Ashwalkers – Une aventure en noir & blanc
Sorti le 15 avril sur PC, Ashwalkers est un jeu de survie narratif développé par le studio Nameless XIII, et publié par Dear Villagers.
Comme vous l'aurez vu dans la bande-annonce ci-dessus, le titre s'affirme avec une patte graphique inédite, entièrement en nuances de gris, avec parfois quelques rares teintes de rouge. L'occasion de poser l'ambiance particulière de ce monde post-apocalyptique recouvert par les cendres, où le froid mordant empêche de s'arrêter bien longtemps sous peine de mourir. Dans cet environnement hostile, le joueur est à la tête d'une équipe de quatre aventuriers, la Section, qui a pour mission de trouver un refuge pour son peuple. Elle fonde un grand espoir dans un dôme, le "dôme des dômes" qui pourrait peut-être les accueillir, mais même leur objectif est incertain car les derniers aventuriers partis avant eux ne donnent plus de nouvelles, ce qui laisse présager le pire pour eux... ou pour le dôme.
Le titre se base sur un gameplay minimaliste où le groupe se dirige au clic avec la souris, dans un environnement en 3D où la camera reste fixe derrière le personnage contrôlé. Ce point est dans sans doute l'un des rares aspects négatifs que j'ai noté, car cela réduit l'espace observable et il est aisé de passer à côté de ressources, juste parce qu'elles sont hors champ. Heureusement, il est malgré tout possible de changer le personnage contrôlé d'un clic droit. Au-delà de faciliter la visibilité, cela pourra se révéler nécessaire car ramasser les si précieuses ressources qui jonchent le chemin coûte de l'énergie. Ainsi, chaque pas doit être réfléchi car cela impacte les barres des membres de la Section : leur satiété, leur chaleur corporelle et leur énergie. Si l'une d'elles arrive à zéro, alors cela se répercute sur la barre de vie du pauvre aventurier, jusqu'à éventuellement arriver à sa mort. Tout est question d'équilibre !
Pour éviter une fin prématurée, il est obligatoire de poser le camp à intervalles réguliers, où les aventuriers pourront consommer la trop rare nourriture récoltée, au coin d'un maigre feu allumé avec le bois ramassé. Plus le feu est alimenté, plus l'effet de la nourriture ou d'éventuels médicaments (la troisième ressource à récolter) est efficace. Le repos sera aussi plus réparateur, et l'hypothétique exploration fructueuse. Il ne faut néanmoins pas négliger de garder le camp, surtout dans les zones dangereuses, où il n'est pas exclu que des nomades profitent de l'occasion pour tenter de venir piller nos aventuriers. Une fois chacun à son poste, il suffit de valider, et le jeu calcule l'éventuelle attaque et les ressources trouvées. Il n'est pas rare malheureusement qu'un aventurier se blesse dans son exploration, sans compter qu'il revient toujours fatigué et affamé, ce qui ne compense que rarement ses gains. À n'utiliser que dans les zones les plus sûres, ou en dernier recours si vous voulez mon avis !
Le moral n'est pas directement affiché à travers une barre dans l'interface, mais à travers une petite icône. Cela impacte directement l'efficacité du personnage, et n'est donc pas à négliger pour autant. Il pourra être remonté par des discussions au coin du feu (de préférence un beau et grand brasier), ou par des événements aléatoires positifs (comme la découverte d'un instrument de musique, ou une rencontre amicale). Car le jeu n'est pas qu'une longue promenade tranquille, la route est ponctuée d'opportunités : des rencontres, des animaux sauvages, ou des ruines de l'ancien monde. À chaque fois, des choix doivent être faits, chacun étant proposé par l'un des membres de la Section : se cacher, discuter, attaquer, explorer... Et, bien sûr, les conséquences qui s'ensuivent, avec des blessures ou de la nourriture, des médicaments ou des morts.
L'aventure est scindée en plusieurs parties, et des statistiques sont données sur les orientations prises par le groupe. Ainsi, 34 fins sont possibles, en fonction de son comportement (tactique, combat, diplomatie ou discrétion) et de son attitude envers les autres (confiance, méfiance, prudence, audace). J'ai réussi à terminer ma première aventure en 68 jours avec tous les membres de la Section encore en vie (même si certains étaient à 1 pdv), ce qui en fait une expédition courte de tout de même 7,494 pas. Et j'ai débloqué la fin "Les Citoyens", avec un groupe d'émissaires optimistes.
Vendu à un tout petit prix sur PC (11,99€), le jeu profite d'une rejouabilité énorme, avec toutes les possibilités offertes. Et pour ceux qui ne voudraient pas reprendre le jeu du début, l'interface propose, après la première exploration, de reprendre à l'un des points de passage avec une orientation spécifique. Même avec ce raccourci, Ashwalkers vous occupera donc un bon moment ! Une petite note avant de conclure sur l'origine de ce projet, qui a débuté sur les bancs de l'école. D'un projet étudiant, il est devenu le projet principal du studio Nameless XIII, basé à Toulouse. Composé de sept personnes, il a été fondé par Hervé Bonin, co-créateur de Life is Strange et ex co-fondateur de DONTNOD, qui a joué le rôle de mentor et de producteur.
Avec une histoire autour des thèmes du sacrifice et de la survie, un jeu que certains pourront trouver trop sombre ou textuel, mais que j'ai pour ma part trouvé magnifique et poignant. Je le recommande sans hésiter à tout fan de jeu narratif ! En plus, il est proposé avec une localisation entièrement en français des textes :