Street Power Football – On cherche encore le « Power »
Les amateurs de Freestyle ont bien peu de choses à se mettre sous la dent. Alors que la série FIFA Sreet faisait la part belle à cet aspect du football - mais cela remonte à 2012 - et l'intégration du mode Volta dans FIFA 20, il y avait peu d'autres challengers pour mettre en avant cette discipline.
C'est sur ce créneau que Street Power Football se place, et notamment son studio français SFL Interactive. Etant donné son statut de "jeu indé", on sent dans les premières minutes de jeu que le budget n'est pas monstrueux. Et pourtant, le jeu est vendu au prix fort, à savoir 50€. Spoiler alert : le jeu a des qualités indéniables, certaines bonnes idées, mais aussi beaucoup de lacunes. Difficile dans ces conditions de justifier un prix si élevé.
S'éloignant complètement d'un style réaliste, SLF Interactive a pris le parti de proposer des graphismes cartoonesques, se rapprochant un peu d'un NBA 2K Playgrounds. Un choix discutable, qui aura ses aficionados autant que ses détracteurs. Pour ma part, ça ne me gêne pas plus que ça. Ce sont plutôt le contenu et le gameplay que je trouve les plus importants dans ce type de jeu.
Du contenu attractif
Au niveau du contenu justement, n'espérez pas y trouver de nombreuses têtes connues, à moins d'être un grand connaisseur du Street. C'est le cas cependant de Séan Garnier, premier champion du monde de Freestyle, qui a notamment participé de manière active au développement du jeu. Il fait d'ailleurs office de "coach" dans le jeu, prodiguant des conseils bienvenus.
Les plus connaisseurs reconnaîtront également Andrew Henderson ou encore Boyka Ortiz. Les filles ne sont pas non plus en reste, avec Melody Donchet, Raquel Benetti, Liv Cooke et j'en passe.
Pour faire s'affronter tout ce beau petit monde, 5 modes de jeu :
- Freestyle : il s'agit d'une sorte de jeu de rythme, le but étant d'enchaîner les figures avec des combinaisons de touches précises et d'appuyer sur certaines touches à des moments précis, comme un jeu de musique type Guitar Hero.
- Panna : le mode de l'humiliation. Dans une petite arène, deux joueurs s'affrontent, l'objectif étant de marquer des buts et d'infliger des petits ponts à l'adversaire pour gagner des points.
- Street Power : le mode relativement classique, 3 joueurs contre 3 autres, où il faut marquer dans les cages de l'adversaire. Un côté arcade renforcé par des pouvoirs spéciaux divers.
- Trick Shot : mode de jeu solo, où le but est de shooter dans divers objets, en réglant la puissance et la trajectoire.
- Become King : sorte de mode carrière, mais qui se résume en une succession de parties piochées dans les modes de jeu décrits précédemment, avec certains objectifs précis.
Une technique perfectible
Côté gameplay, le jeu s'inscrit dans une lignée arcade, correspondant plutôt bien au style graphique. Malgré tout, l'aspect "réaliste" n'a pas été mis de côté, cela se ressent beaucoup dans les animations des joueurs, plutôt soignées. On voit que le travail de motion capture a fait son effet et, de ce côté, Street Power Football ne démérite clairement pas.
Par contre, il y a un point où le jeu pêche complètement : c'est mou ! Les animations sont très bien faites, certes... mais l'ensemble est tellement lent ! Dans ce style de jeu, surtout dans des arènes restreintes comme ça, je m'attends à un peu plus de dynamisme. Les actions devraient s'enchaîner plutôt rapidement mais malheureusement, ce n'est pas le cas. Les personnages se traînent. Et pourtant, RedBull est l'un des sponsors officiels. Peut-être qu'il aurait fallu leur donner une ou deux canettes pour les remettre un peu en forme !
Blague à part, si on met de côté ce manque de dynamisme, le jeu technique est plutôt agréable, les tricks s'enchaînent plutôt facilement.
Le jeu manque toutefois un peu d'indications, certaines sont assez imprécises. C'est notamment le cas pour le mode Freestyle, qui est plutôt intéressant en soi, mais pas simple à comprendre avec des explications fort peu claires.
L'IA est malheureusement un peu en-dessous également, notamment dans le mode Super Power (3v3). J'ai pu noter certains comportements étranges de la part des adversaires, comme stopper net une attaque ou encore rester immobile au lieu de chercher à prendre le ballon.
Mon avis
Il y a beaucoup de bonnes idées dans ce Street Power Football, c'est indéniable. On voit bien que le studio a eu à coeur de mettre à l'honneur la culture Street, et ça se ressent dans de nombreux aspects du jeu : animations des gestes, les joueurs, les terrains, etc.
Malheureusement, pour moi, les points forts du jeu ne parviennent pas à gommer certains aspects négatifs, notamment la lenteur globale que je trouve vraiment rédhibitoire. D'autant plus que le prix demandé (50€ je le rappelle) est bien trop élevé à mon goût, pour un jeu de cet envergure.