Elden Ring – Les débuts d’un Sans-Eclat novice
Dark Souls... un nom mythique pour certains. Pour d'autres, il donnerait plutôt des frissons dans le dos. Pour être franc, je me situerais plutôt dans la seconde catégorie. Je n'ai jamais accroché aux jeux de From Software (le studio japonais à l'origine de la série des Dark Souls, de Bloodborne ou encore Sekiro), ni même à tous ceux qui ont découlé de cette mouvance. Et pourtant, il est indéniable que ce Elden Ring dont il est question ici a un certain attrait pour moi (et pour d'autres dans le même cas, comme j'ai pu le voir sur les réseaux sociaux).
Qu'est-ce qui pourrait provoquer un tel attrait pour un jeu a priori pas pour nous ? Je pense que la réponse tient simplement en deux mots : "monde ouvert". C'est en effet la promesse de ce Elden Ring : proposer un monde ouvert, à la différence de ses grands frères, dont la progression était plus linéaire.
Des mondes ouverts, en 2022, on en connaît des tas, avec certains archétypes. On a le monde ouvert de Rockstar, avec GTA et Red Dead, très scénarisé. Celui d'Ubisoft, souvent très décrié avec ses tours à activer. Ou encore des mondes ouverts très instanciés, qu'on voit souvent dans les MMO. Et puis, on a aussi une école du monde ouvert très libertaire, offrant une multitude de possibilités aux joueurs sans les guider directement vers un chemin précis. C'est un peu l'école de Zelda BOTW. Et c'est de ce côté-là que penche le monde ouvert d'Elden Ring.
Le jeu commence par une phase classique de création de personnage, avec un éditeur plutôt complet, qui permet de composer de nombreux types différents.
Il faut également choisir sa classe, ce qui aura un impact sur les caractéristiques de départ du personnage. La plupart des archétypes sont classiques (guerrier, voleur, prêtre, etc), mais il y en a 2-3 qui ont l'air assez originaux (le Samouraï par exemple, ou encore le prisonnier). Maintenant, j'ai l'impression que la classe influe sur les caractéristiques et l'équipement de départ, mais c'est tout. Pour ma part, je reste basique pour découvrir le jeu avec un Vagabond, sorte de chevalier errant.
Me voici donc, moi, "jeune" novice dans l'univers des Souls, qui débarque dans Elden Ring. Et première chose qui me frappe : c'est austère. Ah oui, ne vous attendez pas (en tout cas, pas de suite) à voir des couleurs chatoyantes et de la lumière. Il fait sombre, humide, et c'est même un peu sale. L'ambiance est un petit peu anxiogène dans cette grotte minuscule qui accueille nos premiers pas.
Et il faut reconnaître que le jeu ne nous prend pas par la main. Pas beaucoup d'informations à l'écran, une interface épurée. Heureusement, un petit tutoriel nous permet d'apprendre les commandes de base. Mais pour le reste, j'ai eu l'impression que le jeu me disait : "Allez, débrouille-toi !". Et c'est ce que j'ai fait. Premiers ennemis éliminés, un point de passage découvert (qui permet de revenir à la vie)... et une sorte de mini-boss qui m'attend. Et là... c'est le drame. Un coup mal placé, me voilà ouvert à une contre-attaque... et plus de Juju ! Le message rouge "Vous êtes mort" s'offre à moi comme une preuve indélébile de mon incompétence. Mais pas de panique, le point de passage débloqué juste avant me permet de revenir à la vie, non sans avoir perdu quelques runes au passage (mais je m'en fiche, je ne sais pas à quoi elles servent encore !). Et me voici de nouveau face à ce mini-boss, et mieux préparé, j'arrive au final à lui porter le coup de grâce.
La progression se poursuit donc, alors que je commence à espérer que le jeu ne sera pas qu'une succession de grottes sombres, humides et sales (en tout cas, j'ai l'impression que ces trois adjectifs vont revenir souvent !). Et ça tombe bien, car après une simple porte ouverte, je suis saisi par un paysage qui s'offre à moi, tranchant avec les recoins sombres, hum... enfin, vous avez compris l'idée. Des ruines, une tour qui s'élance au loin, une sorte de pont effondré, et surtout un majestueux arbre lumineux qui nimbe la zone d'un éclat jaune. Il faut dire que l'effet est plutôt saisissant.
Toutefois, je vois bien vite que le monde qui m'entoure reste hostile. Il y règne une sorte de mélancolie... et puis, le géant monté sur une sorte de cheval mutant me rappelle bien, à coups de marteau sur la tête, qu'ici, la mort rôde à chaque tournant. Et me voilà donc ramené à la triste réalité : il va vraiment falloir que je me débrouille. Me voilà plongé dans un monde qui ne me veut clairement pas du bien et je n'aurai pas beaucoup de soutien pour m'épauler. Je suis là, sans savoir où aller, sans savoir que faire. Je n'ai même aucune idée de ce que je fiche ici et quel est mon objectif final.
Le chemin est difficile, mais on ne sera pas forcément tout seul dans ce monde hostile. From Software a eu l'idée d'implanter un système de message, que l'on peut laisser au sol à destination des autres joueurs. Ainsi, je trouve, au fur et à mesure de ma progression, des messages laissés par d'autres, qui peuvent donner des indications sur ce qu'il y a à faire, des astuces, des conseils... Une idée plutôt intéressante. Mais malheureusement, c'est sans compter la bêtise des joueurs, certains prenant un malin plaisir à donner de fausses indications ou à troller sans vergogne. Au final, ce qui aurait pu être une idée sympa pour faciliter l'entraide casse un petit peu l'immersion. Sans parler du plaisir de la découverte. Heureusement, on peut désactiver ce système.
