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Kena: Bridge of Spirits – Chapeau bas !

Très attendu en cette fin septembre, Kena: Bridge of Spirits est un jeu d'action/aventure, développé et édité par Ember Lab, que j'ai eu l'opportunité de tester dans sa version PC de l'Epic Games Store.

Ce qui m'a dès le début attirée dans ce monde, ce sont les graphismes. Je vais donc de façon assez inhabituelle débuter par là. Je pourrais en fait résumer mes impressions à quelques mots seulement, à choisir de préférence dans une liste d'adjectifs enflammés. Mais même si je choisissais les plus ronflants, je ne réussirais pas à décrire correctement la beauté des paysages, la finesse des visages, les jeux d'ombre et de lumière... Le tout sur une musique parfaitement adaptée à la magie des lieux. Tout ce qui fait de Kena l'un des plus beaux jeux auxquels j'ai eu la chance de jouer cette année. Jugez plutôt (et ce ne sont pas des images tirées de cinématiques) :

L'univers commence à se découvrir à travers quelques lignes de texte :

Des masques en bois uniques sont taillés pour honorer les morts. Placés dans des sanctuaires sacrés, ces masques retournaient progressivement à la poussière, symbolisant le voyage paisible de l'âme vers la vie suivante.

Certains esprits peinent à emprunter ce chemin par eux-mêmes. Luttant contre les tragédies de leur passé, ils subsistent et deviennent dangereux. Les maîtres sollicités pour aider ces manifestations piégées et violentes sont appelés Guides des esprits.

Ce n'est que le début d'une aventure à travers un monde plein de mystère, corrompu par une sorte de maladie rougeoyante qui fait mourir la forêt. Kena, gardienne des esprits, dépositaire de grands pouvoirs, se voit chargée de combattre cette corruption. Dans sa quête, elle est aidée par de charmantes créatures, les Rots. Ces bestioles aux grands yeux noirs très expressifs rejoignent Kena après avoir été débusqués dans le monde. Chaque zone en possède un nombre défini à trouver, de quoi former une véritable armée d'une bonne trentaine de petits gars. En plus d'être mignons, les Rots ont la classe avec leurs chapeaux, de magnifiques couvre-chefs à trouver un peu partout dans le monde avant d'en faire l'acquisition dans un magasin dédié. Ne sont-ils pas adorables avec un champignon, une jolie boucle rouge sur la tête ou une tête de dinosaure ?

Avec une touche définie, ou lorsque le jeu reste inactif trop longtemps, Kena s'assoit avec ses compagnons, pensive... Une nouvelle belle image ! Chose également très bien pensée, les Rots exploitent le décor. Les créatures ne se contentent pas de bêtement suivre notre personnage. Si par exemple Kena visite l'intérieur d'une cabane du village, des Rots se cachent dans les placards, un pourra se glisser sous un panier ou un autre se hisser en haut d'une étagère.

 

Les Rots ne servent pas seulement à être d'agréables compagnons qui rendent l'univers encore plus vivant qu'il ne le parait déjà. Ils se révèlent la clé de nombreuses énigmes, les seuls capables de déplacer la plupart des objets. Ils vont relever des statues, porter des pierres, ôter des barrières, ou encore tirer sur une corde pour enclencher un mécanisme. Ils ne sont pas non plus inoffensifs, loin de là. Rassemblés en nuée depuis une fleur spéciale, ils exterminent certaines des mauvaises branches qui pourraient bloquer un passage ou cacher un escalier.

Enfin, ils sont indispensables en combat, à combiner habilement avec les deux armes portées par la jeune femme, un arc pour les attaques à distance et un bâton pour la mêlée. Ce bâton est le seul capable de briser les boucliers de certains monstres avec son attaque lourde (clic droit), tandis que l'arc permet bien sûr d'atteindre les cibles éloignées et parfois, lors de certaines rencontres, de déclencher des éléments précis. Elle possède aussi un bouclier qu'elle peut activer, un halo d'énergie dont elle s'entoure, de quoi encaisser certaines attaques quand il est trop tard pour sprinter ou esquiver. Ce même bouclier qui déclenche une aura autour d'elle et qui permet d'ailleurs aussi à activer des trucs !

