Hearthstone – (Re)Démarrer en 2020, une bonne idée ?
Sorti en mars 2014, le jeu de cartes de Blizzard - inspiré de l'univers Warcraft - s'est taillé une belle part de marché dans le genre, en proposant un jeu simple d'accès, mais relativement complexe à maîtriser. Une formule qui a su attirer plus de 100 millions de joueurs inscrits (à ne pas confondre avec le nombre de joueurs actifs, non communiqué par Activision Blizzard, mais qu'on peut estimer à quelques dizaines de millions, si on se réfère aux résultats du premier trimestre 2020) et qui motive la firme à entretenir HearthStone, via de multiples extensions.
Cela fait des années que je n'ai pas joué en multi à HearthStone. Je le relançais occasionnellement lorsqu'une Aventure pointait le bout de son nez - un format "solo", qui propose d'affronter différents boss, issu d'un donjon/raid de WoW - en déboursant la somme demandée en € (à noter qu'on peut aussi débloquer ces aventures en déboursant 700 PO, la monnaie du jeu qu'on obtient en complétant des quêtes), mais pour ce qui est de l'aspect duel/bras de fer, je n'y avais pas touché depuis facilement 3-4 ans. Le retour fut toutefois moins rude que je ne le pensais.
Afin de ne pas noyer les nouveaux arrivants et autres revenants, Blizzard propose par défaut d'utiliser les cartes de bases et celle des extensions des 2 dernières années. Présenté comme cela, ça n'a l'air de rien, mais ça permet en fait de prendre ou reprendre en main le titre calmement, en limitant l'apprentissage à "seulement" 1500 cartes, au lieu de 3000. Pour les nostalgiques, le studio irvinois a pensé à vous en intégrant un mode "Libre", permettant d'utiliser toutes les cartes disponibles à ce jour, pour peu que vous les possédiez.
Pour l'obtention des cartes, cela peut se faire de deux manières distinctes : soit en ouvrant des paquets, soit en fabriquant les cartes via l'atelier dédié. En fonction de la rareté de la carte (commune, rare, épique, légendaire), vous devrez utiliser un nombre plus ou moins important de poussière arcanique. Pour obtenir cette précieuse ressource, il faudra désenchanter des cartes dont on n'a pas besoin. Idéalement les doublons, et ensuite, il vous faudra sacrifier quelques cartes pour pouvoir créer le deck de vos rêves.
Trente cartes sont nécessaires pour créer un deck. Vous avez la possibilité d'utiliser le système de création de deck automatique après avoir choisi votre classe (chaque classe disposant d'une capacité spéciale, un soin pour le prêtre, un sacrifice de points de vie en échange d'une carte pour le démoniste...) si vous souhaitez éviter l'étape "fastidieuse" de création de deck. Toutefois, il est préférable de prendre le temps de créer un deck qui vous plaît et qui soit un minimum adapté à la méta actuelle du jeu, sans quoi, vous essuierez de nombreuses défaites...
Une fois cette étape accomplie, vous pourrez enfin profiter du titre en lançant une partie, normal ou classé, à votre convenance. Le déroulement est le même dans les deux cas, à la différence près qu'à l'issue d'une partie classée, vous obtiendrez un rang de classement qui va de Bronze 10 à Diamant 1. Un palier Légende existe toujours, suite à la refonte du système, mais sera réservé à l'élite du jeu.
Le déroulé d'une partie suit un schéma relativement classique. On commence avec 30 points de vie et un seul cristal de mana, et on en gagne un à chaque tour. La plupart des cartes vont consommer un nombre plus ou moins conséquent de cristaux de mana. Il faudra donc placer ses cartes judicieusement, qu'il s'agisse de serviteurs, d'enchantements ou sortilèges divers, afin de faire tomber les points de vie de votre adversaire à 0. Pas de ligne d'attaque ou de défense ici. Le jeu est réduit à sa plus simple expression. Une ligne d'affrontement (deux si on compte celle du héros) est présente, sur laquelle on postera des personnages avec des capacités variées. Certains provoqueront les adversaires, afin de forcer l'attaque, d'autres pourront attaquer dès qu'ils sont posés, ou encore provoquer un effet sur le terrain, sur vous-même ou sur votre ennemi.
Pour les joueurs à la recherche d'un peu d'exotisme, vous pourrez vous essayer au bras de fer de la semaine, qui modifie les règles du jeu et propose des challenges intéressants. A l'heure où j'écris ces lignes, le bras de fer propose de remplacer le coût en cristaux des cartes par un coût en points de vie... De quoi accélérer considérablement la durée des parties et redoubler de vigilance sur la stratégie à adopter, en créant un deck à faible coût, par exemple ! Un mode champ de bataille est également présent, et vous oppose à 7 joueurs, en mode semi-automatique. On recrute les serviteurs, on les place dans l'ordre souhaité, et tout s'exécute automatiquement durant la phase de combat. De quoi faire plaisir aux amateurs d'auto-chess.
Commencer Hearthstone en 2020, est-ce si délirant ? De mon point de vue, pas tant que ça. Certes, le jeu est plus riche en 2020 qu'en 2014, c'est un fait, et il faudra vous adapter pour vous aligner sur le niveau de quelques anciens, mais tout est fait pour que la courbe d'apprentissage soit moins abrupte que sur les autres jeux du studio (Overwatch en tête, à cause des smurfs) et pour que puissiez prendre du plaisir en jouant. Prudence toutefois, même si la courbe d'apprentissage est assez douce, la collecte de cartes peut être très longue. Si vous vous focalisez sur une seule classe (ou deux, grâce aux cartes adaptées pour plusieurs classes depuis l'extension Académie de Scholomance), vous devriez être en mesure de jouer sans débourser d'argent après quelques semaines. En revanche, si vous souhaitez profiter d'un deck par classe, votre quête sera longue et fastidieuse, à moins de mettre la main au porte-monnaie et d'avoir de la chance.