Après environ une demi-heure d'exploration, je trouve un nouveau point de passage me permettant de faire la connaissance de Melina, qui se présente comme une Servante, censée diriger les Sans-Eclat comme moi. Elle peut notamment me donner la possibilité d'utiliser les runes récoltées dans le monde pour augmenter mon niveau, et donc mes caractéristiques. Elle m'offre en plus de ça un sifflet pour appeler un destrier spectral.
Je continue donc mon exploration, je tue des ennemis, je me repose, je dépense les runes acquises pour monter de niveau (et bah voilà, elles servent à ça !), je trouve de nouveaux équipements. Le monde d'Elden Ring est malgré tout assez agréable à parcourir, même si clairement, c'est pas la fête à la maison. L'ambiance est morne de chez morne. Mais bon, on emploie généralement le terme de dark-fantasy pour ce type d'univers, c'est pas pour rien ! Mais rien à faire, j'ai toujours ce sentiment désagréable de ne pas savoir ce que je fais ici, et je n'arrive pas à passer outre. Je sais juste que je suis un Sans-éclat et que je dois restaurer le Cercle d'Eden. J'ai compris qu'il y a une histoire avec une reine, Marika, et dont les descendants, des demi-dieux, règnent sur le monde actuel. Mais hormis ça, bah je vois vraiment pas ce que je fiche ici. Et c'est vraiment déroutant. Bon, pas le choix, je vais essayer de me renseigner un peu ailleurs. Le site officiel donne quelques indications avec ce synopsis :
Levez-vous, Sans-éclat, et puisse la grâce guider vos pas. Brandissez la puissance du Cercle d'Elden. Devenez Seigneur de l'Entre-terre.
Dans l'Entre-terre où règne la reine Marika l'Éternelle, le Cercle d'Elden, source vitale de l'Arbre-Monde, fut brisé.
Les descendants de Marika, tous des demi-dieux, revendiquèrent les éclats du Cercle d'Elden, également appelés runes majeures.
Ainsi débuta l'Éclatement, une guerre émanant de la folie provoquée par leur puissance fraîchement acquise. Une guerre qui sonna le renoncement de la Volonté suprême. Ainsi viendra l'heure des Sans-éclat, eux à qui se refusa jadis la grâce dorée, et qui furent exilés de l'Entre-terre.
Vous qui avez péri et qui pourtant vivez, cheminez vers l'Entre-terre, par-delà la Mer de brume, pour vous tenir devant le Cercle d'Elden.
Et ainsi en devenir Seigneur.
Là au moins, c'est un peu plus clair. Donc les descendants de Marika, ce sont les méchants. Ils ont cassé le Cercle d'Eden et en ont dérobé les éclats. Il va falloir leur prendre pour restaurer le Cercle et devenir le Seigneur. Et bien voilà, c'était pas si compliqué ! Ok, maintenant, je vois un peu plus où j'en suis. Il va donc falloir que je trouve les descendants de Marika et que je leur ravisse leurs éclats. En tout cas, c'est ce que j'en déduis. J'imagine que la suite de l'aventure sera un peu plus complexe que ça.
Mais au moins, ça me permet d'avancer plus clairement. Même si je ne sais toujours pas précisément où aller, je sais un peu mieux ce que je cherche. Et ma balade en quête d'un demi-dieu à occire m'amène devant ce qui semble être un château, où une créature étrange m'interpelle. Un combat s'annonce visiblement. Heureusement, juste avant, j'ai pu utiliser une pierre d'invocation, qui m'a permis d'appeler à la rescousse un autre personnage (un Sorcier). Il s'agit visiblement d'un PNJ, mais j'imagine que ce système peut être utilisé pour appeler un autre joueur à l'aide, un mode Coop étant implanté.
Et oui, mes craintes étaient fondées, voilà que s'engage mon premier vrai combat, avec ce qui semble être une sorte de chimère humanoïde (la chimère est un animal mythologique, généralement à tête de lion, avec un corps de chèvre et une queue de serpent). Un design plutôt réussi, le monstre est vraiment très impressionnant. Et ses attaques le sont tout autant. J'ai pour ainsi dire passé 90% de mon temps à faire davantage de roulades pour esquiver ses attaques qu'à lui taper dessus. Et en plus, mon copain le Sorcier s'est fait tuer au bout de 30 secondes ! Mais c'était un beau combat, quand même. Très impressionnant.
Et voilà, ça fait en gros trois heures que j'ai joué à Elden Ring. Que penser de ces trois heures de jeu ? Et bien, pour être franc, je ne sais pas trop. Il y a en effet un quelque chose qui fait que j'ai envie de continuer pour voir la suite, c'est indéniable. Pas au point de me dire quand je ne joue pas "Quand est-ce que je vais pouvoir rejouer ?", mais quand même. Maintenant, est-ce que c'est vraiment pour ses qualités que j'ai envie de continuer ou bien est-ce que c'est pour essayer de comprendre en quoi ce jeu est incroyable pour beaucoup de joueurs ? Car en l'état, après mes trois heures passées dans cet univers, je dois bien avouer que j'ai toujours du mal à comprendre tout cet engouement. C'est un bon jeu, c'est certain (malgré certains défauts évidents, comme un gameplay un peu rigide et pas très instinctif). Est-ce que pour autant, cela en fait un jeu révolutionnaire, qui va marquer à tout jamais l'histoire vidéoludique comme certains l'affirment ? Très sincèrement, j'en doute. Peut-être me trompe-je. Et je vais continuer d'y jouer pour en avoir le coeur net. Rendez-vous plus tard pour avoir ma conclusion !