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GTA Trilogy: The Definitive Edition – Un remaster qui fait des vagues

GTA Trilogy est maintenant sorti depuis un peu plus de deux semaines et ce qu'on peut dire, c'est que sa sortie a provoqué de nombreux remous. Outre les reviews pas forcément très positives, ce sont des soucis sur le Rockstar Games Launcher qui ont malheureusement surtout défrayé la chronique, au détriment des vraies questions qu'on peut se poser sur cette trilogie remasterisée.

 

Une sortie si catastrophique ?

Ne nions pas les faits, oui clairement, la sortie de GTA Trilogy fut une catastrophe. Bref rappel des faits : GTA Trilogy sort le 11 novembre dernier, à 16h précises. Sur PC pour ma part, pas de préchargement, je télécharge donc GTA III en premier (il est possible d'installer chaque jeu indépendamment des autres) assez rapidement. Malheureusement, recevant de la famille, impossible d'y jouer tout de suite. Je prends donc mon mal en patience (en essayant d'expédier tata Ginette qui s'attarde un peu trop à table) et c'est vers 22h que je tente, vainement, de lancer le jeu. En effet, un message d'erreur m'indique que ce n'est pas possible.

Tant pis, me dis-je alors, demain ça sera réglé... Et malheureusement, je me trompe lourdement. En effet, le lendemain, j'apprends que les serveurs sont de nouveau indisponibles. Pire encore, les autres jeux de chez Rockstar sont eux aussi impactés, les joueurs étant dans l'impossibilité de jouer à GTA et Red Dead Online. Et élément encore plus flagrant qui montre que le souci est quand même sérieux : GTA Trilogy est retiré de la vente sur le launcher, le jeu n'apparaissant même plus chez ceux qui l'ont déjà acheté.

C'est finalement quelques jours plus tard, le 15 novembre, que la trilogie est enfin accessible pleinement (le launcher ayant été réparé quand même assez vite pour ne pas pénaliser les joueurs des autres jeux). Mais on n'apprendra pas de façon précise quel était réellement le souci. Vraisemblablement, il s'agirait de fichiers du jeu qui n'auraient pas dû être là (notamment des musiques dont Rockstar n'avait plus les droits), mais cette information n'a pas été validée officiellement, donc à prendre avec des pincettes.

GTA Trilogy est donc enfin là après ces péripéties. Il est donc temps de prendre la manette en main et de voir si l'attente valait bien le coup.

Note : gardez en tête que les avis que vous verrez ici (moi sur PC et Kyo sur consoles) sont très clairement subjectifs. S'agissant d'un remaster et d'un jeu tellement ancré dans l'imaginaire des joueurs (en tout cas, pour ma part), c'est difficile d'en ressortir des arguments purement objectifs.

 

Alors, remaster ou pas ?

C'est un peu la question qui fait débat en ce moment. Beaucoup de personnes reprochent à GTA Trilogy sa qualité graphique, ses bugs, et même sa direction artistique. Il me semble difficile d'aborder un aperçu d'un remaster, tout particulièrement celui-ci, en occultant cette question qui fait débat.

Alors, je vais tâcher de donner mon sentiment. Je parle bien de sentiment, car c'est malgré tout très subjectif, même si je pense présenter quelques arguments plutôt objectifs !

Généralement, quand on parle de jeu vidéo de 10, 20, 30 ans, on a souvent tendance à en garder une image un peu idéalisée. C'est quelque chose qui ne s'arrête pas au jeu vidéo, on a tous des souvenirs d'enfance qu'on a tendance à embellir. La différence avec les souvenirs d'enfance, c'est qu'on peut difficilement les revivre, au contraire des remasters de jeu vidéo. Et c'est là où le bât blesse, ces remasters étant souvent très similaires à la représentation qu'on se faisait du jeu vidéo, d'où souvent un sentiment de déception. Et c'est tout à fait humain, on n'y peut pas grand-chose. C'est difficile de prendre un petit peu de recul et de se placer dans la peau de l'enfant ou de l'adolescent qu'on était il y a 20 ans. (ou l'adulte, pour les plus âgés de nos lecteurs, salut à vous !)

