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Imagine Earth – Le simulateur écologique de civilisation

Les jeux de simulation de planètes se suivent et ne se ressemblent pas. Embarquons cette fois avec Imagine Earth, développé par le studio indépendant Serious Bros., qui sort enfin de son très long accès anticipé après sept années !

Trois modes de jeux sont proposés depuis le menu principal : campagne, concurrence et jeu infini. J'ai préféré le premier, qui comprend des missions narratives emmenant coloniser des planètes, fraterniser avec diverses forces mondiales... quand ce n'est pas pour les affronter. Concurrence est trop compétitif pour moi, plaçant face à d'autres sociétés pour obtenir une licence d'administration d'une planète habitée, tout se jouant au nombre de points de victoire (et la première colonie à en obtenir un certain nombre l'emporte). Nul besoin enfin de présenter le jeu infini, un mode bac à sable dans lequel aucune circonstance ne met fin au jeu prématurément.

Dans la campagne, j'ai débuté mon aventure sur la planète Tuto qui, sans surprise, propose le tutoriel ! L'objectif est simple, et consiste à s'installer sur cette planète pour y fonder une colonie prospère, la progression étant guidée à travers divers petits objectifs. Immédiatement, je suis charmée, les graphismes sont agréables, avec un bon niveau de zoom pour contempler une nature encore sauvage. Je prends un moment à me promener, testant les contrôles très faciles à prendre en main (même pas besoin de passer en QWERTY pour une fois !).

Les choses débutent de manière assez classique, avec des bâtiments à construire sur des emplacements en forme de triangle. Je construis autour de mon centre-ville, car les triangles éloignés doivent être revendiqués un à un et il ne vaut mieux pas prendre de secteurs inutiles. Les besoins primaires sont présents : les colons veulent se loger et manger, ce qui implique l'installation de fermes (industrielle, marine ou d'élevage) et de quartiers d'habitation. Ensuite, l'énergie n'est pas à négliger car, sans électricité, tout tombe en panne (centrale au charbon, centrale biomasse ou turbine thermique à gaz). Les habitants espèrent aussi un quotidien agréable, obligeant à se lancer dans l'industrie (carrière de pierre, usine de bois, manufacture, usine chimique). Sans oublier toutes les infrastructures nécessaires au commerce, extérieur au stockage et à la bonne gestion globale de la colonie (entrepôt, port spatial, atelier, centre d'assainissement).

Très vite, les choses se complexifient, car déjà chaque triangle a ses avantages et ses inconvénients, plus ou moins fertile, plus ou moins boisé, plus ou moins riche en minerai. Au-delà des industries logiques (l'usine de bois se place à côté de la forêt, ou la carrière s'installe près des montagnes), les habitants vont apprécier de vivre à proximité d'une forêt, mais au contraire détester de se retrouver coincés à côté d'industries polluantes. Une centrale ne fonctionnera que si la bonne ressource est présente sur le triangle (filon de charbon ou de gaz par exemple), même si cette ressource va venir à terme à être épuisée, et qu'il faudra donc délocaliser pour ne pas subir de pénuries. Les drones ne seront pas efficaces s'ils doivent faire de longs allers-retours entre l'entrepôt et la mine. Au final, chaque bâtiment crée des ressources, mais entraîne aussi des nuisances écologiques. Si vous regardez au dessus de mes captures d'écran, ne sont pas uniquement comptabilisés le nombre de colons, l'argent récolté et les ressources (électricité, nourriture, biens et ressources rares). Sur la droite, deux indicateurs fournissent des informations à propos de l'équilibre des émissions (un solde négatif entraîne l'augmentation de la température globale) et de l'effondrement climatique (entre la hausse de la température et l'élévation du niveau de la mer, ce qui augmente les risques de catastrophe naturelle, tornades, orages et feux de forêt). L'objectif est donc certes de créer une colonie, mais pas uniquement. Il faut surtout que cette colonie se développe dans le respect de sa planète, afin que les terres restent habitables le plus longtemps possible.

Une notion de recherches et de licences viennent rajouter une complexité supplémentaire au métier déjà difficile de gestionnaire planétaire. Pour faire simple, il est possible de rechercher des technologies, ce qui prend du temps, mais qui permet à terme de les utiliser sans surcoût. Ou alors il faut "louer" cette technologie à une autre puissance, ce qui débloque immédiatement l'accès, mais oblige à payer au loueur des droits d'exploitation. Faire les bons choix est crucial pour se développer plus rapidement. Il y a aussi toute une notion de commerce, amenant à former des alliances avec d'autres colonies et des commerçants, mais aussi de guerre, obligeant à devoir construire des défenses pour se protéger des envahisseurs et autres pirates.

Comme s'il n'y avait pas déjà assez de contenu, un éditeur est proposé pour les joueurs qui aiment se prendre pour dieu, afin de créer des mondes qui seront par la suite jouables en jeu libre ou concurrence. Au programme, des paramètres tels que les biomes, les éléments géographiques (roches, volcans, ruines...), les événements aléatoires qui se déclenchent (technologiques comme l'arrivée de fournitures spéciales ou de marchands, ou naturelles comme des pluies de météorites ou des tornades), les règles du jeu, les peuples extra-terrestres...

Disponible en trois difficultés, le jeu reste accessible à tous les styles de joueurs, même s'il est loin d'être simple, ne serait-ce qu'avec la foultitude de paramètres à prendre en compte. Plus que jamais, réussir à fonder une civilisation équilibrée relève du challenge, un défi qui vous occupera de nombreuses heures. Graphiquement agréable, avec des interfaces très claires qui résument admirablement bien les informations, une jouabilité parfaite, et une rejouabilité évidente avec tous ses modes, Imagine Earth se permet en plus d'apporter une valeur éducative en simulant l'impact écologique de l'industrie sur des planètes vierges. Un jeu que je recommande sans hésiter aux amateurs du genre, surtout qu'il est vendu à un prix tout à fait raisonnable par rapport au contenu.



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