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Far Cry 6 – Sous le soleil de Yara

Il existe certaines licences que je prends plaisir à retrouver de manière régulière, un peu comme une bonne série qui revient tous les ans avec sa nouvelle saison. Et, parmi elles, j'avoue que Far Cry tient une place importante sous ma souris. J'ai joué à tous les opus depuis Primal en 2016, et j'attendais donc avec impatience la sortie de ce 6, malheureusement repoussé comme tant d'autres en cette année bien chargée.

Le début est digne d'un film d'action et présente, en quelques scènes bien pensées, les événements. Nous nous trouvons donc à Yara, une république bananière dirigée d'une main de fer par Antón Castillo. Bien décidé à remettre la population à sa place, le dictateur vient de lancer une opération militaire de grande envergure, restreignant encore un peu plus les libertés individuelles de la population. Notre personnage, Dani Rojas, qui peut indifféremment être un homme ou une femme (j'utiliserai "il" par la suite ayant choisi d'en faire un homme), se retrouve au beau milieu de ce chaos, à devoir fuir la ville devant les milices qui abattent les civils récalcitrants sans aucune pitié. L'objectif est de rejoindre un bateau avec, peut-être, l'espoir de s'échapper de cet enfer. Bien sûr, tout ne se passe pas comme prévu mais je ne vais pas vous dévoiler les détails !

Afin d'augmenter l'aspect dramatique de l'introduction, le jeu s'appuie sur des cinématiques à la musique héroïque dans une vue à la troisième personne (inédit pour un Far Cry qui s'est toujours limité à la première personne) qui fonctionne vraiment bien. Cerise sur le gâteau : ce générique hollywoodien où s'affichent en grosses lettres les acteurs qui ont donné leurs corps et leurs voix aux personnages (vous reconnaitrez sans doute quelques noms dont Giancarlo Esposito, Gus Fring dans Breaking Bad).

L'ambiance de Yara n'est pas sans rappeler Cuba, avec ses bananiers, ses longues plages, sa mer cristalline, ses vieilles voitures américaines, et même l'architecture de sa capitale, Esperanza, inspirée de la Havane. Tout comme Cuba est connu pour ses cigares, Yara tient sa richesse d'un médicament anti cancer révolutionnaire, tiré du Vivaro, une plante cultivée un peu partout sur l'île, à grand renfort de produits chimiques nocifs pour la santé (et la nature).

C'est dans ce climat explosif que notre personnage se retrouve à collaborer avec Libertad, un mouvement révolutionnaire bien décidé à reprendre le contrôle du pays. Sur le principe, le jeu reste fidèle aux concepts de ses prédécesseurs : un monde ouvert, des flopées de vilains à tuer et des objectifs principaux et secondaires. Les activités ne manquent pas, à tel point qu'il en devient parfois même difficile de suivre, vu le nombre de marqueurs de tous les côtés de la carte : des points stratégiques à reprendre, des trésors à dénicher, tout un tas de véhicules à essayer, des compagnons à recruter, des armes à trouver ou à bricoler, des balles à fabriquer... Le fil conducteur reste cependant simple. Au fur et à mesure des différentes activités, la région se libère, le contrôle d'Antón Castillo faiblit, jusqu'à permettre de s'attaquer à l'un de ses lieutenants. En tout, trois régions, donc trois sous-chefs qui, une fois tous mis hors d'état de nuire, débloquent l'accès au grand méchant, Antón Castillo.

Vous me direz, mais c'était déjà vraiment exactement ça dans Far Cry 4 et 5 ?! Et bien oui, il faut être honnête, ce 6 recycle la formule, et même la simplifie en supprimant l'arbre de compétences. La progression se fait désormais à travers l'équipement, extrêmement personnalisable via des tables spéciales très largement réparties à travers la carte. Mais aussi un "grade" qui représente l'investissement auprès de Libertad, permettant notamment de créer des bâtiments dans les camps, donnant accès à certains services. Les compagnons sont d'excellents supports, peut-être un peu plus forts au fur et à mesure (quoique tout est toujours plus question de contexte et de compétences requises par la mission en cours que de puissance brute). Ils sont en tout cas bien atypiques ces Amigos, avec dans leurs rangs Guapo l'alligator et Chorizo, le chien sur roulettes ! D'autres chiens, un chat et un coq pourront aussi être recrutés dans ce qui devient une véritable ménagerie.

Le téléphone fait partie des nouveautés car il en existe tout de même quelques unes. C'est l'outil parfait pour zoomer dans une zone de combat avant de foncer dans le tas, histoire d'identifier des accès alternatifs ou encore de mémoriser le chemin des patrouilles. Le téléphone sert également à... non, pas téléphoner, mais prendre des photos. Plusieurs missions débutent du coup dans le style  "tiens, va me récupérer ce camion, je t'ai envoyé une photo !". Une arme destructrice vient compléter l'arsenal de Dani, un lance-roquette bricolé à partir d'uranium appauvri qu'il porte sur le dos et qui se charge avec le temps, jusqu'à pouvoir être déclenché en une attaque meurtrière capable d'abattre un hélicoptère ou un tank. Nommée Supremo, la super arme se personnalise, venant habilement compléter les armes classiques afin de pallier chaque situation. Enfin, les vêtements ne servent pas uniquement à avoir la classe. Sortes de remplacements aux compétences, ils apportent divers bonus, parfois indispensables, comme ces gants, qui éteignent le feu, que je n'ai pas quittés de mon aventure. Le masque à gaz est également un must have lors de nombreux affrontements.

Jouissif par la grande liberté offerte et ses combats constants, Far Cry 6 permet dans le même quart d'heure de profiter d'un coin de plage pour pêcher, de partir à la chasse à l'alligator à l'arc, de faire une course de jet-ski entre des mines, de se crasher en avion au milieu d'un champ de Vivaro, avant de repartir dans un hélicoptère volé et de finir par une charge de cavalerie à travers la jungle. Le tout avec des graphismes de belle qualité et une mise en musique très juste.

Bien sûr, tout n'est pas rose. Les ennemis sont bêtes, très bêtes, et encore plus les personnages à escorter qui courent n'importe où. Les hélicoptères ennemis sont particulièrement chiants et très difficiles à semer. Souvent, le plus simple est de trouver un camp pour charger son Supremo et de l'abattre. J'ai aussi rencontré divers problèmes de missions qui ne se déclenchent pas ou encore de la progression d'une mission qui s'est trouvée réinitialisée au chargement le jour suivant. Enfin, malgré tous mes efforts, impossible de passer l'interface du jeu en français sur l'Epic Games Store. Malgré ces points négatifs, je vais être honnête : je m'amuse beaucoup, Dani est un héros charismatique qui donne envie de continuer l'aventure... et que dire du méchant en face, du grand Giancarlo Esposito que j'espère bientôt trucider. Mais ce ne sera pas pour tout de suite. Après une bonne dizaine d'heures passées sur le jeu, je n'arrive qu'à la fin de la première zone, il me reste encore énormément à découvrir. Un excellent divertissement décomplexé, qui en met plein la vue, à déguster sans modération pour se réchauffer cet hiver et ajouter une petit saveur latino à vos soirées de jeu !

Tous les détails avec les éditions sont disponibles sur le site officiel. Vous le trouverez à partir de 59,99€ environ pour la version standard (et jusqu'à 200€ avec la collector physique). Le jeu est disponible sur PC (EGS et Ubisoft Store), PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X.



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