Marvel Cinematics Universe – Phase I
Attention, cet article contient des révélations sur les films cités. Mieux vaut les avoir vus avant de lire cet article.
Je délaisse pendant quelques temps les sabres lasers pour vous parler d'une autre passion dans ma vie : les super-héros, et plus particulièrement les films Marvel, et plus particulièrement le Marvel Cinematics Universe (MCU). En effet, vous n'êtes pas sans savoir, à moins de revenir d'hibernation depuis dix ans, que maintenant, les super-héros sont à la mode. Finie l'époque où on me vannait sur mon tee-shirt Superman, terminées les moqueries alors que je lisais tranquillement mon comics, sans rien demander à personne. J'ai toujours une petite pensée envers mes tortionnaires en culotte courte en regardant The Avengers, en me disant qu'ils se sont certainement dit eux aussi que c'était un film génial, alors que quelques années en arrière, ils prenaient un malin plaisir à se moquer de moi et mes super-héros.
Mais bon, passons, je ne suis pas là pour une séance de psychanalyse, mais pour vous faire (re)découvrir ce qui est pour moi l'un des plus fameux exemples d'univers mélangés et intégrés les uns dans les autres au cinéma. La saga Marvel est ainsi découpée en 3 phases, dont la seconde verra son apogée prochainement avec la sortie de The Avengers 2 : Age of Ultron en 2015.
Mais nous n'en sommes pas encore là. Commençons notre périple avec la phase 1, une sorte de prélude à la saga. Vous trouverez donc pour chaque film un petit résumé du pitch, ainsi que la façon dont il s'imbrique dans l'univers et la description de la scène post-générique, qui introduit à chaque fois (ou presque) un nouvel élément de cet univers.
Iron Man
2008, Jon Favreau
Notre saga commence de manière tonitruante, avec le super-héros le plus ostentatoire, imbu de sa personne et dépravé qui soit, la musique d'AC/DC se déchaînant dans nos oreilles. Voici donc la genèse d'Iron Man, alter-ego de Tony Stark, marchand d'armes milliardaire et play-boy jet-setter, qui va connaître l'enfer au fin fond d'une geôle afghane, luttant pour sa vie à cause d'un éclat de shrapnel logé dans sa poitrine et que seul un électro-aimant empêche de se frayer un chemin vers son coeur. Un petit bout de métal qui sera finalement sa bouée de sauvetage, lorsqu'il fabriquera, en lieu et place du missile réclamé par ses tortionnaires, un réacteur ARC miniature, préservant sa vie et alimentant une armure de fer lui permettant de s'échapper de sa prison. Dès lors, la rédemption de celui qui fût marchand de mort débute, et sa vie prend une tout autre tournure, passant de soirées cocktails et vente d'armes à une quasi obsession pour devenir un homme meilleur.
Dans l'univers : on assiste à la naissance de l'un des super-héros les plus badass et controversés, mais qui sera l'un des membres les plus emblématiques des Vengeurs.
Post-générique : Nick Fury rend visite à Tony Stark, lui présentant le projet "Initiative Avengers" et lui expliquant qu'il n'est pas le seul super-héros dans ce monde. Une scène qui préfigure ainsi l'avenir de la saga avec le film The Avengers.
L'incroyable Hulk
2008, Louis Leterrier
A la différence d'Iron Man, ce film là ne présente pas la genèse du monstre vert, puisqu'elle a déjà été racontée dans le film d'Ang Lee de 2003, avec Eric Bana dans le rôle de Hulk. C'est finalement Edward Norton qui reprend le rôle du Docteur Bruce Banner, en quête de rédemption (décidément, nos super-héros ont tous quelque chose à se faire pardonner ?) et parti se cacher au Brésil pour tenter de contrôler la bête qui sommeille en lui. C'était bien sûr sans compter sur le général Ross, tenant à tout prix à mettre la main sur lui et envoyant Emil Blonsky, qui deviendra peu après l'Abomination, après s'être injecté le sérum que tentait de recréer Banner au moment de son "accident" (le sérum qui donna ses pouvoirs à Steve Rogers/Captain America, le monde est petit). Cette chasse à l'homme mènera finalement le Docteur Banner auprès de la femme qu'il n'a jamais cessé d'aimer, Betty Ross (oui oui, la propre fille du général).
Dans l'univers : bah pas grand-chose malheureusement. Sans être très mauvais, le film n'apporte finalement que très peu d'éléments à l'univers. D'autant plus qu'encore une fois, pour Avengers, l'acteur de Hulk changera et Mark Ruffalo prendra la place d'Edward Norton.
Post-générique : le Général Ross est assis dans un bar et reçoit la visite de Tony Stark, qui lui apprend qu'une "super-équipe" se forme... Rien de plus, rien de moins.
