Green Hell – La vraie survie
J'ai joué à beaucoup de jeux de survie, mais j'avais jusqu'à présent toujours raté l'occasion de tester Green Hell, proposé par le studio Creepy Jar. Alors quand j'ai vu passer le communiqué de presse annonçant la sortie du dernier pan de la trilogie "Les Esprits de l'Amazonie", j'ai cette fois sauté dans la barque. Direction, la mystérieuse jungle d'Amazonie !
Je commence mon aventure par le tutoriel et, fait rare pour un jeu du genre, je me retrouve embarquée dans une histoire digne d'un jeu d'aventure. Un couple de jeunes aventuriers s'est lancé dans un voyage qui n'a rien de la lune de miel tranquille. La femme, Mia, est excitée à l'idée d'aller à la rencontre d'une tribu locale, tandis que Jake, son compagnon, doit rester au camp, afin d'assurer ses arrières, et surtout de rester loin des autochtones qui, a priori, ne l'apprécient pas vraiment. L'installation de leur camp de base est l'occasion d'apprendre les mécanismes de base, mais aussi de délivrer quelques pistes sur l'histoire à travers les discussions du couple. Malgré la confiance de Mia, je me doute très vite que tout ne va pas se passer comme prévu ! Enfin, un matin, elle décide de partir. Jake, resté seul, s'occupe comme il peut à observer la flore locale. Les semaines passent, Mia fait des progrès, jusqu'au soir où, en pleine nuit, elle appelle à l'aide. La panique. Quelques images floues. Jake veut rejoindre Mia... Quand il se réveille de longues heures plus tard, il est perdu. Heureusement, les conventions sont sauves, car Jake se réveille à côté d'un lac ! J'ignore pourquoi, mais vous avez sans doute aussi remarqué que les jeux de survie semblent toujours vouloir faire se réveiller le personnage principal sur une plage. Ouf, nous n'en sommes donc pas très loin avec notre lac et sa cascade !
L'objectif de Jake (donc du joueur) est double. Certes, survivre à l'enfer de la jungle, mais aussi tenter de retrouver son chemin pour rejoindre Mia et, peut-être, la sauver. Rester à un endroit avec sa jolie petite maison n'est donc pas une option dans Green Hell, un bon moyen de "forcer" à l'exploration les joueurs parfois trop prudents.
Afin de survivre, Jake peut compter sur sa montre connectée, qui lui fournit des informations sur ses besoins élémentaires : nourriture (sous la forme de glucides, lipides et protéines) et boisson. Il peut aussi au besoin effectuer une vérification visuelle de ses 4 membres pour constater, et si possible soigner, d'éventuelles blessures. C'est aussi la façon d'ôter des sangsues, satanées bestioles qui pompent le sang, et font baisser la santé mentale de Jake. Presque aussi primordial que les besoins élémentaires, le moral du personnage est important à prendre en compte, impacté notamment lorsqu'il mange une nourriture étrange (comme des asticots) ou qu'il manque de repos. L'énergie et la santé complètent enfin les paramètres à prendre en compte.
Trouver un bon équilibre est délicat et demande pas mal d'essai/erreur. Il est par exemple impossible de compter uniquement sur des bananes pour se nourrir, car cela ne couvre pas tous les besoins de Jake. Il faut rapidement penser à pêcher/chasser afin d'avoir accès à quelque chose de plus énergétique. Avoir un feu pour cuisiner est bien, construire un abri au-dessus pour qu'il évite de s'éteindre à chaque pluie est mieux dans cette jungle humide. Courir ou porter des objets lourds coûte énormément d'énergie, ce qui oblige à se reposer de longues nuits, et donc à devoir couvrir d'importants besoins en termes d'eau et de nourriture. Marcher est lent, mais préférable. Sans compter que courir dans une végétation infestée de serpents, d'araignées, et d'autres vilaines bestioles n'est pas l'idée du siècle. Le sac à dos n'est pas infini, et chaque emplacement occupé par un objet doit être optimisé pour ne transporter que l'indispensable.
Heureusement, le jeu intègre des jauges pour ajuster la difficulté à son envie, et ainsi proposer à chaque joueur un défi adapté. J'ai joué à la régulière sur mes premières parties, et je n'ai pas réussi à terminer la semaine. Lassée, je suis partie en touriste, et là, bien sûr, j'ai pu enfin progresser, faire ma maison et partir à la recherche de Mia. Alors, certes, je ne profite pas de toutes les attractions de ce charmant endroit, mais au moins, je n'enchaîne plus les échecs, je progresse, et je comprends énormément de détails (sur comment éviter qu'un feu ne s'éteigne, exploiter les meilleurs aliments, repérer les endroits sûrs, détecter les champignons ou les plantes dangereuses....). Et je serai mieux préparée pour ma prochaine partie !
En plus de l'histoire de base que je suis en train de jouer, Green Hell propose une seconde histoire distincte, "Les Esprits de l'Amazonie", qui se déroule avant, et propose de nouveaux lieux, des tribus, des animaux... Et des défis s'adressent aux survivalistes experts, avec des objectifs à accomplir dans un temps limité (inutile de vous dire que je n'en suis pas là du tout).
Proposant une profondeur de gameplay rarement atteinte pour un jeu de survie, les fonctionnalités sont intégrées avec des éléments logiques. Le sac n'est pas qu'un simple inventaire, mais les objets sont matérialisés dans les différentes pochettes. Les blessures sont visibles sur les bras ou les jambes. La fabrication ne se fait pas depuis un panneau, mais directement en posant les composants sur une pierre, en jeu, pour combiner les éléments. Une grosse pierre peut être cassée en petites. Une noix de coco devient un bol. Et, en plus, le jeu est vraiment beau, offrant une ambiance aussi magnifique qu'oppressante.
Avec une vingtaine d'heures de jeu au compteur, je suis encore en train de découvrir le vaste monde de Green Hell, un enfer vert qui en plus peut se vivre en coopération. Si vous aimez le genre, foncez, n'hésitez pas. Le jeu est difficile, n'espérez même pas faire une bicoque lors de votre première partie. Ce sera déjà bien si vous réussissez à faire un feu avec un petit abri. Vous allez râler et mourir. Mais la possibilité d'ajuster la difficulté en fait une expérience si valorisante que vous allez exulter quand, enfin, vous dépasserez votre première semaine ! À noter que, si vous préférez, le jeu est aussi disponible sur PlayStation et Xbox, même si la version console a un peu de retard par rapport à la version PC sur laquelle j'ai joué. Une version VR vient tout juste de sortir sur l'Oculus Store !