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Babylon’s Fall : Un énième jeu-service dispensable

Depuis son annonce, je suis Babylon's Fall d’un œil intrigué. Au départ bien hypé, j’ai été progressivement refroidi en voyant les dernières communications de Square Enix. Il faut dire qu'entre le trailer d'annonce et la bande-annonce de lancement, il y a un sacré fossé. Reste à voir si, en dépit de son style visuel sommaire, le jeu parvient ou non à être intéressant. Réponse dans les lignes qui suivent.

On pourra modifier l'apparence de son personnage sans frais via un PNJ du HUB central.

On commence le jeu sur un navire, avec une ribambelle de personnages, qui sont, comme nous, des prisonniers de l'Empire. Plutôt que de nous exécuter sommairement, les gardes nous font passer une épreuve en apparence simple, la pose d'un appareil sur notre dos, le coffre de Gédéon... qui va se lier à nous et nous conférer, en cas de succès, les pouvoirs d'une Sentinelle. Alors que la plupart des prisonniers perdent la vie, quelques "élus" parviennent à supporter la fusion avec l'artefact parasite. Vous vous en doutez, notre personnage fait partie du lot, à nous donc de gravir les nombreux étages de la tour de Babylone pour en découvrir ses secrets et mettre fin à la malédiction du Soleil Bleu qui ruine la vie de bons nombres de citoyens. S'ensuit alors un tutoriel d'une dizaine de minutes qui présente les mécaniques de base du titre.

Les quelques lourdeurs des premières minutes s'amenuisent à mesure qu'on développe ses pouvoirs, et on se retrouve dès la première mission scénarisée en capacité d'utiliser 4 armes simultanément. Les pouvoirs du Coffre confèrent en effet au porteur la capacité d'utiliser des armes fantômes, qui puisent dans une jauge de pouvoir qui se recharge progressivement, en évitant les coups et en parvenant à frapper les cibles avec ses attaques standard. Curieusement, le jeu se révèle dynamique et vraiment plaisant, et pas aussi bourrin qu'on peut le penser de prime abord. Les premières missions sont réalisables seul sans soucis, puis seront introduits les éléments, avec des monstres qui seront résistants à certains, tandis que d'autres seront leurs faiblesses. A compter de ce moment là, n'espérez plus vous en sortir seul, bien que le jeu propose (voir force en l'absence de joueurs trouvés, j'y reviendrai) de jouer seul, on comprend rapidement que c'est pensé comme un jeu en coopération, jusqu'à 4 joueurs.

Phénomène rare : un groupe de 4 joueurs à l’œuvre

La structure du jeu est figée, ce qui fait que, que l'on soit seul ou 4 dans le groupe, on affrontera le même nombre d'ennemis, avec la même puissance. La problématique étant qu'on sera souvent -  seul - moins puissant que ce qui est recommandé dans la sélection de mission. Cela sera donc au mieux très difficile, au pire impossible de progresser. Ce qui m'amène à un des gros points négatif du jeu, malgré le cross-play Playstation/PC, il est extrêmement compliqué de trouver des joueurs ! En lançant une partie rapide (qui forme un groupe sur les missions déjà jouées), ça va à peu près, en 1 minute, un groupe est prêt à l'emploi. En revanche, pour progresser dans les missions scénarisées, il faut s'armer de patience... et d'un chronomètre ! Le matchmaking tente en effet de trouver des joueurs durant 2 minutes. En l'absence de joueurs, plutôt que poursuivre ou annuler la mission, il lance cette dernière en solo, sauf que la plupart des missions après le 2ème chapitre sont impossibles, à moins d'avoir un gros gap de puissance, donc de grind longtemps dans les niveaux précédents. C'est un non-sens total. On se retrouve donc, si on est un brin téméraire, à progresser jusqu'à perdre nos 5 vies, ou à abandonner la mission à peine lancée pour revenir dans le petit HUB central.

Quand on joue seul dans les niveaux avancés, on en vient souvent à ce pénible moment...

Car oui, comme tout jeu-service qui se respecte, on a une zone centrale où l'on peut croiser quelques joueurs et autres PNJs. La sélection est ici assez limitée : un styliste pour changer son apparence quand on le souhaite, un forgeron (que l'on débloque au chapitre 3, et qui moyennant beaucoup de ressources, pourra forger des objets intéressants), une pourvoyeuse de quête, un coffre, un musicien, des tableaux de quêtes et classement et un vendeur... qui nous amène sur la boutique payante du titre ! Plus exactement, il est multi-fonctions, et on peut changer l'onglet pour la boutique de conques qui acceptent la monnaie du jeu... mais je trouve ça assez drôle d'être renvoyé sur la boutique Garaz (le nom de la monnaie payante) avec des articles qui commencent à 5€. Dissocier les deux vendeurs aurait peut-être été mieux perçu...

Attaquons maintenant la partie qui fera tiquer beaucoup de joueurs : ses graphismes. Oui, Babylon's Fall est loin d'être un foudre de guerre technique. De mémoire de joueur, la plupart des jeux PS3 s'en tiraient mieux que ça. Le parti- pris artistique est incompréhensible. L'intention est louable de prime abord, mais c'est pixelisé comme pas possible et le studio ne semble même pas faire usage de l'anti-aliasing... Si encore c'était au service de la lisibilité, ça aurait pu passer, mais même pas. On aura juste de grosses bouillise en tabassant un boss à 4 joueurs. Oui, le dernier né du studio PlatinumGames est moche, et ce n'est pas les quelques cinématiques verbeuses et animées en stop-motion qui arrangeront la situation. En contrepartie, et parce que c'est quand même important : le jeu s'affiche en 4K et 60FPS constant. C'est déjà ça, en étant optimiste.

Les boss donneront souvent du fil à retordre !

Côté bande-son, pas grand-chose à signaler, c'est sympathique sans être mémorable. Il en va de même pour le doublage, proposé en anglais et japonais. J'ai préféré la version japonaise, un poil plus convaincante que la performance anglaise.

Vient l'heure de la conclusion, et en l'état, il m'apparaît difficile de recommander l'achat de Babylon's Fall à quiconque. Non, le jeu n'est pas aussi horrible que j'ai pu le lire ça et là. J'apprécie ses missions et le dynamisme de son gameplay. Je regrette toutefois que le matchmaking soit défaillant, que ses graphismes soient aussi peu détaillés, que le contenu soit pour l'heure assez rachitique et que Square Enix ait opté pour une boîte à 70€ alors que le format Free-to-Play semblait le plus adapté au vu du passé de combat et de sa boutique. Il y a, j'en suis certain, un public qui pourrait apprécier ce titre, mais il n'est clairement pas sur le bon segment, et il devra s'enrichir de contenu rapidement pour garder la (mince) communauté de joueurs en activité et peut-être en convertir de nouveaux. A suivre donc, en espérant que la feuille de route publiée par le studio ne soit pas la dernière.

La feuille de route du mois à venir...



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