Disgaea 7 Vows of the Virtueless : la Fan-girl, le Bushi errant et le Showgun stupide
Version testée : Switch
Plates-formes disponibles : PC, PS4, PS5, Switch
Genre : Tactical-RPG
Date de sortie : 12/09/2023
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Bienvenue dans les Sous-Mondes mec !
Disgaea est une série de RPG Tactique à l’univers décalé créé et développé par Nippon Ichi, apparu pour la première fois sur nos machines en 2003 avec Disgaea : Hour of Darkness plus tard renommé Afternoon of Darkness lors d’une seconde sortie. Par la suite la licence a été déclinée en série d’animation et en manga. Disgaea est sans doute la série de jeu la plus populaire de Nippon Ichi et en 2021 elle comptait plus de 5 million de copie vendues.
A l’instar d’autres licences célèbre du monde du J-RPG, chaque opus de la série raconte sa propre histoire et présente des héros.. ou plutôt des protagonistes différents. On notera toutefois la présence de personnalités récurrentes tel que les Prinnies par exemple, âmes damnées incarnées dans les Sous-Mondes sous la forme de gros pingouins à jambes de bois, doués de parole et ayant tous en commun un tic de langage et une forte propension à exploser au moindre impact physique un peu trop … bourru. Ils servent globalement de sous-fifres/chair à canon dans la plupart des cas.
L’univers de Disgaea prend place dans une version très politique des enfers, on y tient des référendums, chaque Sous-Monde a ses dirigeants, les Overlords, ainsi que ses lois et son fonctionnement propre. Ils ne sont pas pour autant déconnectés les uns des autres (tout comme les jeux entre eux), il n’est pas inhabituel de voir une tête connue pointer le bout de son nez dans notre aventure, que ce soit dans le scénario principal ou en bonus.
Vous l’aurez compris, si les intrigues se passent en Enfer, dans une vision colorée et humoristique certes mais l’Enfer tout de même, alors forcément on ne va pas jouer des enfants de chœur, du moins à première vue. Soyez prévenu, dans Disgaea, vous n’êtes pas là pour défendre les opprimés et combattre l’injustice dans les Sous-Mondes. Ici pas de héros intrépide prêt à tous les sacrifices. Dans Disgaea, on pipeaute, on resquille, on vole et on se casse pas la tête si ça rapporte pas suffisamment. On va bien croiser quelques démons qui sont gentils mais soyons réaliste.. ils ont une idée derrière la tête.. ou ils n’ont rien compris au concept de démons. Le point de départ d’un Disgaea c’est souvent l’envie de changement, alors on part en quête pour destituer l’Overlord local… oui, ça veut dire le tuer.
La bonté intrinsèque mec!?
Ce septième opus, malicieusement intitulé Vows of the Virtueless, prend place dans le Sous-Monde du Soleil Levant, plus précisément dans la province de Hinomoto dont les codes sociétaux et visuels sont inspirés du Japon féodal. La région est administrée par le Showgunat du grand Amiral Expandor. On y croise aussi des Bushis, des samouraïs honorables qui vivent pour croiser le fer avec honneur… c’est ici que nous allons faire la connaissance de Fuji, un Bushi errant qui s’apprête à défier en duel Hihibana Gendosai, le maître de la technique du Zangetsu Mukai.
La tension monte, les deux bushis sont prêt à dégainer à la fin du décomptes de Gendosai… Quand soudain ! Fuji lance une attaque surprise et terrasse son adversaire !
Eh oui, on est chez les démons ici et contrairement à certains, Fuji ne l’a pas oublié, il triche, il ment, il vole et le duel était d'ailleurs une tentative de racket en bonne et due forme ! En bref le Fuji, il est pas gentil et c’est tant mieux parce qu’il est allergique à la bonté, le moindre mot affectueux lui fait cracher ses tripes plus efficacement que n’importe quelle lame affûtée.
Après cette entrée en matière plus qu’efficace, il est temps de rencontrer notre héroïne, qui sera la bonne poire… âme que Fuji va tenter de dépouiller en s’improvisant sauveur, contre la modique somme de 10 millions de Hells, la pétillante Pirilika, PDG richissime possédant plusieurs entreprises mais surtout fan incontestée de Hinomoto et de sa culture, allant du Bushido au suwshi et accompagné de son secrétaire le dévoué Piichan, elle veut restaurer l’âme du bushido. Pour ce faire, le plus rapide est d’aller faire la conversation avec le boss du coin aux ordres de Expandor, le Showgun Oyéyasu.
