Chasseurs d’étoiles – Un jeu de plateau hybride

Toujours intéressée par des concepts originaux, j'ai testé à l'occasion de ces fêtes de Noël un nouveau jeu de plateau, Chasseurs d'étoiles, développé par KaiKai, une jeune société française qui s’est donné comme objectif de développer des jeux d’un genre novateur, au croisement entre jeux de société et jeux vidéo.

Avant de pouvoir commencer sa partie, il est nécessaire d'imprimer la partie physique du jeu, c'est à dire un plateau et quatre pions. Il suffit d'une imprimante couleur et de deux feuilles A4. Ne faites pas la même bêtise que moi à imprimer la première fois en recto verso car les pions doivent bien sûr être découpés pour être manipulés et ne peuvent restés collés derrière le plateau ! Un dé est également à monter, mais rien n'oblige à l'utiliser, surtout si vous avez des dés plus solides (et mieux équilibrés) sous la main.

Ensuite, il faut deux appareils sous Android ou iOS, qui devront être connectés au même réseau. L'un accueille le jeu en lui-même, Chasseurs d'étoiles, de préférence une tablette, car c'est mieux si l'écran est grand pour profiter des graphismes. Le second, avec l'application gratuite KaiK’eye, sert de caméra afin d'identifier les mouvements des pions sur le plateau de jeu. Je conseille de prendre un téléphone qui est plus pratique, moins lourd et plus maniable dans le cadre d'une utilisation manuelle. Il est aussi possible d'installer le téléphone sur un trépied, ou encore de former une tour avec des LEGO ou autres briques de construction. Nous n'avons pas pris le temps de le faire, mais ça aurait sans doute été agréable car on "fatigue" au bout d'un bon quart d'heure à brandir son téléphone à droite et à gauche !

Je vais seulement vous résumer les règles, que vous pouvez trouver ici dans leur intégralité si vous voulez tout savoir. Chacun son tour, chaque joueur lance un D6 et avance son pion du nombre de cases correspondantes à travers le labyrinthe d'un temple. En soi, rien n'oblige à suivre cette règle. Nous avons assez vite honteusement triché et la seule chose qui limite réellement le mouvement des personnages est des points d'énergie (15 ou 20), à récupérer grâce à des potions à ramasser, la pluie ou un tour de sommeil. Certaines cases sont neutres, d'autres déclenchent des événements, avec parfois la possibilité de choisir d'aider les adversaires, ou de les voler. L'objectif principal est d'atteindre une porte verrouillée, après avoir récupéré une clé. De plus, il faut reformer la combinaison de la serrure en visitant des observatoires de nuit (tous les deux tours), pour observer les constellations où se cache l'un des trois symboles. Pour l’emporter, il faut donc gérer les cycles jours/nuit , planifier ses déplacements et prendre les bonnes décisions : piéger ses adversaires ou créer des alliances… tous les moyens sont bons pour être le premier à mettre la main sur le trésor !

La caméra détecte plutôt bien les changements de position du pion, même s'il y a toujours un temps de latence, plus ou moins long. Il ne faut pas hésiter à s'approcher de la partie du plateau concernée pour une meilleure détection. C'est surtout une question d'habitude, à savoir doser comme il faut distance et angle, quelque chose qui s'améliore avec le temps. Dès le mouvement détecté, le jeu s'adapte, le personnage avance dans le monde virtuel qui correspond aux dessins du plateau de jeu. Certains événements demandent d'appuyer sur son pion, ou de le tourner, ce qui fait également tourner sa cible ou l'angle de vue à l'écran. Des événements très concrets qui amusent beaucoup les petits (et les moins petits), d'autant plus quand les pions se croisent, le personnage de l'autre est bien présent dans le monde.

Une partie dure environ une trentaine de minutes, un peu moins si l'on triche sur les mouvements, mais il n'y a aucun moyen de faire accélérer les personnages à l'écran, ce qui demande quand même une certaine attention de la part des enfants. Les règles sont heureusement faciles à comprendre, un adulte aura tout intérêt à prendre cinq minutes la première fois pour les lire. Ensuite, le jeu guide sur les actions possibles ou impossibles en fonction de chaque situation, un peu comme un maître de jeu. Il est par exemple impossible de tricher en sautant le pont cassé ou de foncer tête baissée vers la fin sans connaître la combinaison.

J'ai passé un agréable moment à tester Chasseurs d'étoiles avec mon fils de 11 ans. Ensuite, je ne suis pas totalement convaincue. Quelques soucis de détection. Un plantage de la caméra au milieu de la partie qui nous a obligés à reprendre de zéro. La lenteur de mouvement des personnages. La nécessité de posséder deux appareils sous iOS & Android. Le prix de l'application (8,99€). C'est amusant la première fois, mais qu'est-ce que cela donne sur le long terme ? Si nous avions acheté le jeu, est-ce que nous y rejouerions régulièrement ? Il est tout de même important de noter que nous ne sommes pas la cible, je préconise le jeu aux familles qui auraient des enfants entre cinq et dix ans environ, et idéalement au moins deux afin d'encourager les interactions. Là, Chasseurs d'étoiles prendra tout son sens !

Le jeu et la companion app KaiK’eye sont disponibles sur App store et Google Play.

Note : après en avoir discuté avec le studio, il est bon de savoir que, normalement les parties sont sauvegardées automatiquement à la fin du tour de chaque joueur. Et, si l’on quitte l’application pour y revenir (que ce soit à cause d’un plantage ou parce que l’on souhaitait faire une pause), on doit pouvoir reprendre la partie là où elle s’est arrêtée. Il semblerait donc que mon problème soit un cas isolé. Un excellent point pour le studio qui s'intéresse vraiment à améliorer son jeu et prend extrêmement bien les critiques.