Jagged Alliance 3 – C’est pas ma guerre

Jagged Alliance, c'est un nom qui résonne depuis les tréfonds de ma mémoire... vieillissante, il faut bien le dire. J'avais dû tomber dessus un peu par hasard début des années 2000. Il faut dire que dans cette période là sortait aussi Commandos, un jeu de stratégie tactique qui fut je pense ma première incursion dans les jeux de stratégie. Et dont je vais vite ressortir pour me concentrer sur des jeux beaucoup plus typés action.

C'est au final assez récemment que j'ai découvert des jeux de stratégie/tactique et que j'ai commencé à y prendre vraiment plaisir. Notamment grâce (ou à cause ?) de l'insistance d'Azashar, j'ai fait mes armes sur Divinity Original Sin 2, que j'ai adoré (mais n'allez pas lui dire, ça va flatter son ego). Et ce qui m'a mené à la série des XCOM, que je découvre en ce moment- même et qui est une vraie révélation ! J'adore ce côté tactique, mâtiné de RPG et de storytelling. C'est le genre de jeux que je regrette de ne pas avoir joués plus tôt !

Alors, quand on nous a proposé de tester Jagged Alliance 3, je n'ai pas hésité longtemps. Le pitch ? Un président enlevé dans l'île de Grand-Chien (sérieux, c'est quoi ce nom ?!) et sa famille fait appel à l'AIM, une puissante agence de mercenaires pour le retrouver et le sortir des griffes de la Legion, dirigée par le Major.

A vous aussi, ça vous fait penser à un scénario de série B ? Rassurez-vous, c'est normal et totalement assumé de la part du studio. Ils l'annoncent d'ailleurs très clairement en préambule, précisant que Jagged Alliance se moque des clichés et des stéréotypes que l'on pouvait voir dans les années 90 (notamment dans les films d'action). On peut donc s'attendre à pas mal de second degré !

Première étape avant de se lancer à la recherche du président disparu : il faut recruter des mercenaires. Le fichier d'AIM m'en propose plusieurs différents, chacun avec leurs propres caractéristiques. Ils sont aussi regroupés en fonction de leurs grade. Les Recrues ne coûteront pas bien cher, mais les Vétérans, Elites et Légendaires auront du coup des statistiques et des compétences plus intéressantes.

Je dispose pour le moment de 40 000$ pour faire mon choix. Sachant que je dois en prendre au moins 3.

A noter aussi qu'un second site Web est disponible, celui d'IMP (Institut de Profilage des Mercenaires). A travers une série de questions (tellement drôles que je me dois de vous mettre un petit florilège), un profil est  créé, nous permettant de personnaliser les statistiques et les avantages d'un personnage.

Après un paiement de 6 999$, le voilà donc dans mon équipe.

En plus, je vais prendre un Docteur, ça me semble être une bonne idée. Je peux d'ailleurs lui proposer des contrats de plus ou moins longue durée. J'imagine que cela pourra avoir un impact dans la partie. Peut-être sera-t-il possible de recruter des mercenaires pour des missions très ponctuelles en fonction des besoins.

Je vais aussi prendre une Touche-à-tout, qui me paraît plutôt équilibrée. Et j'ai encore un budget de 16 791$, alors je vais prendre une Mécano, qui possède un nécessaire de crochetage et un de piratage. Je suis certain que ça pourra être utile.

Voilà, mon équipe est complète et se retrouve sur une plage abandonnée... (coquillages et crustacés) Les commandes sont plutôt simples à la souris, on sélectionne les mercenaires et on les fait avancer. Et très vite, je trouve mes premiers ennemis.

Le jeu se met donc en mode "combat", dans un tour par tour plutôt classique. La barre du bas me montre les actions possibles pour le personnage sélectionné.

La fonction Attaquer est plutôt intéressante. Une interface s'ouvre alors, me montrant quel type de tir je peux choisir : Tir unique, rafales, Tir auto qui ont chacun un intérêt. Le tir unique est plus précis et économise des munitions (mais potentiellement fait moins de dégâts). Le Tir en rafales lance 3 balles, mais est moins précis. Le Tir auto tire 15 balles en barrage pour un tir de suppression. Bien sûr, cette option dépend aussi du type d'armes que le mercenaire porte. Pas possible avec un simple pistolet.

En plus du type de tir, je peux aussi choisir quelle partie du corps je vais viser. Forcément, un tir dans la tête est intéressant, car beaucoup plus dévastateur. Mais aussi plus dur à réaliser. Un tir dans le bras va infliger Maladresse à l'ennemi. Dans les jambes, il sera ralenti.

On retrouve aussi un système de Vigilance, qui permet à un mercenaire de surveiller une zone et de tirer sur un ennemi qui passerait dedans pendant son tour.

Après cette petite introduction, je fais enfin la connaissance d'Emma Lafontaine, la fille du président disparu, ainsi que Corazon Santiago, une femme d'affaires d'apparence plutôt intraitable, mais qui a l'air disposé à nous aider si nous l'aidons en retour à protéger ses mines de diamants.

Bon, soyons clairs, le principal attrait de Jagged Alliance ne sera pas son scénario. Toutefois, en digne hommage des films d'actions des années 80, il est plutôt raccord de ce point de vue-là avec des personnages caricaturaux, une histoire simple, mais beaucoup de second degré.

Non vraiment, son point fort serait plutôt à creuser du côté de son système de combat. Au premier abord, difficile de nier les similitudes avec des jeux comme les XCOM. Après tout, c'est un tactical et il le revendique haut et fort. De mon point de vue de novice dans le genre, il se paie même le luxe d'être encore plus complexe, avec un système d'inventaire, de visée et une nécessité de gérer son argent au mieux. Parce que oui, on emploie des mercenaires... mais des mercenaires, ça se paie ! Les choses peuvent vite se gâter si vous tombez à court de liquidités et que vos mercenaires se font tuer. J'en ai fait les frais !

En bref, peut-être un jeu réservé à des joueurs qui ont un petit peu d'expérience dans les tactical sous peine de ressentir assez vite une certaine frustration. Le jeu ne nous prend pas par la main et d'autres jeux seraient peut-être plus accessibles si vous souhaitez  vous faire la main. Pour les joueurs les plus aguerris, ils y trouveront à coup sûr leur compte, pour peu d'adhérer à l'ambiance nanar que revendique le studio.