Comme rien n’est jamais simple et après quelques turbulences, des jeux de mots très drôles (bien adaptés en VF) et un château qui explose, Fuji se fait arnaquer par le patronat, parce qu’il faut toujours lire un contrat avant de le signer, et se voit forcé d’accompagner Pirilika dans sa quête dont la durée semble exponentielle au vue des ennuis qui s’amoncellent. Suite à cela la troupe s’agrandit et fait face à d’autres petits soucis mineurs, comme la trahison, la bêtise ou la banqueroute … enfin vous verrez bien, je ne vais pas vous résumer tout le jeu quand même.
T’es une chic fille, mec !
La formule Disgaea c’est un peu comme ce resto dans lequel tu aimes manger mais où tu prends le même plat et pourtant à chaque fois il y a un petit je ne sais quoi qui change le goût.
Les combats se font en vue isométrique dans des arènes quadrillées, permettant de mesurer les distances de déplacement et les zones d’attaques alliées comme ennemies.
Durant son tour le joueur va pouvoir déployer ses unités qui sont toutes stockées dans la case de départ. Le joueur agira toujours en premier pour sortir ses unités, les positionner sur le terrain en utilisant leurs déplacements et pourra utiliser ce premier tour comme occasion d’utiliser des sort ou des capacités de boost.
Le nombres d’unités déployables lors d’une rixe dépend du niveau et bien sûr des troupes à disposition. Généralement après quelques heures de jeux, il ne sera plus possible d’envoyer toutes les unités disponibles au casse pipe et il faudra choisir les plus utiles et anticiper sur la duré
Je me demande souvent si j’ai vraiment besoin de deux soigneurs. Après tout si je les remplace par deux ninjas les ennemis seront morts avant de me toucher…
A chaque nouveau tour, tous les personnages sur le terrain bénéficient d’un déplacement et d’une action entre Attaque, capacités spéciale (les grosses attaques qui tachent et la magie), la posture de défense pour réduire les dégâts du tour adverse suivant, utiliser un objet, les actions Soulever et Lancer, qui vous permettent de ramasser des objets du décor pour les replacer là ou ils seront plus utiles mais aussi des alliés pour leur permettre d’atteindre une cible un poil trop loin par exemple.. Oui vous pouvez aussi lancer des ennemis un peu trop collants.. souvenez-vous juste que les Prinnies n’aiment pas les impacts quelque soit leur camp.
Voila ça c’est pour les actions de base, voyons maintenant l’élément de gameplay le plus attendu des fans de manga, les transformations !
La première qui viendra étoffer le panel d’option des personnages c’est le mode Luciferien ! Ce dernier entoure vos démons d’une aura enflammée et, une fois activée, octroie un boost temporaire de puissance et débloque l’accès à une technique dévastatrice pour celui ou celle qui en bénéficie. Attention néanmoins, l’utilisation de cette botte secrète annule les bienfaits du mode luciferien.
La seconde est visuellement plus impressionnante puisqu’elle prend littéralement plus de place, le mode Mégamax ! Alors tout est dans le nom, le personnage devient géant et se tient sur le bord de l‘arène d’où il peut infliger de lourds dégâts sur une grande zone d’impact et il peut libérer une terrible attaque cataclysmique. Attention toutefois, le mode mégamax ne dure que 3 tours.
Les deux transformation on pour point commun de devoir charger une jauge de rage pour être activé et aussi que tout le monde peut le faire… TOUT... LE... MONDE.
Pendant le tour du joueur, on planifie son offensive, elle ne se déclenche pas immédiatement, le joueur décide quand lancer la séquence et toutes les actions ‘’attaque’’ et ‘’capacité spéciale’’ vont alors s’exécuter dans l’ordre d’entrée, attaquer plusieurs fois la même cible enclenchera des combos qui augmenteront les dégâts infligés à la cible. De même que se trouver proche d’un allié au moment de frapper aura une chance de déclencher un travail d’équipe qui renforcera l’assaut.
