Niche – Les joies de la génétique
Stray Fawn Studio, connu notamment pour Nimbatus, a également à son catalogue Niche, un jeu de survie génétique sorti le 15 septembre 2016 sur Steam. Mais pourquoi en parler 4 ans plus tard ? Car le titre se porte sur Nintendo Switch le 3 septembre, ce qui m'a donné l'occasion de rattraper mon retard. Il est à noter que j'ai néanmoins préféré jouer sur PC.
L'interface est colorée, avec la possibilité de lancer une partie en histoire ou en bac à sable. Le premier mode est conseillé pour les débutants, je me suis donc pliée à la proposition. Un tutoriel prend en charge pour les premiers tours, indispensable pour bien comprendre ce jeu qui ne ressemble à aucun autre.
L'espace de jeu est un plateau en 3D, avec des îles formées d'un assemblage d'hexagones. Chaque créature possède des points d'action, visibles sur son torse, ou dans un rond en bas à gauche en la sélectionnant. Chaque tour, elle peut agir avec son environnement et ramasser les éléments essentiels à la survie : de la nourriture pour le groupe et des brindilles pour les nids. Il faut cependant faire attention et, comme je l'ai découvert plus tard à mes dépens, tous les fruits ne sont pas comestibles et les buissons peuvent cacher des menaces insoupçonnées. Cinq biomes sont proposés, avec leurs propres prédateurs, faune et flore à explorer, dans des mondes générés de manière procédurale.
L'objectif ultime est de faire perdurer la lignée car chaque créature a une durée de vie limitée, qui risque d'être encore plus raccourcie par les aléas de la partie : des rencontres violentes, des maladies fulgurantes, des intoxications alimentaires... Tout se termine quand la dernière créature meurt. Pour éviter ça, il faut les faire se reproduire avec des partenaires qui se croisent dans le monde, des solitaires ou de nouveaux amis qui accepteront de rejoindre le groupe contre un peu de nourriture. Après quelques bisous, une nuit passée sur un nid, le bébé arrive. Il grandit en quelques tours, jusqu'à devenir un adulte capable à son tour de se reproduire, si possible avant que ses parents ne disparaissent.
La génétique joue un rôle central dans la mesure où les bébés héritent des traits de leurs parents, sur le principe des allèles dominantes et récessives. En tout, plus de 100 gènes sont disponibles pour façonner des millions d'espèces, réelles ou fictives. Certains caractères se planifient même si, comme dans la vraie vie, une part de hasard entre toujours en jeu. Pour limiter cet aspect, deux gènes se fixent pour les progénitures, ce qui offre plus d'influence. Il est ainsi possible de muter vers des animaux ailés, ou encore d'imposer une couleur de fourrure pour que ça soit plus joli !
Il est à noter que, et là je cite le communiqué de presse car je ne suis pas une spécialiste, Niche introduit les cinq piliers de la génétique des populations (sélection naturelle, sélection sexuelle, dérive génétique, recombinaison et mutation).
Loin d'être facile, Niche est une simulation exigeante qui ne laisse pas place à l'erreur. Une maladie peut décimer la colonie en quelques tours. Un clic maladroit sur des baies empoisonnées, et les ennuis commencent. La nourriture peut aussi vite manquer avec quatre ou cinq individus à nourrir à chaque tour. J'ai ainsi essuyé un grand nombre d'échecs, des essais qui ne sont cependant pas totalement inutiles car le jeu propose de reprendre la partie avec les mêmes paramètres, ce qui simplifie la nouvelle itération en conservant les gènes et les îles. Malgré un certain agacement à échouer, il y a un côté addictif, qui donne envie de retenter. J'ai également pris un grand plaisir à voir naître des hybrides toujours plus horribles. N'est-il pas mignon ?
En guise de conclusion, un petit fait amusant : Niche est basé sur de véritables gênes existants et est mis à à disposition gratuitement pour les enseignants. Il serait ainsi utilisé par plus de 300 professeurs de biologie dans leurs travaux. Cela vous donne envie de jouer à Dieu ? Vous pouvez vous lancer dès maintenant sur Nintendo Switch et Steam :