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Ghost of Tsushima – Featuring Mayora 13

Il y a des jeux dont le nom résonne depuis quelques temps, mais pour lesquels je n'ai même pas pris la peine de regarder ce qu'était le jeu jusqu'à ce qu'Onidra m'interpelle par un magnifique jour ensoleillé :
"Ça te dirait de tester Ghost of Tsushima ?
- Je ne sais pas. Faut que je regarde ce que c'est comme genre de jeu."
C'est donc après 1 minute de vidéo de gameplay dans un univers samouraï présenté par les développeurs de Sucker Punch Productions, à qui on doit la très fun série Infamous, que je lui réponds "Banco".

Le temps de recevoir le jeu, grâce à la magie du différé, j'en profite pour vous expliquer rapidement le sous-titre plus que bizarre, mais la référence à laquelle il renvoie l'est bien plus. La personne qui double Jin Sakai (le protagoniste de Ghost of Tsushima), Kazuya Nakai, est très célèbre pour interpréter plein de rôles dont un autre samouraï, Toshiro Hijikata, adepte à l'excès de mayonnaise dans l'anime complètement barge du nom de Gintama, au point qu'Hijikata se fait appeler par moments Mayora 13 (lui-même en référence à un autre manga). Bref, je m'attends à chaque parole de Jin qu'il réclame de la mayonnaise, mais cela ne vient jamais, car Ghost of Tsushima c'est du sérieux !

Plongé dans la guerre contre les Mongols, Jin Sakai est un des rares samouraïs rescapés de la bataille de Tsushima. L'île étant désormais sous le joug mongol, vous devrez la libérer ainsi que votre oncle, le seigneur de ces terres, dans ce monde open world carrément MA...GNI...FIQUE où l'action, l'exploration, l'infiltration seront les maîtres mots du gameplay. Et je ne parle pas que de la technique quasiment irréprochable, mais de l'esthétique, la cohérence, les détails, la vie qui anime ce monde de sublime manière poétique sans que l'on ait l'impression de voir deux fois le même endroit sur cette très vaste île aux nombreux mystères et secrets.

C'est encore plus impressionnant lorsque l'on sait qu'en dehors du premier chargement pour lancer le jeu, tout le reste se fait avec une fluidité exemplaire. Même les "téléportations" vers des lieux d'intérêt déjà explorés -  seule éventuelle coupure de cette immersion si vous ne voulez pas faire le trajet vous-même -  ne dépassent pas les 5 secondes de chargement.

Ne vous attendez pas à du spoil ni à plus de scénario dans ce test car, en plus d'être à fond dans l'esprit samouraï, le jeu s'offre également le luxe d'une mise en scène de qualité pour illustrer les nombreux récits principaux comme secondaires : ce serait gâcher le plaisir de découverte tout comme ce serait du gâchis que de vous parler en détails de la manière que le jeu utilise pour se passer de choses qui casseraient l'immersion, mais qui sont indispensables sur ce genre de jeu comme l'indicateur d'objectif par exemple. Ce sont des choses à découvrir par soi-même, à vivre et à ressentir par un mélange poétique concocté par les développeurs et que mes mots ne sauraient retranscrire tant on se croirait devant un film de samouraïs. Ça tombe bien, c'était leur ambition !

Autant vous dire que le jeu respire l'authenticité et la tradition nipponne, tout en ajoutant un brin de mystique. Et croyez-moi, ça vaut carrément le coup pour les nombreuses dizaines d'heures nécessaires pour finir votre périple. Je suis personnellement à une cinquantaine d'heures de jeu et encore loin de l'avoir fini, tellement il y a de choses à faire, de récits pour aider les habitants, de lieux à explorer, que c'est un jeu qui va tourner encore pour longtemps avant d'être fini intégralement.

Pour tenir la durée de cette aventure, il faudrait cependant que le gameplay suive. Et là je suis embêté, car je n'ai pas grand-chose de négatif à dire en dehors d'un léger manque de souplesse lors des phases d'escalades, mais à ce niveau-là c'est du chipotage !  Tout est presque parfait, la manette est pleinement exploitée de manière intelligente, touchpad inclus, permettant ainsi de proposer une énorme panoplie de possibilités entre attaques fortes, faibles, les outils, le changement de postures, etc.
Certes, dompter Jin à la perfection demandera un peu de pratique car il faut se souvenir comment faire quoi, ou comment se battre efficacement contre tel type d'ennemi, mais une fois fait et aidé par un jeu qui introduit petit à petit chaque élément, vous évoluerez sans difficulté en tant que samouraï... ou en tant que Fantôme. Tout dépend de la manière dont vous voulez aborder les tenements : avec un code de conduite honorable, en face à face avec vos adversaires, ou en utilisant la discrétion et l'efficacité pour fondre dans le dos de vos proies. Le jeu est riche et apporte son lot de challenges quelle que soit l'approche qui restera, à chaque instant, complètement libre pour le joueur.

Que dire de plus sur ce chef d'oeuvre ? Le studio Sucker Punch Productions a fait un travail phénoménal sur ce jeu. Et ne me lancez pas sur la bande son qui, entre les voix et l'ambiance sonore, enverra vos oreilles en voyage dans le Japon féodal, sa nature non souillée par l'homme, ses bruits de katanas qui s'entrechoquent, etc. Là encore, c'est presque orgasmique d'entendre le soin apporté par chaque détail.

Ce jeu est une pure merveille dont je suis tombé amoureux  : non seulement par l'excellence technique, mais également par la féerie de l'ambiance qui vous prend aux tripes. Rarement un jeu m'a enthousiasmé comme cela, alors que quelques jours avant de le recevoir, je ne connaissais que son nom et celui de son développeur...

D'ailleurs pour ceux qui ne le sauraient pas, Sucker Punch est l'appellation du coup de poing lancé comme ça en fourbe. Dans le cas de chaque opus de la saga Infamous, sympathique, mais pas assez transcendante, l’appellation ne se justifiait qu'à peine. Mais avec le soin, la qualité à tous les niveaux, ce n'est pas un coup de poing que le joueur se prend devant Ghost of Tsushima, c'est Sucker German Supple qu'il faudrait le renommer, tellement on prend son pied devant ce jeu.

Nous ne sommes qu'à la moitié de 2020, mais j'en appelle déjà à la sacro-sainte appellation de Jeu de l'Année. Et, si je voulais aller plus loin, même si on l'entame à peine, je le pose là également comme Jeu de la Décennie. Voilà, c'est dit et complètement assumé !



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