Iron Man 2
2010, Jon Favreau
Le retour de l'armure rouge et jaune ! Le monde sait désormais que Tony Stark et Iron Man sont une seule et même personne. Mais cela ne facilite pas pour autant les choses pour lui. Les autorités notamment ne sont pas forcément prêtes à placer une confiance aveugle en sa capacité à défendre le monde (comprenez les Etats-Unis). Et surtout, une telle armure attire les convoitises, et chaque pays voudrait bien avoir son armée d'Iron Man. Ce que Tony réprouve en beauté lors d'une commission sénatoriale, où il montre en images l'avancée catastrophique qu'ont ses concurrents... dont Justin Hammer, consultant pour le Sénat et principal fournisseur de la Défense. Enfin plus après cette démonstration. Un Justin Hammer qui sera l'artisan, en tout cas c'est ce qu'il croit, de l'apparition du méchant du film, Whiplash (le nom n'est pas cité, mais ce personnage est totalement inspiré du Whiplash des comics), campé par un Mickey Rourke... je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est au top de sa forme, mais en tout cas, ça fait plaisir de le voir, même si le rôle est un petit peu sous-exploité. Whiplash, ou de son vrai nom Ivan Vanko, va réussir à construire lui-même un réacteur ARC, et s'équiper de deux énormes fouets, chargés d'électricité par le réacteur. Prouvant par ailleurs que Stark se trompait un peu quant à l'impossibilité pour un autre de créer une telle technologie avant plusieurs années.
Dans l'univers : C'est dans ce film que le SHIELD va prendre une place plus importante, avec notamment l'agent Romanov/Veuve Noire (Scarlett Johansson) et l'agent Coulson (Clark Gregg), qui aideront Tony, malgré ses doutes quant à leur loyauté. Même si l'on doute de sa présence plus tard, notons aussi l'apparition de War Machine.
Post-générique : l'agent Coulson descend d'une voiture, contemplant le désert... et un énorme cratère. Il prend son téléphone et dit simplement "Monsieur, nous l'avons trouvé". Puis scrollling arrière sur ce qui apparaît être... un marteau. Préfigurant sans ambiguité le prochain film centré sur le dieu du tonnerre : Thor.
Thor
2011, Kenneth Branagh
Thor est prédestiné à être roi au royaume d'Asgard, dirigé pour le moment par son père, Odin. Mais c'était sans compter son caractère impétueux, qui risqua une guerre entre Asgard et Jotunheim, patrie des Géants des Glaces. Une guerre évitée de peu grâce à l'intervention d'Odin, mais qui sera finalement lourde de conséquences, semant la graine du doute dans l'esprit déjà malicieux (voire maléfique) de Loki, petit frère de Thor... ou en tout cas d'adoption, puisqu'il découvre qu'il est fils de Laufey, roi des géants des Glaces. Une révélation qui nourrira son ambition longuement rongée par des années à vivre dans l'ombre de son frère. Thor, justement, revenons-en à lui car c'est quand même le héros du film, est banni par Odin, son propre père, sur Terre, lui retirant tous ses pouvoirs ainsi que son marteau Mjolnir, source d'une extrême puissance (rappelez-vous, la fin d'Iron Man 2 !). C'est ainsi que débute pour Thor sa quête de rédemption (et bah oui, lui aussi !) et prouver ainsi à son père qu'il est aussi honorable que prêt à gouverner.
Dans l'univers : le film est principalement l'occasion d'introduire le personnage de Thor, et d'y découvrir ce qui va le mener sur Terre et pourquoi il va décider d'en devenir le protecteur. Mais c'est aussi l'occasion de découvrir Loki, son frère, qui jouera le rôle du grand méchant dans Avengers (et au passage, interprété avec grand talent par Tom Hiddleston), et le docteur Selvig, qui, s'il a une petite place dans ce film, aura plus tard un rôle à jouer dans les événements. On y croise aussi l'agent Coulson, déjà aperçu dans Iron Man 2, et Oeil de Faucon, alias Clint Barton, en apparition quasi furtive.
Post-générique : Nick Fury rencontre le docteur Selvig et discute avec lui des récents événements et de l'existence de mondes parallèles. Il lui montre ensuite une mallette contenant un cube lumineux et lui explique qu'il peut s'avérer être une source de pouvoir potentiellement illimité. Sur le visage de Selvig se reflète le visage de Loki, et l'on comprend alors que le docteur est manipulé par le dieu de la malice. Une scène qui préfigure le scénario de The Avengers.
Captain America : First Avenger
2011, Joe Johnston
Captain America, c'est le héros patriotique par excellence. Il suffit de voir sa tenue pour s'en convaincre. Toujours prêt à servir sa patrie, et surtout les gens. Et pourtant, qui aurait pu croire une seconde que ce nabot de Steve Rogers aurait pu avoir un quelconque avenir dans l'armée ? Chétif, malingre, mais prêt à tout pour défendre son pays contre les agresseurs nazis, il tente sans cesse de se faire recruter pour servir dans l'armée, mais sans succès, essuyant refus sur refus. C'est pourtant sa ténacité qui attira le docteur Erskine, savant allemand expatrié aux Etats-Unis, qui met au point un sérum permettant de créer une sorte de super-soldat, et pour lequel Steve Rogers va servir de cobaye, devenant ainsi Captain America. Il put ainsi partir au front en Europe combattre les nazis, et surtout sa branche ésotérique, Hydra, manipulant les forces occultes et technologiques pour conquérir le monde. C'est en les combattant qu'il finit par se sacrifier, plongeant avec l'avion qui le transporte dans l'Arctique, le sérum du super-soldat le protégeant, mais le laissant prisonnier des glaces pendant "près de 70 ans".
