Trackmania (2020) – Un retour compliqué
Alors que le jeu est sorti ce 1er juillet, j'ai eu l'occasion de tester un peu en avance cette nouvelle mouture de Trackmania, présentée comme un remaster de Nations sorti en 2006, mais qui en recèle quand même un peu plus sous le capot.
Des nouveautés...
Le fond du jeu reste bien sûr le même, avec un savant mélange de course arcade et de circuits plutôt exigeants, qui nécessiteront de nombreux essais pour être maîtrisés.
La principale nouveauté réside dans les Clubs, regroupements de joueurs, que je détaillerai un peu plus loin. D'autres nouveautés se glissent dans ce nouvel opus, mais qui sont plutôt discrets et ce sont davantage les vétérans de la série qui s'en rendront compte.
C'est le cas notamment d'une nouvelle voiture qui, à première vue, n'a rien de particulier, mais dissimule quelques surprises. Plutôt que d'avoir une interface classique, avec des informations aux quatre coins de l'écran, on trouve désormais les éléments utiles directement sur la voiture, notamment sa position dans la course à l'arrière de la voiture et le compteur de vitesse sur la plaque d'immatriculation. Un choix de design qui renforce l'immersion et qui permet de ne pas lâcher la voiture des yeux. Ce qui fera une grosse différence sur certains circuits où une attention de tous les instants est requise.
D'autres éléments visuels sont également présents, mais relèvent plus du détail : freins et entrées d'air qui se déploient, sorte de plasma dans les roues.
Du côté des circuits, on retrouve des revêtements classiques, comme le Tech. Revêtement de base, il ne présente pas de difficulté particulière et est globalement plutôt plat. Le Dirt est une sorte de piste en terre, plutôt plate aussi, mais qui tranche complètement avec les anciennes versions, ce qui ne manque pas de faire râler certains habitués.
En plus de ces deux revêtements déjà connus, Nadea en propose deux nouveaux : le Bump, avec des bosses sur les tracés et l'Ice, rendant le circuit aussi glissant qu'une patinoire.
On retrouve bien sûr un éditeur de niveaux permettant d'utiliser tous ces revêtements pour créer des circuits complètement fous (voire impossibles), en y ajoutant également des surfaces spéciales : boost, ralentissements, arrêt du moteur, voiture plus fragile et autres joyeusetés pour rendre votre circuit unique.
...et une polémique
Alors même que le jeu n'était pas sorti, c'est une polémique de taille que Nadeo a dû affronter par rapport à son modèle économique. Proposant malgré tout une version gratuite du jeu, amputée de nombreuses fonctionnalités, c'est l'achat du jeu qui a posé souci à de nombreux joueurs, et notamment les fans du jeu criant au scandale.
En effet, pour déverrouiller le contenu du jeu complet, il en coûtera un "abonnement" de 10 ou 30€ à l'année (ou 60€ pour 3 ans). Le choix de mettre abonnement entre guillemets n'est pas anodin car, communiquant sur le sujet, le studio a bien insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'un abonnement, mais plutôt d'un "accès au jeu pour une durée limitée".
Une simple question de vocabulaire à mon sens, mais le fond du problème n'est pas de savoir s'il s'agit d'un abonnement ou pas. Le plus important est de savoir si un tel coût se justifie. Le fait de payer un abonnement est le choix de chacun, mais dès l'instant où le jeu est mis à jour régulièrement et de façon honnête, cela ne pose généralement pas de soucis, puisque cela se fait déjà depuis de nombreuses années. Le problème se pose surtout dans la façon de communiquer sur cet "abonnement qui n'en est pas un ", ce qui a certainement un peu perdu les joueurs.
Trois versions
Dans ce modèle économique à abonn.... ah pardon, à accès à durée limitée, trois versions sont donc proposées :
La Starter est la version gratuite du jeu, permettant d'accéder aux 25 tracés de la saison en cours (sans pouvoir jouer ceux des précédentes saisons), les classements et des éditeurs de replay, de modèles et de circuit (ce dernier étant simplifié).
La version Standard est à 10€ par an et donne accès à l'éditeur avancé de circuits et aux 100 circuits des 4 saisons et les 365 circuits du jour. Il est également possible de rejoindre un Club public.
La version Club, à 30€ par an (ou 60€ pour 3 ans) est la plus complète et, outre tous les circuits disponibles, elle permet d'accéder à toutes les fonctionnalités des Clubs.
Toujours plus de communautaire
C'est bien par ces aspects communautaires que la série Trackmania a su toucher son public, avec des fonctionnalités taillées pour le multijoueur. C'est bien sûr le cas de ce nouvel épisode, avec notamment l'arrivée des Clubs.
Bien loin d'être de simples regroupements de joueurs, de nombreuses choses sont possibles :
- Personnalisation du Club et du Stade
- Création de campagne
- Choix du mode de jeu
C'est là le coeur du jeu et les fans de la série (qui auront en tout cas payé au moins la version intermédiaire) pourront se réunir et organiser des événements en ligne.
Mon avis
Mettons de côté tout de suite la question de l'abonnement dont j'ai déjà parlé et concentrons-nous sur le contenu. Difficile de parler de révolution en ce qui concerne ce nouveau Trackmania, reprenant les bases de Nations sorti précédemment. Mais on peut parler de belle évolution, au vu des quelques ajouts et changements apportés.
Bien sûr, il faut garder en tête que Trackmania reste un jeu de courses exigeant, qui mettra vos nerfs à rude épreuve pour obtenir les médailles d'or. Mais pour peu que vous soyez un amateur de la série, et que vous passiez outre ce modèle économique un peu confus, le jeu a beaucoup de choses à offrir (et à venir).