Persona 5 Strikers – Un Musou qui conserve l’ADN Persona
Comme de nombreux joueurs, j'ai découvert la licence via son 5ème opus numéroté. Plus précisément grâce à sa ressortie fin 2019, proposant une version française qui a, semble-t-il, bien fonctionné dans l'Hexagone, puisque l'éditeur propose une nouvelle fois une traduction dans la langue de Molière pour son dernier Persona en date. Il aura tout de même fallu une petite année pour que l’œuvre s'exporte du Japon, changeant au passage son nom, pour devenir Persona 5 Strikers (au lieu de Persona 5 Scramble - The Phantom Strikers). On va donc retrouver ses Voleurs fantômes dans un Musou réalisé par Omega Force. Oui, vous avez bien lu, un Musou.
Je vous vois déjà faire les gros yeux face à votre écran. Pas d'inquiétude, le système de combat évolue considérablement, mais l'âme de Persona est conservée. D'entrée de jeu, vous retrouverez l'ensemble de la troupe, puisque leurs membres ont décidé de se retrouver afin de faire un road-trip durant les vacances d'été. Ces derniers se rassemblent dans la chambre de Joker pour discuter longuement et acheter le matériel nécessaire pour aller camper. Pour cela, ils font appel à Alexa EMMA, un assistant vocal qui semble un peu trop en avance sur son temps, pas de quoi inquiéter outre-mesure nos héros, qui ont pourtant vécu moult péripéties à cause d'une application similaire il y a moins d'un an... Passons.
Vous vous en doutez, cette application va permettre d'accéder au Métavers, ce qui modifiera la structure des lieux qu'on visite. Musou oblige, les Palais gagnent considérablement en surface. On se retrouvera ainsi propulsé dans une version Méta du quartier de Shibuya. Artistiquement, ces zones sont d'une beauté éblouissante. On échappe pas, malgré tout, à quelques passages moins inspirés, où l'on va enchaîner des petites zones pas franchement très détaillées. Rien de méchant ou bloquant cela dit, mais encore une fois, pour faire du Musou, il faut agrandir parfois artificiellement quelques zones de jeu. Cela me permet d'aborder rapidement la technique de la version PC, qui me semble bien optimisée. J'ai toujours une légère crainte avec les versions PC de jeu japonais, mais force est de constater que ça tourne comme un coucou suisse. 4K/60FPS avec une échelle de rendu en x1.3, et aucune saccade ou baisse de framerate à noter, même lors des grosses phases de baston. Ce qui n'est guère étonnant en soi, car même si la DA compense largement, le titre est un peu daté techniquement, et doit tourner sur PC, PS4 et Nintendo Switch, sacré gap à traverser, donc.
Côté gameplay, les changements sont conséquents par rapport à Persona 5. Pour autant, l'ADN de la série a été conservé, pour notre plus grand bonheur. Il convient avant tout de noter que le jeu est, comme son prédécesseur, incroyablement bavard, à tel point qu'on en arrive à penser que les bastons sont là pour éviter l'étiquette "visual novel" sur la jaquette. Je grossis volontairement le trait, mais je souhaite insister sur ce point. Si vous souhaitez prendre P5S pour défourailler des ennemis à la chaîne, vous pourrez le faire, mais en faisant totalement abstraction du scénario. Et, on ne va pas se le cacher, sans son scénario et sa troupe de personnages, le jeu perd une grande partie de son intérêt et, vu la qualité d'écriture du titre, il serait dommage de passer à côté... Ceci étant dit, revenons à ce système de jeu qui se rapproche davantage de l'Action-RPG que du Musou. En effet, Omega Force reprend quelques principes inhérents à sa saga Dynasty Warriors, telles que la présence d'ennemis en grande quantité, des zones de belles envergures et les attaques/combos qui s'enchaînent aisément.
Mais on garde un aspect très Persona. D'une part, les ennemis disposent de faiblesses et résistances à certaines attaques, chose que je n'ai pas souvenir d'avoir vu sur les Warriors (bien que mon expérience en la matière remonte à plusieurs années maintenant, cela a peut-être changé) et on a la possibilité d’invoquer ses Personas, ce qui fige le combat quelques secondes afin que l'on puisse sélectionner le Persona le plus adapté à la situation, et du choix, vous en aurez !
Comptez une quarantaine d'heures pour venir à bout de l'aventure principale de Persona 5 Strikers, ce qui est une durée de vie honnête, que vous pourrez étendre un peu en venant à bout de quelques monstres/boss inédits. Un bref mot sur la bande-son, qui reprend pas mal de P5, et qui ravira les fans du titre de base. Vous aurez en sus la possibilité de choisir entre doublage anglais et japonais. A vous de voir ce qui vous sied le mieux.
Véritable suite à Persona 5, ce P5S ravira les fans de P5. Pour ceux qui lorgnent d'un œil curieux vers Strikers, sachez qu'il n'est pas indispensable de terminer Persona 5 pour apprécier l’œuvre, même si vous raterez forcément pas mal de choses sur l'amitié déjà bien ancrée qui soude les Voleurs Fantômes. Je suis pour ma part convaincu par ce "Musou" Persona, qui parvient à renouveler l'expérience de jeu tout en poursuivant l'aventure de notre troupe haute en couleurs. Disponible dès le 19 février prochain sur PC, PS4 et PC pour les acquéreurs de la version Deluxe. Pour les autres, il faudra vous armer de patience 4 jours supplémentaires, bon courage !
Persona 5 Strikers - 59,99€