Bon tout ça c’est bien joli mais Disgaea ce n’est pas que des combats. Entre deux passage à tabac de démons hostiles, l’équipe se retrouve sur le Rosen Queen, le navire de Pirilika qui faute de choix sera la base/maison/cantine/débarras/bibliothèque/placard à jeux/moyen de transport.
Dans le RQ se trouvent les membres du groupes avec qui il est possible d’interagir, ainsi que différentes échoppes qui viennent s’installer à certains moment de l’aventure et d’autres qu’il va falloir débloquer…
Et pour cela, un petit tour au conseil démoniaque s’impose. L’une des première option à apparaître dans le RQ, le Conseil est un parlement composé de démons important, les Suwmos. Leur boulot c’est de voter pour (ou contre) des lois. Vous ne voyez pas où je veux en venir ?
Disons que j’ai très envie de faire installer dans ma base/maison/cantine/débar...etc un superbe comptoir de triche (au hasard). Il me faut pour cela proposer cette article au Suwmos qui voteront si j’ai le droit… évidement vous commencez à comprendre Disgaea, donc avant le vote, on va passer dans les gradins pour donner quelques pot-de-vin aux Suwmos qui ne seraient pas favorables à mon superbe comptoir de triche et si ce n’est pas suffisant.. et bien on payera pour que ça passe quand même. Pas assez d’argent en banque ? Ban bah plan Z on leur casse les dents alors !
Pas de panique pour les pacifistes, on peut envoyer des gars de chez nous pour truquer les votes.
Il sera aussi possible de se détendre à la buvette pour répartir de la bonne EXP à ceux qui serait en retard ou d’augmenter ses statistiques avec des élixirs, ou même rendre vos objets plus puissants en pénétrant à l’intérieur pour gravir les étages d’un donjon, débloquer des équipement légendaires en utilisant le Gashafrippon de la guérisseuse, sans oublier bien sûr de recruter des sous-fifres ou les renvoyer au Pôle Emploi avec le recruteur.
Les possibilités d’évolutions et d’amusement sont nombreuses et je préfère vous laisser le plaisir de la découverte sur l’histoire, les personnages et les autres services du RQ.
La route est longue avant le Lvl 999 et elle sera semé d’embûches.
MEC !?
Si j’ai découvert la série Disgaea avec la réédition du premier épisode sur Nintendo DS, je suis tombé sous le charme de son univers démoniaque, irrévérencieux et décalé avec un spin-off qui ferait passer le monde final de n’importe quel Super Mario pour un tutoriel, le terriblement exigeant Prinny : can i really be the hero ?
Le jeu met en scène la chair à canon par excellence au premier plan, un simple Prinny au service d’une maîtresse pas très sympa qui l’envoie braver tout les périls pour lui ramener du dessert avec pour seul aide une écharpe qui le rend un peu plus résistant… du coup elle en envoie 999 et s'il meurt le suivant prend l’écharpe et il continue le job. Un scénario simple mais diablement efficace,
De l’humour de tous les instants, une direction artistique somptueuse et un gameplay fun qui demande de la maîtrise. On obtient un jeu de plateforme addictif et rejouable avec plusieurs fin et du contenu post game plus fourni que certains DLC de Call of.
Mais on n'est pas là pour parler de Prinny (jouez-y c’est génial).
Pour moi ce Disgaea Vows of the Virtueless s’inscrit dans la lignée de ses grands frères, il n’entend pas révolutionner le genre ou bousculer la franchise en proposant un tournant radical. Non, il nous propose une nouvelle plongée dans les Sous-Mondes avec une nouvelle troupe de démons hauts en couleurs qui vont nous faire rire et avec qui nous allons vivre des aventures rocambolesque.
Il peaufine des mécaniques et ajoute ses idées pour nous proposer un jeu accessible dévoilant sa complexité sur le long terme sans oublier de prendre le fun dan ses valises, parce que s'il y a bien une chose que je n’ai pas fait pendant mes heures de jeu, c’est m’ennuyer. L’histoire me tient en haleine et se renouvelle sans arrêt, tu participes à un tournoi, tu penses affronter ton rival de toujours en final ..eh bah nan.. , tu t’apprêtes à enfoncer les portes d’un château ? Trop tard quelqu’un le fait exploser !
Alors oui c’est complètement couillon mais ça marche avec moi et si vous êtes friand de jeux qui grouillent de contenu, proposent un bon défi et offre une bonne marge de progression, Disgaea saura vous combler .