Star Trek Prodigy: Supernova – Longue vie et prospérité

Étant une grande fan de Star Trek depuis bien des années, je ne peux pas résister longtemps quand l'univers s'étend. Que ce soit une série. Un film. Une bande dessinée. Un roman. Un jeu de société. Ou, comme ici, un jeu vidéo. Même s'il s'adresse aux plus jeunes. Star Trek Prodigy: Supernova, publié par Outright Games, emmène en effet dans l'univers du dessin animé du même nom, sorti en 2021 sur Paramount+. La cible touche les enfants âgés de 7 à 12 ans. Une dame ne donne jamais son âge... sans rentrer trop dans les détails, il faudrait en gros multiplier par 4 pour que je sois dans la cible :p

Qu'importe, c'est avec grand plaisir que je me suis lancée dans l'aventure sortie le 14 octobre. D'abord en essayant d'y intéresser mon fils (âgé de 12 ans). Puis seule car, malheureusement, il semblerait que le gêne trekkie ne soit pas transmissible. Vous pourrez en tout cas emmener qui vous voulez avec vous, la partie s'adapte à la volée pour un ou deux joueurs.

Nous nous retrouvons dans une histoire indépendante de la série même si certaines références se sont glissées dans les dialogues. Ce sont des détails, surtout des blagues entre les personnages, ou autres sous-entendus concernant leurs précédentes aventures, le jeu vidéo se déroulant entre les saisons 1 et 2. Rien qui ne soit primordial pour la compréhension de l'histoire globale, rassurez-vous. De toute façon, la trame est plutôt simple, même si les enjeux sont de taille. Le vaisseau est tombé aux mains de méchants après un crash, et l'équipage de l'USS Protostar se retrouve séparé sur plusieurs planètes dans un système stellaire voué à la destruction. Un compte à rebours est lancé, avant que l'étoile n'explose. Au programme : récupérer le Protostar, le réparer, rassembler l'équipage et fuir très loin ! D'autres mystères viennent pimenter la mission de sauvetage, qui emmène visiter trois mondes extraterrestres (Orisi, Mirios et Taresse), qui ont tous un passé... et leurs habitants ! Je n'en dirai pas plus. Ce serait dommage de vous gâcher la surprise. Mais c'est en tout cas l'occasion de parler de thèmes qui font malheureusement écho à notre actualité, comme le réchauffement climatique.

Dal R’El et Gwyndala sont les deux personnages jouables qui, étant partis en dernier, sont les seuls à se retrouver au même endroit. Ils ont chacun des compétences bien spécifiques. Dal R’El, le garçon, est particulièrement efficace à distance, avec ses deux phasers. Tandis que Gwyndala est une combattante de mêlée. D'autres armes se déverrouillent par la suite, avec diverses améliorations à débloquer, mais l'orientation spécifique à chaque personnage reste la même.

La progression est basée sur des puzzles à compléter en coopération. Pour reprendre l'un des plus basiques du début, l'un des joueurs active une manette qui coupe les lasers bloquant un passage. L'autre peut alors s'engager dans le chemin libéré et, par exemple, dégager une plateforme, pour que le premier grimpe sans passer par la porte dont les lasers se réactivent dès que la manette est lâchée. Les choses se complexifient peu à peu, avec des enchainements à suivre dans un ordre précis et des mécanismes parfois cachés. L'objectif reste souvent d'alimenter des circuits électriques pour activer ou désactiver des lasers et autres ponts, en jouant des pouvoirs spéciaux de chacun. Dal R’El est capable de soulever des éléments lourds, pour que Gwyndala se glisse en dessous. La miss peut, quant à elle, utiliser un bouclier qui protège des nombreux lasers qui bloquent le passage. Elle peut également créer un pont en s'accrochant à des poteaux bien spécifiques.

Les membres de l'équipage retrouvés ajoutent aussi de la nouveauté, étant capables d'agir, en combat ou non, pour aider notre duo de héros. Le jeu sait aussi bien se renouveler, avec de nouvelles façons de progresser. Le dernier en date est la téléportation basée sur des dalles de couleur. De quoi transporter des connecteurs électriques ou des blocs à travers le niveau.

Les niveaux offrent une certaine rejouabilité au-delà du scénario, avec différents objets à retrouver. Des animaux. Des éléments de collection de l'univers Star Trek. Des coffres au trésor. Même en faisant attention, il est difficile de ne rien rater. Sans compter que certaines portes ne peuvent tout simplement pas s'ouvrir avant que le bon membre d'équipage ne soit retrouvé. En cas de doute, ou pour les gens qui comme moi se perdent tout le temps, le tricordeur, célèbre outil scanneur de Star Trek, indique le chemin à emprunter et met en lumière les objets interactifs. Ça n'indique pas tout. Heureusement d'ailleurs ! Comme ça, les collectionneurs pourront s'amuser à tout explorer. Mais déjà rien que l'histoire, il faut compter au minimum une quinzaine d'heures de jeu.

Les combats sont peut-être la faiblesse du titre, se présentant sous la forme d'arènes, avec des vagues de robots. À terme, cela devient un brin répétitif. Avec une difficulté un peu aléatoire. En jouant seule, l'IA a souvent du mal à assurer le coup. Autant ça se passe bien sur la partie puzzle, avec un switch rapide et efficace de l'un à l'autre, autant en combat, celui qui n'est pas joué a tendance à être un peu trop passif. Enfin, cela n'a pas une grande conséquence. Les personnages ne meurent pas, ils sont juste "KO" pendant un laps de temps. Si les deux tombent, ils reprennent leurs esprits juste à côté. Et, dans le cadre d'un boss, le méchant ne reprend pas toute sa vie.

Proposant un univers avec des graphismes agréables et une belle ambiance sonore, Star Trek Prodigy: Supernova est charmant, emmenant dans un Star Trek coloré qui reste cependant fidèle à l'univers. En plus, les joueurs anglophones pourront profiter des acteurs originaux de la série. Ce n'est pas un grand jeu, mais j'avoue sans honte que je me suis bien amusée. Une aventure calme et relaxante dans un univers que j'adore. Si vous cherchez un jeu coopératif à partager en famille ou que, comme moi, vous aimez l'univers de Star Trek, n'hésitez pas.