Dans l'univers : voici donc la naissance du leader incontesté des Avengers. Le film se déroule dans les années 40 et on assiste au tout début du SHIELD (par l'entremise entre autres de l'agent Peggy Carter, qui d'ailleurs fait maintenant l'objet d'une série TV). On y fait aussi la connaissance d'Howard Stark (oui oui, le père de Tony). C'est aussi dans ce film que l'on découvre Bucky Barnes, ami d'enfance de Steve, qui le suivra dans ses aventures en Europe, mais qui perdra malheureusement la vie lors d'une mission... enfin, c'est ce qu'on pourrait croire, mais il reviendra finalement à la vie dans Captain America 2, de nos jours, sous les traits du Soldat de l'Hiver, manipulé par l'organisation Hydra (qui n'est pas morte elle non plus, bien au contraire !). Le Tesseract revient aussi faire un petit coucou, et Crâne Rouge, chef d'Hydra et ennemi juré de Captain America, s'en est emparé et l'utilisera pour tenter d’asseoir sa domination sur le monde. Mais il finira prisonnier des glaces lui aussi, n'attendant que le moment où Howard Stark le repêchera, alors qu'il cherchait Cap, et le cube fut remis au SHIELD tout nouvellement créé.
Post-générique : la scène post-générique est finalement plus un teaser du film The Avengers, où l'on voit Steve Rogers frapper dans un punching-ball, puis des images entrelacées montrant Loki, Thor, Iron Man et toute la troupe des Avengers.
Avengers
2012, Joss Whedon
Bon, autant vous le dire de suite, c'est ma bible, mon film culte. Si j'en crois mon compteur, j'en suis à 22 visionnages ! Donc clairement, je ne serais pas très objectif si je devais vous parler de sa qualité. Mais ça tombe bien, on est surtout là pour parler de l'univers. Voici donc le point d'orgue (en tout cas, le premier) de ce fameux MCU : le cross-over, la rencontre ultime entre tous ces super-héros, pour s'allier en une seule et même force contre un ennemi commun. Les Avengers sont une équipe de super-héros imaginée par Nick Fury, directeur du SHIELD (voir scènes post-générique d'Iron Man et Hulk). Voici donc réunis, non sans mal : un leader-né doté d'un bouclier incassable, un playboy égocentrique dans une armure de fer, un dieu nordique pouvant en appeler à la foudre, un homme avec un sérieux problème de schyzophrénie et de gestion de la colère, et pour parfaire cette équipe, une espionne russe et un tireur d'élite à l'arc. Oui, en effet, dit comme ça, c'est vrai que ça n'a pas l'air très héroïque. Mais regardez-les sur l'affiche officielle, ils ont quand même une sacrée gueule ! Voilà donc notre équipe réunie au grand complet pour combattre Loki, frère de Thor, qui s'est emparé du Tesseract, et va l'utiliser pour faire venir sur Terre des légions de Chitauris, race extraterrestre que l'on peut tout à fait qualifier de belliqueuse.
Dans l'univers : il n'y a finalement pas grand-chose à dire sur l'imbrication de ce film dans le MCU puisque c'est justement la raison d'être de cet univers, son point d'orgue. En tout cas pour sa première phase. On y retrouve Loki et ses manigances, ainsi que le docteur Selvig, sous son contrôle (comme le laissait présager la scène de fin de Thor). La vraie révélation est à voir dans le post-générique.
Post générique : on y voit l'Autre (interprété par Alexis Denisof, un membre de la "bande à Whedon"), que l'on a vu plus tôt dans le film parler à Loki, et qui dit à quelqu'un pour le moment caché que "les humains ne sont pas aussi faibles que ce qu'on leur a promis". Les affronter pourrait les exposer à "une mort certaine". C'est à ce moment-là que l'on découvre l'inconnu caché, et il s'agit de Thanos, qui sourit en entendant le mot "mort". Petite explication : Thanos est un des méchants les plus puissants de l'univers Marvel. Dans les comics, il est un Titan, être déjà puissant de base, puis rendu encore plus fort par la Mort qui lui refusait l'accès à son royaume, le rendant virtuellement immortel. C'est donc la première apparition d'un personnage qui va visiblement prendre de plus en plus d'importance (voir les Gardiens de la Galaxie).
Voilà qui conclut ce focus sur le Marvel Cinematics Universe et sa Phase I, qui fait surtout office de présentation des personnages. On a ainsi pu découvrir l'équipe des Avengers (en tout cas, la première, car d'autres les rejoindront très vite), ainsi que les méchants emblématiques, que l'on retrouvera à coup sûr dans les prochaines phases (Loki, Thanos).
Rendez-vous donc très vite pour la Phase II, où l'on en apprendra bien plus sur les mystérieuses Pierres d'Infinité et sur le plan de Thanos !