Ooblets – Entrez dans la danse !
Le 15 juillet, Ooblets est sorti en accès anticipé sur l'Epic Games Store, un jeu d'élevage de bestioles proposé par le studio Glumberland que je ne suivais absolument pas jusqu'à présent. Après avoir visionné la bande-annonce toute mignonne, j'ai craqué et je me suis lancée dans l'aventure. Je vous laisse succomber à votre tour :
L'histoire débute par une brève création de personnage, permettant de choisir parmi des teintes de peau, des coiffures et des couleurs de cheveux. Les archétypes sont charmants et souriants, à habiller avec des tenues de couleurs vives. Je vous présente une nouvelle Onidra, en salopette et avec des couettes !
Sans autre transition, je me retrouve sur un bateau voguant en direction de Badgeville, une petite ville portuaire très colorée qui apparaît bientôt à l'horizon, une trop belle occasion pour ne pas en profiter et en faire l'écran de titre. Pour une raison que je n'ai pas retenue, mon personnage a décidé de quitter son pays pour venir s'installer ici, ayant entendu de vagues rumeurs à propos de cet endroit magique. Ce n'est pas le plus important de toute façon !
Je vais immédiatement parler de l'environnement graphique car l'intégralité du jeu réside dans ces mêmes tons vifs et joyeux, avec des modèles très ronds et des détails adorables. Bien sûr, le réalisme n'est pas du tout assuré, les textures sont simples et les couleurs peu conventionnelles. J'avoue que j'aime beaucoup malgré la touche enfantine, cela colle parfaitement à ce monde peuplé de petites créatures où tous les conflits se règlent en dansant. L'animation aurait intérêt encore à être améliorée, notamment pour mieux gérer les collisions (entre les personnages et le décor, ou avec les portes aussi qui entrent dans les murs), mais rien qui n'entache particulièrement l'expérience.
La caméra est fixe, suivant le personnage en fonction de la situation. Dans le village, elle se place la plupart du temps sur son côté et avance en latéral. Elle pourra se rapprocher dans d'autres situations pour offrir une meilleure visibilité sur l'action. Même si quelquefois j'aurais voulu profiter de la scène à 360°, ce n'est pas réellement un problème pour la jouabilité en elle-même. En plus, le déplacement se réalise exclusivement au clavier avec beaucoup de raccourcis, la souris ne sert que ponctuellement pour sélectionner quelques options.
En arrivant dans la ville, la Maire m'accueille joyeusement et me cède une vieille ferme abandonnée, une histoire qui débute donc assez basiquement comme la plupart des jeux de ce type (avec la variante où le joueur hérite de son oncle). Elle est horrifiée ensuite en apprenant que je n'ai pas de compagnon, un Ooblet, car ici tout le monde est accompagné par au moins une de ces bestioles. Elle me présente donc aux quatre responsables des clubs locaux : les scientifiques, les mignons, les leaders et les aventuriers. Cela définit l'Ooblet de départ mais, autant que je puisse en juger, cela ne réduit pas les possibilités futures.
Le gameplay se base sur des journées régulées par l'énergie que le personnage consomme à chaque action : désherber, planter, arroser, cueillir, pêcher, cuisiner, ramasser des champignons, casser des rochers, couper du bois, secouer des arbres fruitiers... De la nourriture permet de la remonter et une petite sieste est toujours possible, même si rien ne remplacera une bonne nuit de sommeil.
Pour gagner de l'argent, appelé ici les gummies, le plus simple consiste à faire un tour quotidien du village et à ramasser ce qui traîne, pour ensuite le revendre, sans aucun maximum. L'argent sert à acquérir des choses inutiles comme des décorations pour sa ferme, de nouveaux meubles, ou encore des tenues ou des coupes de cheveux. Un entrepreneur averti comme moi a préféré, du moins au début, acheter des graines qui, une fois plantées, deviennent des plantes. Si ces dernières sont entretenues et arrosées, elles donnent des ressources qui se revendent è l'état brut, s'utilisent dans des produits finis, ou encore se donnent pour répondre à des commandes spéciales.
Des projets se débloquent au fur et à mesure dans le village, pour aider des personnages en détresse ou ouvrir de nouveaux lieux de vie. J'ai particulière aimé la montgolfière qui ouvre la porte des airs vers une nouvelle zone, et le hall de danse qui donne accès à des défis quotidiens contre les habitants du village.
Et vous allez me dire : et les Ooblets dans tout ça ?! Vous avez raison, n'oublions pas ces charmants animaux qui apparaissent aléatoirement chaque jour dans le village, avec un principe de rareté, du commun au très rare (les brillants !). Contre certaines ressources, ils acceptent de se lancer dans un défi de danse qui se présente sous la forme d'un jeu de cartes au tour par tour. Chaque Ooblet possède un deck de cartes spécifique à sa race et à son niveau. Des cartes sont tirées à chaque tour, avec un coût en "beat" (rythme). Un joueur possède en moyenne 5 rythmes à dépenser par tour. Les cartes ont des effets divers comme gagner des points, voler des points, s'ajouter des bonus (hype), ou au contraire infliger des malus à l'ennemi. Les malus et les bonus se cumulent d'un tour à l'autre, ce qui va majorer ou minorer les points gagnés par les cartes. J'aime assez pour ma part accumuler de la hype sur deux ou trois tours et ensuite, avec parfois seulement deux ou trois cartes, j'achève mon ennemi et je remplis ma jauge en un seul tour ! Il y a aussi des effets plus pervers comme un gros gain après x tours, étourdir l'équipe adverse (ou un Ooblet précis, ce qui désactive son deck), remplir la main ennemie de cartes inutiles...
En remportant un défi, le chef de l'équipe ennemie peut donner une graine, qui donnera un bébé Ooblet de sa race (après avoir été plantée et entretenue).
Mais le jeu, c'est aussi un système d'amitié amenant à se rapprocher des habitants du village via de petits échanges, des dizaines de badges (exploits) récompensés par un diplôme apporté par un poisson sur pattes, des figurines d'Ooblets à collectionner pour décorer le hall de la mairie, une sorte de loterie basée sur la pêche pour obtenir des cadeaux grâce aux appâts créés en recyclant des choses inutiles, des bâtiments pour permettre aux Ooblets d'aider dans la ferme...
Légèrement répétitif, Ooblets n'en est pas moins addictif, notamment grâce au principe de ces journées qui se terminent en 10 à 15 minutes maximum, amenant au côté pernicieux de "allez, encore une !". Il n'y a pas grand chose à faire au début, j'avoue que j'étais moyennement enthousiasmée sur la première heure de jeu, ne voyant pas bien la finalité. Mais cela devient de plus en plus fourni en ouvrant de nouveaux lieux, brisant la routine. Il est juste dommage que les défis de danse ne soient pas plus nombreux et nécessaires. J'ai passé de nombreuses journées à juste ignorer les Ooblets venus visiter le village parce que je les possédais déjà et, surtout, parce que la place me manquait pour les accueillir. En effet, le nombre d'Ooblets est limité, je suis au maximum avec ma quinzaine, je ne vais donc pas dépenser des ressources pour de toute façon devoir refuser leur graine à la fin. Heureusement, le hall de danse vient combler ce manque, redonnant un intérêt à la danse et j'espère que d'autres opportunités seront ajoutées plus loin dans le développement de ce jeu qui, il est important de le rappeler, est encore en l'état d'accès anticipé. Je le conseille cependant sans hésiter dès à présent, pour à peine plus de vingt euros, il serait dommage de passer à côté si vous aimez collectionner des créatures !