Partisans 1941 – L’exigeance tactique
Le jeu tactique Partisans 1941, développé par le studio russe Alter Games et publié par l’éditeur allemand Daedalic Entertainment, est sorti le 14 octobre sur Steam. Mais ce n'est que récemment que j'ai enfin eu l'occasion d'y jouer, me permettant aujourd'hui seulement de vous partager mes impressions après trois ou quatre heures de jeu.
Comme son nom l'indique, Partisans 1941 nous embarque durant la seconde guerre mondiale, derrière le front russe, durant la fameuse opération Barbarossa, mais selon un point de vue rarement choisi. Le premier personnage incarné se nomme le Capitaine Zorin, un soldat soviétique, qui vient d'être arrêté par les Allemands et qui tente de s'échapper de cette mauvaise passe. Cette première mission est l'occasion de prendre en main le jeu, avec uniquement Zorin, ce qui facilite grandement les choses. Le chemin est tracé, avec des points d'interrogations, qui couvrent chaque aspect.
Le personnage se déplace au clic gauche de la souris. Quand des ennemis sont à proximité, il se baisse et ralentit automatiquement, ce qui est très pratique ! Un double clic le fait sprinter, trop bruyant dans la plupart des cas, sauf dans les endroits déjà sécurisés. Le clic droit est dédié aux interactions, dont la sélection des ennemis, pour visualiser leur champ de vision ou le pourcentage de les toucher (dans le cas où l'option est activée). Cela est pratique aussi, mais il m'est arrivé à plusieurs reprises de confondre les deux, et donc de mettre mes personnages en mauvaise posture. Question d'habitude je présume ! Des raccourcis claviers sont disponibles pour les autres actions, comme V pour changer d'armes, ou Z, X et C pour les consommables.
Au début, Zorin n'a qu'un poignard, mais c'est un as du corps à corps, ce qui lui permet d'effectuer des assassinats discrets et efficaces, quand il n'abat pas sa cible à distance d'un lancer de couteau. Pour les armes que j'ai vues, il y a également des pistolets, des mitraillettes, des fusils, et des fusils de chasse. Chacune arrive avec ses chances de toucher, sa cadence de tir, sa portée, ses munitions... Par contre, il ne semble pas que ces armes possèdent des qualités, n'importe quel pistolet fera toujours la même quantité de dégâts. Car les munitions étant physiques, il est nécessaire de les trouver ou de les fabriquer (comme j'expliquerai après), ou sinon l'arme devient inutilisable. En plus des habituelles grenades, il existe des mines, des mines à fil et des pièges, très efficaces pour surprendre une patrouille. Mais ce que je préfère, c'est le caillou, pour faire se retourner un ennemi, et surtout la bouteille. Car oui, dans ce jeu, les méchants sont des alcooliques qui ne peuvent résister à un bon Schnaps abandonné. Et hop, il ne reste plus qu'à zigouiller l'imprudent derrière un mur.
Sur la fin, deux autres personnages se joignent à l'aventure : Sanek, un gamin du coin, et Fetisov, un autre soldat qui appartenait à la compagnie de Zorin. Désormais, ce n'est plus un personnage à contrôler, mais une escouade. D'autres personnages seront recrutés par la suite, car Zorin décide très vite de ne pas retourner dans l'armée russe, il préfère rester pour saper de l'intérieur les efforts des forces d'occupation.
Les combats ne se règlent pas au tour par tour. Il existe une pause tactique, qui devrait plutôt s'appeler un ralenti tactique, car l'action continue, lentement, mais elle continue ! Du coup, les choses dégénèrent très vite et les personnages sont loin d'être des super-héros. S'ils se retrouvent face à plus de trois ou quatre ennemis, ils ne s'en sortiront qu'avec des blessures, voire pas du tout, car l'IA n'est pas bête, elle cherche les couvertures, elle profite de personnages groupés pour lancer des grenades ou appeller des renforts. Rien n'empêche un personnage d'avoir deux armes à feu dans ses emplacements, mais pour ma part j'ai préféré tous les équiper d'un couteau, car la furtivité est primordiale. Il faut faire attention continuellement aux champs de visions et aux bruits, en prenant en compte les patrouilles qui ont heureusement toujours un chemin défini. Sanek est pratique aussi pour ça avec sa capacité de déguisement, qui lui permet de se promener entre les ennemis. C'est très utile pour partir en reconnaissance et ainsi éviter les mauvaises surprises. Je préfère ensuite utiliser Zorin qui peut se sortir de beaucoup de problèmes à la force de son couteau, de quelques bouteilles et de cailloux. Et Fetisov... bah il sert à ramasser les objets laissés derrière, ou quand la force brute est nécessaire si les ennemis sont en groupe.