Mais revenons à nos bestioles. Les Rots ! Au début, ils ne savent faire qu'une seule chose : stopper l'adversaire. Mais c'est primordial car certains méchants tapent comme des psychopathes, même en mode histoire. Dès lors, s'approcher d'eux en mêlée revient à signer son arrêt de mort. Le seul moment où cela est rendu possible, ce sont pendant les quelques secondes offertes par les Rots, amenant le combat à être un mélange de : je cours, je tire sur le méchant pour monter la jauge de courage des Rots, je mets un coup si je passe trop proche, j'active mon bouclier pour encaisser la mandale, je cours, dès qu'ils sont prêts j'envoie les Rots, je tape très fort pendant que le méchant ne bouge pas, je m'enfuis et je recommence. En tout cas sur les boss car la plupart des ennemis que j'ai croisés en mode histoire se font dézinguer d'un coup de bâton mais les boss... c'est une autre histoire et j'avoue que je ne m'y attendais pas.

Grâce au karma récupéré en combat, mais aussi dans le monde semi-ouvert avec les fruits dont raffolent les Rots, Kena et ses amis évoluent. Du très classique ici, avec à la clé de nouvelles compétences ou des améliorations pour les actuelles, de quoi gagner en efficacité au combat. L'exploration est aussi l'occasion de découvrir des trésors cachés, à dépenser dans la magnifique boutique de chapeaux...

Incluant enfin une petite partie plateformer de part la verticalité des zones, le mouvement se prend en main relativement rapidement, même pour les moins doués pour l'escalade comme moi. J'avoue que j'ai été inquiète au début, car j'ai horreur de cet aspect dans les jeux d'aventure, mais honnêtement, ça va, même sur la fin, avec cette nouvelle capacité de bombes télékinétique développées par Kana vers la fin. Le double-saut permet de couvrir une distance raisonnable, suffisante pour ne pas tomber avec un minimum de concentration (il faut juste éviter de le spammer, bien attendre le premier saut, et enchaîner le second quand Kena commence tout juste à tomber). De toute façon, Kena meurt sans que ce ne soit préjudiciable, elle réapparaît à proximité et autant de fois que nécessaire. Il existe également un bon nombre de points de sauvegarde ou de raccourcis qui se débloquent de façon à éviter de recommencer l'escalade de zéro à cause d'un faux pas.

Vous l'aurez compris, j'ai été conquise par Kena, savant mélange d'action et de réflexion, le tout dans un univers contemplatif aux graphismes sublimes (je sais, je me répète). Alors oui, certains aspects de son gameplay ne brillent pas par son originalité, reprenant les standards du genre, déjà vu dans de nombreux jeux d'aventure/action récents, mais la copie rendue est propre, très propre, pour une expérience charmante. Ma seule véritable critique serait la difficulté des premiers combats en mode histoire, j'avoue que j'ai été surprise par l'un des premiers boss, qui m'a demandé au moins une dizaines d'essais alors que je suis censée me promener, au point que je me suis vraiment demandée si j'allais y arriver. Enfin, les choses s'améliorent peu à peu grâce aux améliorations des compétences. Sinon, il faut bien le mentionner, les voix ne sont pas doublées, uniquement sous-titrées en français (personnellement, ça ne me dérange pas, mais je sais que certains pourraient y trouver à redire).

À part ces quelques points mineurs, un jeu qui vaut le détour, et que je vous conseille vivement. Kena: Bridge of Spirits vous occupera de dix à quinze heures pour la quête principale, peut-être jusqu'à une vingtaine si vous désirez trouver tous les Rots et leurs chapeaux !



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