Chernobylite – Des radiations et de la survie
C'est par le biais d'un stream de la (très) belle version PC que j'ai découvert le titre de The Farm 51, Chernobylite. Le titre est plutôt équivoque et renvoie directement à Tchernobyl, 30 ans après la catastrophe. On incarne Igor, qui remet les pieds à Pripyat afin d'enquêter sur sa fiancée disparue peu après l'explosion du réacteur, qui apparaît à notre personnage et lui parle, voire l'influence dans sa quête. Que vaut ce petit séjour radioactif en Ukraine ? Réponse dans les lignes qui suivent.
Chernobylite pose son ambiance dès les premiers instants, et montre bien vite son attrait pour le surnaturel et l'horreur. On ne parle pas d'horreur cradingue, mais plutôt d'une tension palpable dans l'atmosphère et de passages bien dérangeants qui provoqueront quelques palpitations, et rappellera parfois S.T.A.L.K.E.R ! Entre les apparitions de l'épouse ça et là, les comportements étranges de certains PNJs et les compteurs Geiger qui s'affolent dès qu'on fait un pas de travers, on ne se sentira pas souvent à l'aise en vaquant dans la Zone d'Exclusion. Et pourtant, vous allez en passer du temps dans cette dernière... Pour récolter des ressources diverses et variées, pour faire progresser le scénario ou pour recruter 2-3 badauds afin de vous aider à pénétrer dans la centrale.
Le seul endroit où l'on se sentira à l'aise, c'est dans sa base. Afin de parvenir à ses fins, une connaissance d'Igor lui prête un bunker qui fait office de hub. On y passera finalement pas mal de temps, grâce à une routine qui est la suivante : réveil -> planification de mission -> envoi de quelques recrues pour accomplir certaines tâches -> départ en mission -> retour à la base et dodo. C'est simplifié à l'extrême, mais ça donne un aperçu de ce que l'on vivra quotidiennement dans le jeu. Pour autant, c'est plutôt bien conçu et je n'ai personnellement pas été ennuyé par le côté répétitif qui peut se dégager du titre après quelques heures. Il faut dire qu'on a difficilement le temps de s'ennuyer. S'occuper de tout planifier et prendre soin de son équipe demandera pas mal d'efforts, surtout si l'on veille à ce qu'il n'y ait pas de "favoritisme". Les acolytes qui vivent avec soi ne sont pas souvent très aimables, et n'hésitent pas à vous lâcher s'ils estiment qu'on ne les "chouchoute" pas assez.
Pour rendre leur quotidien plus sympa, on devra veiller à bien les nourrir, les soigner s'ils sont blessés, et meubler convenablement le bunker pour qu'ils puissent se sentir à l'aise et se détendre. Le côté housing/gestion est vraiment bien fichu, et vient avec bon nombre de contraintes. J'ai par exemple été étonné au tout début de voir qu'une simple petite télévision mettait en rade mon installation électrique. J'ai donc dû partir en mission pour récolter de quoi construire un générateur qui permet d'allumer la télévision et d'en faire profiter chacun.
Là où le jeu surprend quelques peu, c'est dans sa proposition, je m'attendais à avoir un shooter plutôt classique à la première personne, et c'est effectivement ce qu'on a entre les main. Toutefois, la furtivité prévaudra, les ennemis sont généralement plus nombreux que vous, et vous serez désœuvré lors de vos premières heures de jeu. On préférera donc contourner ses derniers, tout du moins le temps d'apprendre quelques compétences qui permettront à Igor de se défendre plus facilement. A noter d'ailleurs que le système de compétences est peu conventionnelle, puisque c'est par le biais de votre équipage que vous débloquerez vos talents. Cela se manifeste par une petite mission vous demandant de mettre en pratique ce qu'on tente de vous apprendre. Sympa la première fois. Rébarbatif ensuite.
Côté technique, le bât blesse. Très clairement, je ne m'attendais pas au même rendu que ce que j'ai vu sur PC. Pour autant, j'attendais plus. J'ai joué à Chernobylite sur PS5, via la rétrocompatibilité PS4, et j'ai eu droit à de nombreux écueils techniques, malgré le (logique) downgrade graphique lié au portage console. Cela commence par le déchirement d'images, tout simplement omniprésent. C'est simple, quasiment chaque mouvement de caméra déchire l'image... J'aimerais dire que j'exagère, mais ce n'est pas le cas. La fluidité est également mise à l'épreuve assez souvent et le 30FPS vacille un peu trop régulièrement (parfois en dessous de 20 images/seconde) à mon goût.
Chernobylite, c'est un jeu comme on en voit peu. Avec ses voix russes gutturales (ou voix anglaises, moins convaincantes) et son ambiance pesante et unique, il mérite clairement que l'on y jette un œil intéressé. Pour autant, de par ses nombreuses lacunes techniques, je vous conseille de patienter et d'attendre les versions next-gen, déjà confirmées par le studio, ou de vous tourner vers la version PC, déjà disponible depuis juillet 2021 sur Steam !