Ys IX : Un nouveau voyage sans naufrage
Ys, une série populaire au Japon
Ys est une série d'action RPG japonais populaire dans l'archipel depuis 1987. Moins connu chez nous, sans doute à cause d'une localisation uniquement en dématérialisé et le plus souvent anglophone pour la plupart de ses opus, ou peut être simplement est-ce dû à un visuel daté. Cependant, si il y a une chose à retenir de la série Ys, c'est que, pour peu que l'on se laisse embarquer dans son univers, elle nous présente des personnages attachants, une histoire souvent originale et un gameplay dynamique.
Adol Christin le poissard
La série Ys nous conte les aventures fantastiques de Adol Christin, "jeune" aventurier parcourant le monde. Le concept de chaque épisode de la saga est très simple, un jeu correspond à un carnet de voyage de son héros. Le point commun à tous les carnets de voyage, c'est que chaque aventure commence par une complication qui est par ailleurs souvent un naufrage.
Monstrum Nox
L'aventure débute en prison... Vous savez les fameuses galères... Tout ça, tout ça ... En pleine évasion et sans contexte, on se retrouve à cavaler dans des couloirs pour échapper à des gardes invisibles qui se contenteront finalement de nous crier dessus de loin. Après une course folle (pour un asthmatique), quelques affrontements et une femme mystérieuse, nous sommes attaqués par un flashback sauvage qui s'attèle à nous expliquer comment Adol en est arrivé là avant de nous laisser reprendre notre cavale. C'est lors de leur arrivée à la cité de Balduq que notre chanceux Adol et son ami Dogi se font attraper par l’armée de l’empire de Romun, suite à un concours de kikcélplufor. Notre rouquin préféré est immédiatement mis en prison pour le motif que .. eh bien... l'ami Adol durant ses aventures a parfois, pour ne pas dire tout le temps, tendance à enchaîner les naufrages et autres pertes d'artefacts légendaires. Mais ce n’est pas une prison gigantesque qui va arrêter un héros comme Adol Christin ! Une altercation avec un autre détenu et une fourchette plus tard le tour est joué. On est loin de Prison Break mais quand ça fonctionne... Dans le dédale que forment les couloirs de la dite prison Adol fait la rencontre d’une mystérieuse femme encapuchonnée, Aprilis, qui contrairement à Robocop tire d'abord et parle après. Heureusement pour notre héros, le tir n’est mortel que pour son style. Ah oui il éveille aussi en lui un étrange pouvoir et un alter ego, le Crimson King. Fort de ses nouveaux dons, Adol se voit confié par Aprillis la tâche de combattre des créatures monstrueuses lors de nuits particulières, les nuits de Grimwald. Il sera accompagné dans sa mission par les Monstrum, d'autres personnes ayant reçu la bénédiction de Aprillis et qui viennent donner leurs nom à cet épisode de la série Ys. Bon, il nous faudra quelques instants en compagnie de notre nouvelle équipe pour comprendre qu'elle est loin d'être soudée. Un problème n'arrivant jamais seul, on en est bien à 4 depuis le début de l'histoire ... Vous savez celle qui a mal commencé il y a 20 minutes... Adol découvre donc avec une joie non dissimulée que les pouvoirs qu'il possède l'empêchent de quitter l'enceinte de Balduq, pour partir en quête d'un nouveau naufrage.. nouvelle aventure pardon ! Il va lui falloir régler la situation et gérer les crises de la ville et pour cela transformer les Monstrum en vraie équipe de sauveurs avec pas mal d'heures de team building!
Un petit goût de déjà-vu
En ce qui concerne les combats et l'exploration, la recette est simple mais a fait ses preuves. Les combats sont en temps réel, on a une touche d'attaque à marteler, un bouton d'esquive/sprint et, pour compléter un système assez classique, des compétences à déchaîner pour créer combos et effets dévastateurs. Certaines phases de combat vous demanderont de faire face à des hordes de Larvas, qui seront les antagonistes principaux, pour défendre votre Nexu..euh je veux dire votre pilier de leurs assauts. L'exploration bien qu'assez linéaire (on est somme toute dans un grand couloir) gagne quelques peu en verticalité grâce au Crimson Line que l'on débloque très tôt... C'est un grappin.
Mon fun s'est évadé
J'avais beaucoup apprécié mon expérience sur l'épisode Memories of Celceta à l'époque de sa sortie sur PS vita. Il avait su m'embarquer dans sa narration et avec son gameplay nerveux m'avait gardé scotché à ma console. Malheureusement Monstrum Nox m'a très vite fait me poser des questions qui m'ont sorti du jeu, comme par exemple pourquoi me faire commencer l'aventure en pleine évasion pour ensuite 5 minutes plus tard m'envoyer un flashback d'une 15ème de minutes qui m'explique comment j'en suis arrivé là... Mais vraiment là, à la seconde près, la scène finit exactement où le jeu commence, ou encore le fait que très souvent on puisse choisir notre option de dialogue entre deux propositions qui n'ont aucun impact puisque finalement dire ''oui'' oui ''d'accord''... C'est pareil les gars... J'ai trouvé la narration très étrange et je n'ai pas réussi à m'y accrocher. Les combats qui certes se complexifient en avançant dans l'histoire, ainsi qu'en débloquant des capacités, restent globalement très basiques et n'ont pas réussi à me procurer le même sentiment de satisfaction ou de puissance que dans d'autres titres du même genre. L'exploration de la ville de Balduq où se déroule l'intégralité de l'histoire, bien que récompensée par de nombreux coffres ou autres objets à collectionner, m'a semblé fastidieuse et sans grand intérêt et je vous dit ça alors que j'ai visité la carte complète de Assassin's Creed Odyssey. Les fans de Ys y trouveront malgré tout leur compte car on y retrouve l'adn de la série à commencer par son héros toujours au mauvais endroit au mauvais moment même si l'absence de naufrage est une hérésie. Les nouveaux venus pourraient être rebutés par des graphismes datés et un game design loin des standards actuels car oui, Ys est un papa des jeux vidéos des années 80 et il fait ce qu'il sait faire, certes il le fait bien mais il est surtout là pour plaire à ceux qui l'aiment déjà.
Clef PS5 fourni par Plaion France, merci à eux pour leur confiance !