Mais essayons tout de même et voyons si ce remaster porte vraiment bien son nom ou pas. Pour moi (vous avez le droit de ne pas être d'accord), il y a deux points précis que l'on peut analyser et qui portent sur des arguments bien objectifs, qu'on ne pourra réfuter : les graphismes et le gameplay.

 

Les graphismes

GTA III, c'est un retour 20 ans en arrière, donc forcément, le passage du temps laisse des traces. Il faut se rappeler qu'en 2001, les mondes ouverts, c'est pas comme maintenant. C'était loin d'être la mode, et même si GTA III n'a pas été le premier en pratique à proposer un monde ouvert, c'est clairement lui qui a révolutionné le paysage vidéoludique. On n'a pas parlé de GTA-like pendant des années pour rien ! Et en 2001, un monde ouvert sans (presque) pas de temps de chargement, c'est une belle prouesse. Une prouesse qui a forcément dû demander quelques sacrifices en terme de qualité graphique. Donc oui, à l'époque déjà, GTA III n'était pas un cador en terme de finesse graphique. Il faut donc garder en tête que le matériau de base est relativement modeste. Je dis relativement car c'était quand même loin d'être catastrophique.

Pour parler de l'amélioration graphique du remaster, rien de tel que des images. L'un de nos confrères, Rockstar Mag, avait justement publié une série de comparatifs mettant en avant les changements entre les jeux de base et leurs remasters. Nul besoin d'être un professionnel de l'image pour voir les améliorations entre les deux, non ? Pour ma part, ça se passe de commentaires. Clairement, les remasters ont bénéficié d'une belle refonte graphique. Et si jamais vous doutiez encore, voici une vidéo de Real Kev3n mettant en avant des captures de GTA San Andreas. Est-ce qu'il y a vraiment besoin d'en dire plus ?

L'aspect cartoon des remasters a aussi été beaucoup critiqué. Pour le coup, on rentre vraiment dans le domaine du subjectif et il est vrai que les personnages ont un look cartoonesque. Est-ce une mauvaise chose ? Dur à dire, les deux arguments peuvent se confronter. Pour ma part, je pense que non. Le côté cartoon est malgré tout relativement léger et proposer ce genre de direction artistique a clairement un gros avantage : ça vieillit bien mieux ! Est-ce que c'est ce qui a motivé Rockstar à partir dans cette direction, je ne sais pas. Mais il faut reconnaître que c'était la chose à faire pour que l'on puisse encore profiter de ces jeux d'ici quelques années sans trop de lacune graphique. Et pour être franc, je trouve que ça se prête plutôt pas mal à l'ambiance de GTA III et Vice City, où le second degré prédomine beaucoup (un peu moins dans San Andreas, je le reconnais). Et autre avantage, ça a tendance aussi à dédramatiser une violence quasi omniprésente en y ajoutant une petite dose de second degré en plus.

On peut voir également d'autres améliorations techniques, notamment le brouillard qui enveloppait beaucoup les villes des trois jeux, et qui faisait office un peu de cache-misère et qui du coup évitait d'afficher des éléments lointains, permettant de gagner en performances. Les technologies évoluant, bye-bye le brouillard, et c'est indubitablement San Andreas qui bénéficie le plus de cette amélioration. Et mine de rien, c'est vraiment beau de voir Los Santos et sa campagne se dévoiler ainsi sous nos yeux au lointain.