La progression est assurée via des niveaux, qui offrent des points de compétences, à dépenser dans des arbres, qui donneront des avantages dans certaines situations, et permettront notamment d'améliorer la synergie dans l'escouade afin d'être efficace aussi bien à distance qu'au corps à corps.
Entre les missions actives, les personnages se rassemblent au campement, où se déroulent les cinématiques d'histoire et le réapprovisionnement. Ces journées ne sont pas oisives, les partisans doivent récolter de la nourriture, se soigner, récupérer du matériel, bricoler des kits de survie ou des grenades, ou encore aider les gens du coin contre l'oppresseur. Ces missions ne se "jouent" pas, au sens où les personnages se voient assigner à une tâche puis, une fois la journée validée, ils s'y rendront seuls. Les chances de réussites sont indiquées très clairement, obligeant pour certaines situations à assigner trois partisans. Ces missions sont importantes car si les partisans ont faim ou s'ils perdent le moral, ils seront moins efficaces ensuite durant les missions jouées. De même, les consommables et les munitions ne s'achètent pas au magasin du coin. Il faut avoir la chance d'en trouver en butin, ou il faut les créer par soi-même ! Dure la vie de résistant !
Un point sur l'environnement graphique qui, comme vous l'aurez vu sur les captures d'écran, se veut dans un style réaliste, avec des niveaux entièrement en 3D et une caméra qui tourne à 360° et se contrôle très aisément au clavier. On notera par contre l'impossibilité de changer les raccourcis, ce qui oblige à passer en QWERTY. Pour les voix, j'avais l'option entre l'anglais et le russe, j'ai préféré le premier au début car je comprends la langue, mais j'ai finalement opté pour le second, qui a l'avantage de faire parler les personnages principaux dans leur langue, dans la mesure où les Allemands parlent déjà dans la leur ! Les sous-titres, dans tous les cas, sont disponibles en français, rassurez-vous ! Les bruitages et la musique sont bien réalisés, et contribuent à l'immersion de belle manière, tout en se faisant discrets. Un effort a été fait pour entourer les missions d'une histoire, chose trop rare dans ce style de jeu, et le scénario peut s'appuyer sur l'aspect de gestion, j'avoue très bien trouvé, qui ajoute à l'immersion. Par contre, les cinématiques mériteraient d'être plus détaillées, car elles se résument à une vue plongeante sur l'escouade assise autour du feu, une tierce personne qui arrive et reste de dos, et les dialogues qui se déroulent. Les personnages semblent malheureusement un peu trop "clichés".
Le premier mot qui me vient pour décrire Partisan 1941 est "exigeant". Car, même si trois niveaux de difficultés sont proposés, et que j'ai opté pour le facile qui ne limite pas les sauvegardes rapides (contrairement au mode difficile où il n'y a qu'une seule chance), le jeu ne laisse aucune place à l'improvisation. L'escouade peut se faire décimer en trente secondes suite à une mauvaise décision. La force brute ne passe pas, chaque situation doit être étudiée, les angles de vision et les rondes des patrouilles observées, pour trouver le point faible et supprimer chaque unité une à une sans que le bruit attire quiconque, cacher les corps dans les placards et les buissons afin que personne ne tombe dessus, jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un noyau de quelques ennemis, à prendre en embuscade de manière synchronisée, pour ne leur laisser aucune chance de riposter ou de s'abriter. Mais ce n'est pas une mauvaise chose, et il suffit de lire les évaluations Steam pour voir que les joueurs apprécient cette difficulté. Ce n'est juste pas un jeu à mettre entre toutes les mains, ou la frustration risque de rapidement frapper, il est si rapide de faire n'importe quoi que ça en devient agaçant. C'est pour cette raison que, me concernant, même si je ne peux que saluer un titre intéressant, j'ai arrêté après la troisième mission, lassée de devoir charger encore et encore mes parties.