Cloud Gardens – Quand la Nature reprend ses droits
Déjà testé dans nos colonnes en 2020, le titre Cloud Gardens a droit, comme bon nombre de jeux indépendants, à un portage sur Nintendo Switch, dans l'espoir de capter un nouveau public et faire profiter les joueurs qui attendent patiemment l'arrivée Switch des jeux pour y jouer un peu partout. Cela tombe bien, parce que c'est exactement mon cas, j'ai donc accepté avec plaisir la clé et j'ai veillé à ce que la nature reprenne ses droits dans un monde aussi tranquille qu'envoûtant, dépeuplé de toute vie humaine.
Cloud Gardens est un puzzle-game dans sa plus pure forme. Point de protagoniste à incarner ici, si ce n'est - si l'image vous plaît - celle d'un être divin qui devra veiller à poser des plants au bon endroit pour que la Nature puisse tranquillement recouvrir toute civilisation humaine. On enchaîne les niveaux à la difficulté croissante avec un objectif en tête, végétaliser l'Ancien Monde. Pour cela, on dispose d'un contrôle assez large de la caméra où l'on peut tourner autour du décor, ajuster le zoom/dezoom, récolter les graines via la touche Y, et utiliser certains éléments du décor pour que la pousse de la plante puisse perdurer et recouvrir un % suffisant du niveau pour pouvoir enchaîner sur le puzzle suivant.
Car oui, à chaque fois que l'on posera une plante, on devra attendre quelques secondes que cette dernière s'étend, et en profiter pour voir le compteur croître jusqu'à réussir le niveau... Bien que la thématique de monde "désolé" reste la même du début à la fin, on errera dans différents décors urbains, de plus en plus vastes et complexes, avec toujours le même objectif. Faire en sorte que la nature domine de nouveau. Par exemple, pour recouvrir un lampadaire ou une structure métallique, on installera quelques panneaux directionnels rouillés pour fournir un "chemin" à la plante qui pourra ainsi faire la jonction et grandir à foison. Au fur et à mesure de notre avancée, on disposera également de nouveaux outils permettant de moduler le parcours de la plante à notre convenance.
Sur le papier, tout semble donc extrêmement simple, l'objectif ne variant que peu, on saura toujours quoi faire. En pratique toutefois, il faudra à certains moments faire fonctionner ses méninges, le jeu n'aidant pas le joueur en dehors du tutoriel. On pestera aussi assez souvent face à l'approximation de placements des divers objets permettant de prolonger la pousse des graines... A plusieurs reprises j'ai du rewind ou recommencer un niveau jusqu'à le réussir. Pire encore, lassé de recommencer un niveau, j'ai posé un peu au hasard décors et plantes ... et c'est passé ! Alors, certes, la réussite "aléatoire" n'est pas systématique, mais j'ai quand même réussi à 2-3 reprises.
D'un point de vue technique, bien que je trouve toujours la Nintendo Switch parfaite pour ce style de jeu, j'ai eu à plusieurs reprises des soucis de lisibilité qui s'atténue grandement dès lors que l'on passe sur un grand écran. Le zoom/dézoom n'étant pas toujours pratique, j'ai donc eu tendance à faire une bonne partie de l'aventure en mode dockée. Artistiquement, j'ai beaucoup aimé le côté "pixel art 3D" que j'ai trouvé assez délicat et adapté à ces décors post-apo. La bande-son de son côté est ... convenue. Comme souvent dans les puzzle-games, la boucle devient répétitive trop rapidement, et même s'il m'arrive d'écouter quelques pistes hors jeu (notamment Dissolve et Mycelium), j'ai eu tôt fait de revenir à mes playlists personnalisés après quelques niveaux.
Le jeu de Noio Studio a su me captiver, et va encore gratter quelques heures de ma vie le temps que j'en voie le bout. De par sa nature, il permet de réaliser un ou plusieurs puzzles modulo le temps que l'on a à notre disposition, et réussit le pari d'être aussi relaxant qu'exigeant. Un jeu très satisfaisant donc, à un tarif relativement doux, puisqu'on vous en demandera 14.99€ sur Nintendo Switch et sur Steam.