Sherlock Holmes : The Awakened – Dans l’antre de la folie
Un an et demi après Sherlock Holmes : Chapter One, le studio ukrainien Frogwares récidive et propose une nouvelle aventure pour le plus célèbre des détectives britanniques. Un jeu développé dans des conditions assez spéciales, comme vous pouvez l'imaginer, au vu de l'actualité... qui a engendré quelques reports, pour un résultat final bien au-delà de mes attentes !
Je me dois de vous le dire, j'ai lâché Chapter One en cours de route quand j'y ai joué, essentiellement à cause de ses tares techniques. Les baisses de framerate étaient fréquentes sur ma PS5, et le côté enquête en Open-World ne m'a pas branché plus que cela. Le fait que le studio parle d'une suite m'a de fait quelque peu inquiété, mais je ne me suis pas senti perdu une seule fois durant l'aventure. Cette dernière se veut en effet indépendante, et quelques mentions à vos précédentes affaires seront faites ça et là.
On est toujours face à un détective jeune, pas très adroit dans sa manière de parler et qui aura le don d'agacer ses interlocuteurs. Son côté observateur le pousse a mettre les gens dans des cases après une simple analyse. En général, on peut opter pour deux propositions, et faire un constat à voix haute, ce qui peut énerver l'autre partie, quand on lui fait savoir qu'elle est enceinte... la pensant trop bête pour s'en rendre compte elle-même ! De par sa personnalité, Sherlock va également sombrer psychologiquement, l'enquête de départ va vite nous emmener dans plusieurs lieux tous plus malsains les uns des autres. The Awakened reprend l'histoire de l'épisode paru en 2006 - La Nuit des Sacrifiés - en le revisitant pour l'intégrer à la ligne narrative démarré en 2021. Adieu l'open-world également, Frogwares optant ici pour un semi open-world, en proposant plusieurs lieux de taille moyenne en amenant davantage de détails à chaque endroit que l'on visite !
En résulte un jeu à mon sens bien plus propre, que ça soit techniquement ou artistiquement. Sur la Xbox Series X, on a droit à un 4K/60FPS extrêmement solide pour un rendu plutôt richement détaillé, même si on dénote une brume omniprésente dès qu'on regarde un peu au loin, et des endroits anormalement obscurs, ce qui renforce l'atmosphère poisseuse de certains lieux, certes, mais qui permet aussi au studio d'économiser quelques précieuses ressources. Jeu d'investigation oblige, on devra assez régulièrement analyser les environnements aux alentours pour faire progresser l'enquête, et sans renouer avec les anciens jeux en terme de recherches approfondies, on reste face à une œuvre assez exigeante, qui demandera à ce qu'on soit très vigilant pour ne louper aucun détail... je me suis retrouvé bloqué plusieurs fois à cause d'un élément négligé, et piétiner parfois plus d'un quart d'heure à refaire tout le cheminement a failli avoir raison de ma patience.
En sus de ces phases d'investigation, il conviendra parfois de faire le focus sur un élément spécifique de l'enquête et de passer en mode analyse pour avoir plus d'informations. Les facultés de Sherlock étant bien au-delà des standards d'enquêteur, il a la capacité de voir et reconstituer des scènes de A à Z via une simple pression de gâchette. Un atout précieux, qu'on utilisera plusieurs fois durant l'aventure avec un plaisir non feint, pour placer certains éléments et avoir droit à un "souvenir" de la scène une fois tous les éléments du puzzle reconstitué.
Après un Chapter One qui tentait pas mal de choses différentes pour notre détective, Frogwares renoue avec une enquête plus classique dans la forme, mais au global bien plus maîtrisé ! Retrouver Sherlock Holmes et son acolyte Watson dans une aventure plus "lovecraftienne" que jamais fut pour moi un réel plaisir, et j'ai beaucoup aimé ce virage horrifique pris par l'épisode. The Sinking City est passé par là, c'est évident, et c'est plus qu'apprécié !
Testé sur Xbox Series X, via une clef proposée par l'éditeur.