The Settlers: New Allies – Des colons plus beaux que jamais
Le célèbre jeu de stratégie d'Ubisoft revient dans un nouvel opus sorti mi février !
Ce Settlers, nous pensions ne jamais le voir arriver... La première fois qu'Ubisoft en parlait, c'était en 2018, à la gamescom. Mais, deux ans plus tard, en pleine pandémie mondiale, le studio annonçait que le jeu était repoussé. Après une première date de sortie fixée à mars 2022, ce n'est que le mois dernier, le 17 février, que New Allies voit le jour. Et, clairement, un peu dans l'indifférence générale. Ubisoft a toujours été avare dans sa communication avec notre site (pour une raison que nous ignorons, nous ne recevons pas leurs communiqués de presse). Mais tout de même, il aura fallu qu'Epic Games nous le propose via leur service presse pour découvrir qu'il était sorti ! Il faut dire que le succès d'Hogwarts Legacy a un peu occulté toutes les sorties de cette fin février.
Faut-il vraiment présenter The Settlers ? Avec une dizaine de jeux, depuis le premier en 1993, la franchise a toujours voulu suivre les tendances, tout en gardant son ADN, c'est à dire un jeu de stratégie en temps réel, mêlant construction et batailles. New Allies ne révolutionne donc pas le genre dans son core gameplay. Que ce soit lors d'escarmouches ou dans la campagne, face à l'ordinateur ou de véritables joueurs, il faut établir une économie solide, puis aller attaquer des ennemis, pour assurer la suprématie de son camp. D'ailleurs, j'en profite pour glisser un aparté. À l'occasion du 25e anniversaire des Settlers, Ubisoft a sorti The Settlers History Collection qui contient les History Editions des sept jeux Settlers précédents, dont les éditions Gold de chaque jeu avec toutes les extensions (plus de détails ici).
Mais revenons à New Allies ! Les éléments de base à récolter sont le bois, la pierre et les minerais. Il faut pour ça construire quelques bâtiments clés : un camp de bûcheronnage, une scierie, et une mine de pierre (ou une carrière). Voire une sylviculture, afin de prévenir la coupe excessive des arbres à proximité de la ville. D'ailleurs, il faut faire attention à ne pas se retrouver bloqué dans une partie impossible car la scierie demande des planches pour être créées, des planches qui ne peuvent être fabriquées que... grâce à la scierie ! Très vite, il devient nécessaire de se défendre, amenant à poser des tours, des bastions (tour capable de soigner les unités à proximité), ou des leurres (qui détournent les attaques ennemies). Puis à attaquer, ce qui signifie transformer le charbon et le minerai de fer dans une fonderie, de façon à obtenir des barres, qui se transforment en armes dans la forge : bouclier, hache ou arc. Chacune de ces armes permettra de recruter les unités de base. Le bouclier pour des tanks, les gardiens, avec beaucoup de points de vie, mais infligeant peu de dégâts, à l'inverse des guerriers qui se recrutent avec les haches, des DPS peu résistants. Les arcs seront.... pour les archers, des unités à distance.
Il faut ensuite passer à l'étape supérieure, de façon à recruter des unités indispensables à la victoire, capables de soigner les alliés ou de détruire les bâtiments. Il faut pour ça des gemmes et de l'or. Suivant les zones, les unes et l'autre peuvent être trouvés. Il faudra alors installer des mines, ainsi qu'un hôtel de la monnaie, de façon à transformer l'or en pièces. Mais s'il n'existe pas de ressources naturelles à proximité, un port de commerce devient nécessaire, afin de vendre les surplus contre de l'or, et d'acheter des gemmes (ou autre élément qui viendrait à manquer).
Contrairement aux habitudes des jeux du genre, la nourriture ne sert pas directement aux citoyens. Elle est utilisée comme boost pour augmenter la production des bâtiments. Ce sont aussi souvent ces denrées que je vends, les fruits issus de la collecte, la viande de l'élevage ou de la chasse, le poisson pêché, le blé semé dans les fermes. À propos de ce dernier, il peut être transformé en farine dans les moulins, puis en pain dans les boulangeries. Les élevages sont aussi en mesure de produire des ânes, qui seront utilisés pour créer des charrettes chez le carrossier, de quoi augmenter la vitesse et la charge des porteurs.
