Liberated – Un monde en noir et blanc, sans nuance de gris

Liberated est un jeu d'action/aventure développé par Atomic Worlf et L.INC, édité par Walkabout, sorti le 30 juillet 2020 sur PC (Steam, GOG) et Nintendo Switch.

Histoire

Liberated se déroule dans une dystopie de notre réalité, dans laquelle le protagoniste vit dans une démocratie ultra connectée se transformant petit à petit en un régime autoritaire, privant petit à petit les libertés individuelles au nom de la sécurité.

Le gouvernement a développé un système informatique permettant de ficher, tracer et surveiller. Le moindre achat, la moindre publication sur internet, le moindre déplacement, la fréquence des activités, etc. Si un citoyen est jugé comme ne publiant pas assez de contenu sur les réseaux sociaux, achetant trop de produits étranges, étant trop souvent en retard au travail, etc. est immédiatement arrêté, car étant considéré comme suspect.

Malgré le fait que la majorité du peuple accepte sans broncher, un groupe hétéroclite de personnes s’insurge contre cette vie et ont décidé de créer un groupe afin de combattre ce régime et ce gouvernement, appelé « Liberated ».

Alors que notre protagoniste, pirate informatique à ses heures perdues, se fait arrêter, il est remis en liberté, grâce à l’intervention des Liberated, qui le recrutent afin de les aider à mener leur lutte pour la liberté.

Jeu et Gameplay

Liberated se joue dans une « bande dessinée ». Ainsi, nous contrôlons différents personnages et vivons leur histoire comme si nous lisions une bande dessinée. Nous vivons ainsi les événements de chaque case, permettant, suivant nos choix, de passer dans des cases différentes, faisant avancer le récit d'une autre manière. Malheureusement, bien que cela soit très présent au début du jeu, les choix deviennent très peu nombreux au fur et à mesure que nous avançons dans le récit, finissant par totalement disparaître.

Le jeu se découpe en plusieurs chapitres, chacun nous fait jouer un personnage différent, vivant en nous offrant son point de vue sur l’histoire et ce monde, que cela soit des personnages du côté des « révolutionnaires » que  ceux du côté du « gouvernement ».

Hélas, la structure du récit est telle qu’il est difficile de s’attacher aux personnages du gouvernement, surtout après avoir passé plusieurs heures à jouer avec les révolutionnaires, à combattre le « méchant gouvernement » et à voir les horreurs et dérives. Il aurait peut-être été plus pertinent de dépeindre les nuances de gris dont est composé le monde, plutôt que d’emblée nous imposer une vision « gentil VS méchant » (l’introduction d’Assassin’s Creed 3 reste une référence en la matière).

Du point de vue gameplay, le jeu est bon ! Ce dernier propose des phases d’action et d’infiltration. Toutefois, le plus souvent c’est le jeu qui « décide » si vous devez foncer dans le tas ou vous la jouer furtivement. Malheureusement, bien que l’infiltration est de mise au début du jeu, elle finit, elle aussi, par totalement disparaître au profit de l’action. Cela vient essentiellement de la manière dont sont construits les niveaux, et le gameplay lui-même.

En effet, il est possible de se cacher uniquement à des points précis. Il arrive souvent que des points servant à être furtifs dans un niveau ne le soient plus dans l’autre, ou même parfois dans le même niveau (par exemple, la possibilité de se cacher contre un mur qui est possible pour le premier mur, mais pas pour le second, alors qu’il n’y a aucune différence ni élément supplémentaire entre les deux).

Les phases d’actions sont également assez étranges. Souvent, l’ennemi se trouve à portée de tir alors que vous-même ne l’êtes pas. La visée réagit également de manière curieuse. Le viseur pouvant se situer en plein milieu de la tête, le tir passera étrangement au-dessus de l’ennemi, sans raison, même lorsque ce dernier est immobile et que vous êtes juste dans son dos.

Certaines mécaniques de gameplay disparaissent également une fois le tutoriel passé. Par exemple, la possibilité de contrer/esquiver les ennemis au corps à corps. Sauf qu’en dehors du tutoriel, tous les ennemis ont des armes à feu et le système d’esquive/contre est inefficace contre ces derniers.

Conclusion

Même si mon avis semble mitigé, Liberated n’est pas un mauvais jeu ! L’histoire est vraiment intéressante et le jeu en lui-même reste bon ! Il semblerait toutefois que le jeu ait subi des « restrictions », et cela se ressent et se voit en jeu, peut-être par un manque de financement ou de temps ?

Visuellement, le titre est vraiment très beau et bien fait. Du point de vue de la durée de vie, il faut compter environ une quinzaine d’heures pour en venir à bout à 100 %.

Si vous souhaitez un petit jeu se rapprochant de la bande dessinée et interactif, et que vous aimez les histoires de dystopie contemporaine, n’hésitez pas ! Les défauts de gameplay ne sont pas assez importants pour gâcher l’expérience de jeu !