The Mageseeker : A League of Legends Story – Sylas à l’honneur !
Testé sur Xbox Series X. Durée de vie : ~8 heures. Prix conseillé : 29,99€. Clef fourni par l'éditeur.
Avec son label Riot Forge, Riot Games a trouvé un moyen d'étendre l'univers de son MOBA League of Legends de fort belle manière. Après un Hextech Mayhem qui m'a laissé de marbre et un A Ruined King déjà bien plus enthousiasmant, j'avoue que j'attendais avec une certaine impatience l'arrivée de The Mageseeker, surtout avec Digital Sun aux commandes (à l'origine du très bon Moonlighter). Après un peu plus de 8 heures de jeu, j'en ressors globalement satisfait, bien que tout ne soit pas parfait.
The Mageseeker nous met aux commandes de Sylas, un mage bien connu des joueurs de LoL , prisonnier depuis l'enfance après avoir perdu le contrôle de ses pouvoirs en tentant de sauver une personne. Cette dernière est parvenue à se libérer de ses chaînes en volant les pouvoirs de la mage Lux Crownguard. On débute l'aventure après une introduction de haute-volée (et doublée en français, s'il vous plaît !) en ayant un objectif plutôt simple, s'évader de la Cité. Ce premier niveau fait office de tutoriel et permet de prendre en main ce personnage ô combien singulier. Sylas a en effet la capacité d'absorber les capacités d'autrui et de pouvoir les utiliser à son tour, ce qui en fait un adversaire extrêmement coriace. En sus de ses compétences hors-normes, l'ex-prisonnier est mu par un incroyable esprit de vengeance, et souhaite faire payer Demacia pour ses crimes. L'emprisonnement, d'une part, et le fait de traquer les mages pour expérimenter sur eux et en faire des pantins à la botte de la nation.
Une fois sorti de la cité, Sylas capte l'attention de certaines personnes qui désirent également se venger et ont pour ambition de mettre fin à l'oppression des mages. On va donc rejoindre cette petite troupe qui nous accompagnera durant toute l'aventure. Ce groupe dispose d'un repaire faisant office de hub central. On pourra bien sûr lancer des missions, mais aussi discuter et utiliser les talents de chacun pour faire progresser notre mage rebelle. Déblocage de nouveaux sorts grâce à une mage, amélioration des statistiques via la Forge... tout va se débloquer au fur et à mesure de notre progression moyennant quelques centaines de piécettes. Les différentes quêtes et explorations permettront en outre de libérer des prisonniers et de les rallier à notre cause, en les confiant à certains lieutenants de notre camp qui nous auront accompagnés en mission. Cela aura pour conséquence d'améliorer les compétences de Sylas. Si j'embarque la mage de feu et que je libère des prisonniers, ils rejoindront la bannière de cette dernière, ce qui va incrémenter le compteur d'adeptes et renforcer notre personnage quand il lancera des sortilèges de feu.
Jeu d'action oblige, on passera une grande partie de son temps à se rentrer dans le lard et à tabasser tout ce qui bouge. Le jeu est étonnamment dynamique, grâce à l'utilisation des chaînes de Sylas, qui peut s’agripper à certains éléments du décor et aux ennemis. Passé les quelques minutes d'adaptation, on se retrouve à virevolter et à enchaîner les combos, en usant du grappin et en abusant de l'esquive. On se retrouve face à un jeu nerveux, surtout dans les modes de difficultés un peu plus corsés, qui nécessitent de bouger efficacement, de bien regarder les animations ennemies pour esquiver au bon moment et qui demandent à ce qu'on adapte nos compétences modulo les ennemis rencontrés. Balancer une boule de feu contre un ennemi du même type aura peu d'effet... alors que voler la compétence de glace pour la bazarder sur le mage pyromane assénera un coup critique bien senti ! The Mageseeker se paye en plus le luxe d'offrir des environnements très jolis. Le pixel art est superbe, et on pestera uniquement contre les zones en intérieur qui font elles très copié/collé...
Là où le bât blesse, c'est que le jeu est extrêmement bavard pour pas grand-chose. Quand notre "héros" parle de vengeance la première fois, on peut comprendre, surtout quand on a l'histoire du personnage en tête. Pour autant, ce dernier ne semble porté que par cela, et ça le pénalise sur le long cours. Il n'évolue quasiment pas durant l'aventure, et peut-être que je manque un peu d'objectivité, mais j'attendais de ce titre qu'il étoffe l'histoire de Sylas. Ici, ce n'est pas le cas, on se retrouve face au stéréotype du vengeur qu'on nous a présenté sur League of Legends. Dommage. Heureusement, le studio réussit ailleurs, en étoffant un peu l'histoire de Demacia et en nous contant l'horreur de la traque des mages, via de nombreux textes disséminés ça et là dans les niveaux.
Les + | Les - |
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Très joli graphiquement et artistiquement ! | Sylas, un cliché ambulant |
Un gameplay nerveux qui rend honneur à Sylas | Une écriture pas folichonne |
L'évolution du hub | Les missions QG, répétitives |
L'univers de Runeterra toujours plus étoffé | Un peu court |
Après avoir terminé The Mageseeker, je m'interroge sur le but du label Riot Forge. Est-ce de proposer de nouvelles expériences aux joueurs de League of Legends ou d'amener un nouveau public à s'intéresser à cet univers aussi dense que passionnant ? Car si le titre plaira assurément à qui souhaite enrichir sa connaissance de Runeterra, il risque de laisser sur le carreau les joueurs tombant par hasard sur le titre qui met en avant un personnage qui se révèle bien plus fade qu'on aurait pu le penser. Heureusement pour nous, Digital Sun parvient à livrer un jeu nerveux et extrêmement joli qui saura captiver par ses mécaniques, à défaut de ses personnages.