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Torchlight III – Une suite trop limitée aux Frontiers

Veuillez me pardonner ce titre un poil foireux, mais je me devais de mentionner ce titre "Frontiers" qui trahit malheureusement pas mal les basses ambitions de ce Torchlight, sobrement renommé Torchlight III, depuis un communiqué paru fin 2019. Déjà évoqué il y a quelques mois de cela dans un aperçu écrit par mes soins, j'étais ressorti assez mitigé de l'accès anticipé, et je suis au regret de vous informer que je sors de cette quinzaine d'heures de jeu encore plus sceptique que lors de l'accès anticipé.

Pour la petite histoire, cet opus de Torchlight a été annoncé en 2018 et devait mettre l'accent sur le jeu en ligne, via la présence de nombreuses fonctionnalités de type "MMO" et un modèle économique revu, puisque ce dernier serait un free-to-play. Après une bonne année de développement, Echtra Games a écouté les retours des joueurs catastrophés et a souhaité transformer son jeu, afin de le rendre plus linéaire et plus fidèle à l'ADN de Torchlight 1 et 2. C'est louable, mais le court laps de temps entre ce communiqué et l'arrivée de l'accès anticipé avait de quoi rendre sceptique une partie du public qui l'a fait savoir. Et bien que le studio ait été à l'écoute, en témoignent les différentes mises à jour parues durant l'Early Access, force est de constater que le souci est plus profond et se situe à la racine du titre.

 

Histoire

Pensé comme un titre gratuit à la base, la mue de Torchlight 3 en titre "premium" ne s'est pas faite sans heurts, et cela se ressent dans presque toutes les parcelles du jeu. A commencer par l'histoire, totalement décousue. On apprécie le doublage anglais accompagné de sous-titres français (quand ça veut bien...), mais on se rendra compte, après quelques quêtes et cut-scenes, que le jeu n'a pas grand-chose à raconter et se contente de prétextes pour nous faire visiter les différentes zones du jeu. Sentiment malheureusement accentué par la présence de contrats. En tuant des monstres épiques et autres boss, on gagne des points de renommée (un aspect déjà présent dans les volets précédents) qui offre, à chaque palier, de petites récompenses, à l'instar des passes de combat qu'on côtoie dans de nombreux titres. Pour un hack'n'slash, on n'est pas vraiment en terrain inconnu, on tape et on tue, et nombreux sont les joueurs à apprécier cela. Toutefois, c'est dommage de ne pas exploiter davantage l'univers. On n'apprend pour ainsi dire rien de plus sur le monde dans lequel on évolue, ou sur la menace qui pèse sur nous. Difficile de justifier nos actions, si on ne sait pas pourquoi on se bat, si ce n'est pour décorer sa parcelle de terrain.

L'équipement légendaire tombe un peu plus facilement sur ce volet

 

Gameplay

Il convient ici de dissocier les deux expériences : solo et multijoueur. Réclamée par les joueurs, la possibilité de jouer "Solo" est enfin disponible avec la release, et l'expérience est bien plus convaincante que le jeu en multijoueur. Oubliez l'aspect "tout MMO" vendu initialement avec Frontiers. Ici, on retrouvera les joueurs dans un hub central et dans les forts publics que l'on peut visiter, et c'est tout. En dehors de ces zones, on devra au préalable former un groupe pour être sûr de se retrouver. Je ne m'y suis pas essayé, pour être transparent, mais j'ai quand même rencontré plusieurs déconvenues propres aux expériences multijoueurs (ayant essentiellement progressé sur le mode "en ligne"). Plutôt stable en journée, je me suis retrouvé déconnecté des serveurs avec perte de progression à 4 reprises en une soirée. J'ai d'abord mis cela sur le fait d'un incident isolé, mais ça s'est répété, sur 3 jours distincts, ce qui m'a forcé à me rabattre sur le mode "solo", bien plus fiable, et plus punchy en terme de sensation, sans pour autant vendre du rêve.

Chaque boss retient un familier en "otage", qu'on pourra ajouter à son refuge d'animaux... ou relâcher

Car oui, ce qu'on aime dans les hack'n'slash, c'est FRAPPER. Et vous ne serez pas déçu à ce niveau là. Des trombes d'ennemis aux groupes d'élites, en passant par les boss plus ou moins voraces, vous en aurez pour vos sous. Torchlight 3 n'invente rien, et ce n'est pas ce qu'on lui demande. On poussera le curseur a minima en Difficile pour avoir un minimum de challenge, puis on voyagera dans les différentes contrées du titre. Quatre classes sont disponibles : Mage du Crépuscule, Forgé, Ferrailleur et Tireur, et on retrouve toujours avec un certain plaisir la possibilité de jouer son personnage comme on l'entend. Ma mage tire au fusil, balance des éclats de lumière et irradie le sol d'énergie pour faire mal aux ennemis. Est-ce que c'est optimisé ? Absolument pas. Mais je m'amuse avec ce build, et c'est là l'essentiel, même si je ne ressens pas forcément la puissance des coups, de par l'arsenal que j'ai choisi. De manière plus générale, chaque classe dispose de 2 arbres de compétences, et chaque compétence dispose d'un rang, améliorable un certain nombre de fois (10 fois pour mon rayon électrique par exemple). Certains trouveront que c'est peu, et ils auront sans doute raison. Il est probable que l'on fasse assez vite le tour après plusieurs parties, mais je n'en suis pas encore à ce stade. Enfin, un petit mot sur le fort, qui m'a fait penser, pour je ne sais quelle raison, au fief de World of Warcraft : Warlords of Draenor, mais en moins automatisé, en plus petit, et plus chiant. Au fur et à mesure de sa progression, on débloquera des éléments cosmétiques et fonctionnels pour sa place forte, et l'on pourra la meubler un peu comme on le souhaite, pour peu que l'on farme les ressources adéquates présentes sur chaque zone du jeu.

 

Aspect technique et sonore

Plutôt joli dans l'ensemble, pour qui apprécie la direction artistique cartoonesque, on regrettera tout de même l'ambition à la baisse en matière de zones. Les niveaux sont assez petits et étroits, et manquent de pas mal de fantaisie... surtout les grottes, qui sont la plupart du temps des copier/coller. Sur l'aspect technique, comme indiqué plus haut, c'est surtout le mode multijoueur qui pêche. Pas de baisse de fluidité à noter sur la Xbox One X et, en terme de bugs, je n'en ai noté qu'un assez curieux, que je n'ai pas reproduit sur la version PC : après un passage dans le menu de la console ou sur l'inventaire de notre personnage, le son apparaît comme étouffé. C'est l'affaire de quelques secondes seulement, toutefois, ça reste perturbant d'entendre un fusil qui tire comme s'il était sous l'eau. En dehors de ça, les bruitages sont convaincants, et les musiques sont on ne peut plus génériques pour le genre.

Quelques bribes d'histoires s'inviteront parfois... Ici, malgré la VOSTFR, les sous-titres se sont faits la malle.

 

J'ai envie d'aimer Torchlight III de tout mon cœur, tant j'ai apprécié les 2 premiers volets, mais il m'apparaît difficile de recommander ce volet spécifiquement. Au mieux, il serait à placer entre le 1er et 2ème épisode. Mais arriver sur le marché après un 2ème opus aussi haut en couleur et fun, c'est difficile. Le titre d'Echtra Games n'est pas mauvais, il apparaît néanmoins miné par un changement de direction ayant laissé un trop lourd passif. Gageons qu'un Torchlight 4 puisse voir le jour, aussi coloré, mais mieux conçu, plus complet et plus profond.



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