Une autre spécificité, qui est d'ailleurs la marque de fabrique des jeux The Settlers, concerne la façon dont est gérée la population. De base, les demeures font grossir la masse des citoyens, les Settlers, avec un maximum défini sur chaque carte (au max, j'ai eu 500). Ils se chargent de toutes les productions, ainsi que de toutes les livraisons de matériel, des entrepôts aux bâtiments de production, ainsi que vers les chantiers des futurs bâtiments. C'est dans cette population que sont recrutées les unités militaires et les unités civiles, les seules pouvant être contrôlées, et accessoirement tuées par les ennemis. Les Settlers sont juste terrifiés dès qu'il y a des combats, et s'enfuient (ce qui accessoirement stoppe la production de leurs bâtiments ou leur fait lâcher leurs chargements). J'ai déjà parlé plus haut des différents soldats. Concernant les civils, ils sont de deux types, tous deux à recruter depuis le siège de guilde. Les aventuriers sont des éclaireurs rapides, utiles au début d'une partie pour explorer. Les ingénieurs sont les plus importants, car ce sont eux qui revendiquent les hexagones de la carte avant d'y construire des bâtiments, mais aussi sondent les terrains miniers à la recherche de gisements et livrent les marchandises sur des objectifs particuliers. Il faut cependant faire attention à conserver un nombre suffisant de Settlers, donc de porteurs, ou sinon les matériaux ne circulent pas correctement d'un endroit à un autre, surtout vers le milieu de la partie, quand le terrain contrôlé commence à être important et que certains entrepôts peuvent être un peu éloignés. Enfin, au pire, il suffit d'envoyer les ingénieurs à la mort pour s'en débarrasser, ce n'est pas comme s'ils savaient se battre !
La carte recèle souvent de points d'intérêt, notamment dans la campagne. En y livrant certains objets, on obtient en retour d'autres objets bien plus rares, souvent indispensables pour la suite, comme des unités. Ou ces fameuses gemmes et pièces d'or qui pourraient venir à manquer. Ma rencontre la plus utile a sans doute été celle avec ce vieil espion, dans une maison cachée en haut d'une petite montagne, qui m'a ôté le brouillard de guerre de tous les camps de bandits de la région !
L'ensemble se déroule dans un monde très coloré, avec un excellent niveau de détails, qui rend les parties très agréables. J'adore voir tous mes Settlers sur les routes, porter toutes mes ressources, jusqu'à parfois créer des bouchons dignes du périphérique parisien aux heures de pointe.
De plus, la campagne insère des cinématiques, doublées, et calculées en temps réel, car l'arrière plan se modifie en fonction de l'avancée réelle dans la carte, ce qui apporte un petit plus vraiment sympathique. Les escarmouches emmènent dans des parties contre d'autres joueurs à 1 vs 1, 2 vs 2 ou 4 vs 4. Il est également possible de jouer seul contre l'ordinateur, et d'accomplir des défis. Autant dire que le jeu n'est pas en manque de contenu, surtout vu la rejouabilité du jeu, avec ses trois civilisations à incarner, les Elari, les Jorn et les Maru.
En conclusion... n'achetez pas le jeu ! Clamoune m'avait prévenu : "si tu commences, tu ne vas plus réussir à t'arrêter". Et il avait malheureusement raison. The Settlers est ultra addictif, beau et bien conçu, avec une campagne qui vous occupera de longues heures (et encore plus si vous aimez tout explorer comme moi et que vous passez quatre heures sur chaque carte pour revendiquer chaque recoin). Vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus ! Si malgré tout vous succombez à la tentation, New Allies est disponible sur PC, en deux versions, avec une Deluxe qui vous donnera quelques cosmétiques supplémentaires.