adversaires de plus en plus coriaces. Côté jeu pur, je ne m'ennuie pas en jouant à DQM, même si je déplore toujours les nombreux temps de chargements émaillant mes sessions de jeu.
Un petit mot rapide en ce qui concerne la traduction et le doublage. On a droit à un doublage anglais et japonais. J'ai opté pour le second, Dragon Quest oblige ! C'est de bonne qualité, bien qu'on ait toujours le même souci avec les jeux nippons, à savoir que seuls les dialogues importants sont entièrement doublés. La traduction est elle aussi de bonne qualité, n'ayant pas vu de soucis particuliers en faisant défiler les nombreuses bulles de dialogue. Concernant l'OST, c'est du tout bon, comme souvent avec la série !
A l'heure d'écrire ces lignes, c'est assez compliqué de juger ce DRAGON QUEST MONSTERS : Le Prince des ombres, car je suis partagé à chaque fois que je lance le jeu sur ma Switch. Oui, je prends plaisir à jouer, faire quelques combats et agrandir ma collection de monstres... Pour autant, outre sa technique défaillante, l'histoire ne me captive pas franchement et je reste essentiellement parce que j'ai envie de faire monter mon équipe et combattre des adversaires toujours plus retors... rien de plus. Cette épisode semble être une bonne porte d'entrée pour découvrir la licence si vous n'êtes pas trop exigeant sur la qualité visuelle du jeu. Pour autant, je doute que ce Prince des Ombres ne parvienne à satisfaire les fans.