Ghostwire: Tokyo – Fantôme contre fantôme…
Quand j'ai vu que le directeur/producteur de certains Resident Evil, Shinji Mikami, etait le producteur executif de Ghostwire: Tokyo, je me suis fortement laissé tenter par le titre. Est-ce que c'est à la hauteur de mes espérances et de celles de nombreux joueurs? voici mon aperçu sur PC.
Graphismes & ambiance
Certainement l'un des points forts du jeu. Les graphismes prenants joints à une direction artistique réussie procurent une ambiance captivante , lugubre, oppressante par moments et rendent le tout vraiment intense. On prend plaisir dans une certaine mesure à parcourir la ville déserte de Tokyo. Les ennemis et autres apparitions que l'on croise, issus du folklore japonais pour la plupart, sont tout bonnement réussis pour certains, même si j'éprouve une petite déception sur certains boss que je trouve un poil trop ordinaires.
Bercé par une bande son qui va vous immerger encore plus, parfois angoissante, parfois drôle lorsque l'on rentre dans une boutique avec des chats volants et de la J-Pop en fond... on se croirait tout à coup dans une autre dimension. Un petit îlot de douceur dans ces temps tourmentés.
Histoire
Vous jouez Akito. Après un "évènement", vous vous retrouvez avec colocataire dans votre corps l'esprit de KK, une personne ayant pour rôle d'empêcher le grand méchant d'accomplir son plan. Une bataille mêlant les esprits se met alors en place et vous forcera à combattre pour à la fois sauver la ville... et votre sœur.
Mon avis : La narration est vraiment bonne, l'histoire se déroule sans dommages et possède son lot de surprises même si de trop nombreuses fois, on s'attend à ce qu'il va se passer bien trop longtemps à l'avance. C'est assez dommage d'avoir une histoire si intéressante court-circuitée par des moments téléphonés et qui perd par là même en suspense.
Gameplay
Le point qui va probablement le plus divisé les joueurs ! On a ici de très bonnes idées de gameplay, rien de très nouveau, mais qui peuvent permettre de jouer comme on le sent, mais parfois mal exploitées. Le jeu propose un monde ouvert grâce auquel nous arpentons la ville à notre gré et entrons dans quelques bâtiments (servant aux quêtes principales et secondaires), à condition d'avoir purifié un portail Tori qui chassera la brume maléfique tuant notre personnage en quelques secondes.
Nous pouvons donc sillonner la ville, collecter des esprits avec nos katashiros et les transférer via des cabines téléphoniques pour gagner la monnaie du jeu (Meikas) et de l'exp qui fera monter en niveau notre personnage. Chaque niveau octroie un nombre de points de compétence à dépenser dans un arbre de talent aussi utile qu'indispensable pour avancer sereinement dans le jeu. Cela va aider à augmenter notre inventaire, nos capacités de base, ou nos aptitudes au tissage d'éther etc...
Pour ce qui est de vos compétences de combat, tout un arsenal sera à votre disposition pour vaincre, allant des compétences élémentaires aux talismans en passant par un arc particulièrement puissant et précis. Vous possèderez trois tissages qui auront des capacités bien distinctes.
- Tissage de vent : longue portée, faible puissance, cible unique, possède de nombreuses charges.
- Tissage de feu : moyenne portée, grande puissance, zone d'impact, possède peu de charges.
- Tissage d'eau : courte portée, puissance moyenne, large éventail une fois amélioré, charges moyennes.
Chaque compétence gagnera en force et en utilité avec vos améliorations. Comme la lame d'eau qui pourra lancer plusieurs projectiles à la fois en plus d'avoir une vague parfaite pour les groupes d'ennemis un peu dispersés devant soi. La synchronisation, compétence qui lancera une onde de choc puissante qui va étourdir vos ennemis et vous booster niveau dégâts vous assurera d'exposer et d'arracher le cœur de vos ennemis, meilleur moyen de les tuer, assez rapidement !
Le problème majeur du jeu est précisément ici. Malgré l'arsenal et la possibilité de tuer d'un coup vos ennemis en les prenant par surprise, etc... les combats deviennent rapidement répétitifs et ennuyeux. Nous nous retrouvons à chasser les esprits avec notre vision spectrale qui va révéler les environs dans les moindres détails, attraper un Tengu pour monter les toits avec notre grapin, et récupérer des meikas et des esprits, ceci inlassablement. Cela permet simplement de faire monter la jauge qui, je suppose, influera sur la fin du jeu. Ayant personnellement récupéré 70 000 âmes en avançant le long de l'histoire sur les 240 000 du jeu, il me reste du chemin à parcourir...
On se retrouve au final à devoir déambuler d'une zone pour la vider entièrement pour ensuite passer à la suivante sans savoir si cela aura un impact autre que monter sa fortune ou son niveau. On pourrait se dire qu'on va augmenter la difficulté du jeu... mais jouant de base en difficile... c'est bien trop simple et le nombre d'éléments qui rechargent notre tissage est tellement élevé qu'on ne se retrouve jamais à sec ou bien en train d'économiser pour essayer de ne pas mourir. Tout comme les consommables qui redonnent de la vie, achetables au magasin avec les très (trop) nombreux meikas que l'on ramasse et qui s'accumulent, rendent la survie de son personnage tellement risible qu'on ne se sent jamais en danger, excepté pour les phases en solo où Akito doit déambuler dans Tokyo sans pouvoir, mais où simplement courir suffit à semer les ennemis qui sont de tout de façon aussi stupides que des briques.
Résumé
Bref, on se retrouve ici avec un jeu possédant une bonne ambiance, une bonne histoire, mais un gameplay répétitif à souhait et fade sur le long terme. C'est assez décevant quand les attentes comme les miennes étaient particulièrement élevées pour sur ce titre, et je gage que ce le sera pour de très nombreux joueurs. Cependant comme dit plus haut, si vous désirez y jouer uniquement pour l'histoire et l'ambiance... vous trouverez peut-être votre bonheur.