Kyo : De mon côté, ayant le jeu sur PS5, j’ai un avis beaucoup plus contrasté sur la question. Pas forcément sur la direction artistique, qui a effectivement eu droit à un lifting bienvenu et plutôt pas mal fichu (à l’exception de quelques glitchs qui pointent ça et là, et qui m’ont pas mal fait rire, à dire vrai. Voir un CJ tenir le volant avec des paluches grosses comme des raquettes de tennis, ça ne laisse pas indifférent). Sur la technique en revanche… c’est en l’état mauvais et la retenue m’empêche de parler de désastre. J’ai à l’heure d’écriture : 7h sur GTA III, 1h sur GTA:VC et 1h sur San Andreas. En 7h de jeu, j’ai eu 7 crashs, et on sent vite que le jeu n’est pas stable, quand l’écran commence à se déchirer, on sait que le crash n’est pas loin, et on est bon pour un redémarrage du jeu. Sur VC, un crash à déplorer. Étonnamment, rien à signaler sur San Andreas pour le moment. J’ai opté pour le mode “Performances”, en pestant un peu de voir que le studio qui oeuvre derrière ces remasters n’a pas su exploiter comme il se doit la puissance de la Next-Gen… Même en mode performances, on ne reste pas longtemps aux 60FPS. La fluidité fluctue en permanence, mais ça reste mieux que quand on opte pour le mode qualité, qui fait vraiment le yo-yo ! Ca m’a rappelé la sortie de Assassin’s Creed : Unity en 2014, où l’on avait entre 10 et 25 images/seconde… D’ailleurs, ce mode “qualité” n’apporte finalement qu’une légère amélioration des ombres et lumières. Pour ce qui est du brouillard, évoqué par Juliaan, je fais plutôt partie des gens déçus par son retrait total. Étendre la profondeur de champ, évidemment, mais ici, on perd toute cohérence quand on est en mesure de voir l’intégralité de la carte de San Andreas du simple sommet d’une tour.

 

Le gameplay

L'autre point qui mérite notre attention quand on parle d'un remaster, c'est le gameplay. En 20 ans, les façons de jouer ont énormément évolué, et heureusement. Et on peut difficilement nier que celui des premiers GTA en 3D avait pris un sérieux (mais vraiment très sérieux) coup de vieux. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'avais vite abandonné l'idée d'y rejouer l'année dernière, quand l'envie m'avait pris de le refaire.

C'était donc un point où Rockstar (et Grove Street, la filiale responsable des remasters) était attendu au tournant, le studio promettant une refonte du gameplay pour mieux coller à celui de GTA V.

Promesse tenue ? Il est indéniable que le gameplay a évolué quelque peu et c'est notamment très visible sur GTA III et Vice City. Les gunfights restent bien rigides, il est vrai, et le verrouillage est quelque peu lourdingue. Mais essayez de rejouer à l'un de ces jeux dans sa version originale, vous verrez que des améliorations conséquentes ont bien été apportées.

Kyo: Côté gameplay, je savais dans quoi je m’embarquais, et j’ai plutôt apprécié les quelques ajouts réalisés par Groove Street pour nous faciliter la vie. C’est même assez cocasse de faire les jeux les uns à la suite des autres et de se rendre compte de l’amélioration à laquelle on a eu droit avec le temps… Oui, tout reste très rigide (surtout GTA III, je vous souhaite bon courage), mais la nostalgie revient aussitôt et j’ai pris du plaisir dans ce délire old-school bien assumé.

 

Pour finir

Et bien pour finir, voici ma réponse à la question tant débattue : oui, pour moi, GTA Trilogy Definitive Edition mérite le nom de remaster étant donné les améliorations graphiques et de gameplay dont les jeux ont bénéficié. Tout n'est pas parfait, bien sûr. Il y a de nombreux points dont on pourrait discuter, notamment la direction artistique cartoonesque qui ne pourra pas plaire à tout le monde.

Est-ce que c'est un jeu qu'on pourrait recommander à tous ? Là, pas sûr. Chez moi, la fibre nostalgique résonne énormément, étant donné le passif que j'ai avec la franchise. En effet, s'il n'y avait qu'une série de jeux que je retiendrais, c'est clairement GTA, pour tout l'impact qu'elle a eu dans le monde vidéoludique (en bien comme en mal). Me replonger dans Liberty City, Vice City et Los Santos me donne des sentiments qu'un joueur qui n'a pas connu les jeux avant n'aura peut-être pas forcément. Malgré tout, pour peu que l'on arrive à prendre un peu de recul, je trouve ça plutôt intéressant de s'y replonger, rien que pour voir la révolution qu'ils ont pu être au moment de leur sortie. Maintenant, à 60€ le pack, ça fait un peu cher la nostalgie, ça c'est clair. Mais à noter que du côté de San Andreas, il sera disponible (en décembre a priori) dans le Gamepass de chez Microsoft. Tandis que pour GTA III, c'est du côté du PS+ qu'on pourra y jouer "gratuitement".



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