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The Gallery – Entre jeu et film

Quand j'ai reçu le communiqué de presse pour The Gallery, j'ai immédiatement trouvé le concept intéressant. Ni vraiment film, car interactif. Ni vraiment jeu, car filmé avec de vrais acteurs. Étant très occupée depuis mon retour de la gamescom, j'allais laisser passer l'opportunité de recevoir une clé. Au moment où je m'apprêtais à classer cet email, un nom m'a interpellé dans la liste des acteurs du communiqué de presse. George Blagden. Athelstan dans les Vikings (aussi connu pour avoir incarné Louis XIV dans Versailles). Au diable cette pile de jeux à tester qui ne cesse de grandir ! Une décision que je n'ai pas du tout regrettée...

Les choix débutent dès le lancement de la partie, entre la possibilité d'incarner une femme en 1981 ou un homme en 2021. Je préfère les temps modernes. Accessoirement, je suis aussi ici pour George, donc je préfère débuter par la version où il est le protagoniste principal.

Nous suivons l'histoire de Morgan Haynes, responsable de sa propre galerie d'art, dans laquelle il met en avant des artistes inconnus. Tous les styles. Tous les genres. Tous les niveaux. Un seul point commun aux œuvres présentées : le portrait. Malheureusement, la situation financière de l'établissement est catastrophique. Mais les choses pourraient changer car une célébrité va exposer dans sa galerie le lendemain. Nicky, gagnante du prestigieux prix Turner. Une influenceuse suivie par des millions de followers sur les médias sociaux. L'affluence s'annonce record pour la petite galerie.

Enfin, si Morgan réussit à survivre à cette nuit... Car l'attention générée par cette collaboration attire Dorian (incarnée par Anna Popplewell), qui insiste pour peindre un portrait de Morgan. La séance vire vite au cauchemar. C'est en fait une prise d'otage. Même si les intentions de Dorian ne sont pas très claires au début. Pas de revendication. Juste une séance qui s'éternise. Pour le moment...

Une étrange nuit débute pour les deux protagonistes qui refont le monde ensemble. En complément de critiques acerbes sur la société, ils ont des discussions autour des choix de vie de l'un et de l'autre. Entrecoupées d'interventions extérieures et de différents événements qui viennent troubler leur tête à tête. Les deux personnages se révèlent plus complexes qu'ils ne le paraissent de prime abord. Surtout Morgan, qui ponctionne de grosses commissions sur les quelques rares ventes qu'il réussit à négocier. Sans oublier de petits extras illégaux avec un commerce alternatif de drogues. À défaut de réussir à vendre les peintures de ses artistes.

Régulièrement, des choix sont à prendre, qui influent sur la relation entre les personnages, mais aussi sur les événements et la vie des autres personnages. Un décompte est là pour mettre la pression. Tout à fait optionnel car désactivable, afin de réfléchir en toute tranquillité à sa décision. Bien sûr, cela casse un peu l'immersion. Nos pauvres acteurs restent figés dans une pause forcée. Mais j'apprécie de ne pas être stressée.

La conclusion de l'histoire arrive au bout d'une heure environ. Une fin parmi les six disponibles. Un peu frustrée par la conclusion, je relance immédiatement une seconde partie, toujours avec le protagoniste masculin. L'avantage, c'est que désormais les scènes déjà visionnées peuvent être zappées. Par contre, le choix d'une peinture à afficher au début ralentit un peu ce choix. C'est dommage car à part l'image différente en arrière-plan, les dialogues sont bel et bien les mêmes. Je saute de choix en choix. Je tente d'autres choses. Je sabote la relation entre Dorian et Morgan. Et je débloque une seconde fin... encore pire. Mince !

Je passe alors à la seconde histoire, qui est en fait très similaire, mais dont les rôles sont inversés. Morgan est une femme. Dorian un homme. Toujours avec le même duo d'acteurs, Anna Popplewell et George Blagden. Une grande partie des dialogues sont similaires, même si des changements mineurs sont nécessaires, pour coller à une époque où n'existent ni médias sociaux, ni téléphone portable. Quelques situations sont inédites. Par exemple, dans cette époque, Morgan a une stagiaire, qui lui propose l'une de ses œuvres. Elle pourra choisir d'afficher son tableau, malgré quelques maladresses de débutante pour la remercier de son travail... ou refuser avec les conséquences qui s'ensuivent. Globalement, cette version de Morgan paraît moins cynique que celle incarnée par George. Ce qui est amusant car, pourtant, ils ont presque les mêmes lignes. J'ai aussi un peu moins accroché. C'est peut-être dû au fait que, cette fois, la femme est la victime. Il était tellement rafraichissant que ce soit l'homme qui se trouve en situation d'otage.

Parlons un peu technique maintenant, car les chiffres sont impressionnants. En 2016, Paul Raschid a écrit l'histoire de The Gallery comme un film linéaire. Le projet est resté dans les tiroirs pendant des années, jusqu'à ce que le réalisateur revienne au genre du film narratif avec d'autres projets similaires (The Complex et Five Dates, sortis en 2020). Le tournage devait débuter en septembre 2020, la pandémie l'a repoussé jusqu'à février 2021. Six semaines seulement étaient prévues pour tourner l'ensemble, avec toujours la menace du covid en toile de fond. Le tournage britannique était en effet très incertain, pouvant être stoppé à tout instant si un cas positif venait à se déclarer dans l'équipe. Pour notre plus grand plaisir, ça n'a pas été le cas.  Comme décor, la demeure historique de "Stephens House & Gardens", à Finchley, à proximité de Londres. Chaque jour, vingt-et-une pages du script étaient bouclées, pour un script qui en compte en tout quatre cent. Une fois le montage terminé, ce sont environ cinq heures de film, qui se répartissent en 155 scènes pour 1981, et 184 scènes pour 2021. Ensuite, la technique a été réalisée par les studios Stornaway.io et Aviary.

George Blagden & Anna Popplewell

Vous l'aurez compris, j'ai été conquise par le jeu. Je suis venue pour George, je suis restée pour découvrir toutes les interactions possibles entre Morgan et Dorian, peu importe qu'ils soient hommes ou femmes. J'en suis à six parties rejouées. La rejouabilité est énorme avec toutes ces branches et ces fins, même si bien sûr certaines possibilités se recoupent. Je retombe aussi souvent sur la même fin dans la version homme, qui semble plus probable que les cinq autres. À tel point que je me demande si je ne vais pas faire un arbre des possibilités pour tout explorer ! Juste une note sur la traduction française : des sous-titres ont le mérite d'exister mais la qualité est vraiment mauvaise, avec des fautes et des incohérences. Si vous comprenez l'anglais, vous avez tout intérêt à rester sur la VO. Mais c'est le seul point négatif que j'ai pu remarquer.

Vu le prix (14,99€ pour les consoles & PC, 11,99€ sur mobile), si vous aimez le genre, n'hésitez pas :



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