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Desperados III – Du western en toute discrétion

Le 16 juin, le développeur Mimimi Games (connu notamment pour Shadow Tactics) et l'éditeur THQ Nordic ont sorti le troisième opus du jeu d'infiltration en temps réel, Desperados III. Grâce à un code pour la version PC (le jeu étant aussi disponible sur PlayStation et Xbox One), je me suis discrètement infiltrée dans ce nouveau monde, partant au Far West dans les bottes du cow-boy Cooper.

Après avoir passé le jeu en français (les voix, elles, n'étant disponibles qu'en anglais et quelques autres langues, mais non en français), je me lance dans l'aventure en difficulté débutant, n'étant pas particulièrement à l'aise dans le genre. Au-delà des différents paliers, il est possible de configurer les paramètres pour changer la configuration des personnages, augmenter leur santé et la quantité de munitions, diminuer la vitesse de détection par les ennemis, ajuster le nombre de sauvegardes et activer les pauses pendant le mode affrontement. Ainsi, les joueurs les plus expérimentés pourront choisir de vivre leur aventure comme ils le désirent.

Très intelligemment, le tutoriel ne permet pas d'incarner le personnage principal adulte, il place dans son passé, le jour où le jeune Cooper est parti accompagner son père, un pro de l'infiltration comme le deviendra le héros. Toutes les bases sont ici couvertes via les conseils du père à son fils, accompagnées d'écrans explicatifs, vidéos à l'appui. Bien sûr, comme le jeu amène à voir Cooper être rejoint par différents compagnons en fonction des missions et des rencontres, d'autres spécificités seront abordées au fur et à mesure, afin notamment de couvrir leurs compétences uniques.

Peu importe la mission, l'objectif principal consiste à ne pas se faire détecter, obligeant à marcher accroupi pour ne pas alerter les ennemis en passant dans une zone de détection hachurée. Les ennemis ne regardent jamais en l'air, ils sont par contre capables de détecter quelqu'un sur le même niveau qu'eux, ou en bas. Des buissons, des bottes de foin, ou autre endroit où se cacher, sont dispatchés un peu partout pour offrir des zones où le personnage devient alors invisible, même si l'ennemi passe juste à côté. Un clic droit sur n'importe quel ennemi affiche sa zone de détection, tandis qu'un clic appuyé à un endroit montre quels ennemis ont une vue sur le point de passage ainsi marqué. Heureusement, les ennemis sont un peu stupides, et ils suivent une routine bien ancrée tant qu'aucune alerte ne retentit.

Des zones spéciales existent dans lesquelles les personnages peuvent évoluer librement s'ils ne font rien de louche (genre se faufiler dans le dos de quelqu'un). Cela permet de se promener autour des zones dangereuses et de trouver la meilleure façon de passer à l'action.

Quand un ennemi ne peut être évité, cela oblige à s'en charger, mortellement ou non. Cooper est en mesure de lancer son couteau, d'assommer et de trancher la gorge, autant d'actions qui se réalisent en toute discrétion et qui n'alertent pas d'ennemi si elles ne sont pas réalisées dans la zone de détection (hachures comprises) d'un autre ennemi. Oui, bizarrement, un ennemi aura tendance à réagir s'il voit son copain tomber sous ses yeux ! D'autres personnages utiliseront une seringue ou encore une grosse hache, chacun a ses préférences ! Il y a même la mystique Isabelle, venant de la Nouvelle-Orléans, qui ajoute une dimension toute surnaturelle aux combats (à partir de la mission 7).

Comme les ennemis ne collaborent pas, il faut parfois les forcer à venir au bon endroit pour se faire zigouiller. Cooper lance une pièce pour détourner l'attention, une bonne façon de passer derrière quelqu'un qui regarderait dans le mauvais sens. Le docteur McCoy utilise sa trousse qui étourdit un bref instant l'ennemi intrigué venu regarder à l'intérieur. Hector siffle, attirant directement l'ennemi là où il se trouvait,  et où il est souvent judicieux de laisser traîner un piège à ours. Enfin, vous voyez le principe ! Il est à noter que les objets lancés sont uniques et doivent ensuite être récupérés, obligeant donc à réfléchir à s'en passer, le temps de se rendre sur place sans se mettre en danger. Il ne faut pas non plus négliger les corps, cela fait toujours tache de laisser du sang derrière soi si une patrouille venait à passer par là.

Quand il n'y a pas d'autres choix, Cooper peut toujours tirer avec ses deux revolvers, une action bruyante qui risque d'attirer l'attention des ennemis proches, voire de renforts, mais qui est parfois nécessaire. Les personnages qui l'accompagnent possèdent aussi des tirs, McCoy est par exemple un sniper accompli et Hector tire en gerbes au fusil à pompe. Les munitions ne sont pas infinies, et chaque tir engendre un délai de rechargement relativement long, ne permettant donc pas réellement de voir Desperado III comme un shooter tactique, même si certains pourront s'amuser à s'y essayer. Une autre solution consiste enfin à tirer parti de l'environnement, il n'y a pas mal de choses qui tiennent mal dans ce monde, il faut en profiter ! Franchement, ces gardes sont vraiment bien, non, juste en dessous de ces tonneaux, sur la capture d'écran ci-dessous à droite ?

Comme il serait parfois difficile de tout coordonner, c'est là qu'intervient le mode affrontement, qui met la partie en pause pour planifier une action par personnage. C'est ce que j'ai fait sur la capture d'écran ci-dessus à gauche, les ennemis ont chacun sur leur tête une action hostile de prévue. Il ne me reste plus qu'à lancer l'offensive et mes deux personnages vont assassiner leurs cibles. Cela est primordial pour coordonner des attaques, typiquement dans le cas où deux gardes se couvrent mutuellement. S'ils ne sont pas tués en même temps, le survivant donne l'alarme et ça, croyez-moi, il ne faut pas que ça arrive, car cela devient rapidement incontrôlable et les personnages n'ont pas beaucoup de points de vie.

En cas de catastrophe, la sauvegarde et le chargement rapide sont là pour sauver la situation. C'est tellement au coeur du jeu qu'un rappel s'affiche toutes les minutes si aucune sauvegarde n'a été réalisée, venant à clignoter activement au-delà des deux minutes. Cela est désactivable mais, j'avoue que je l'ai laissé, on ne sait jamais !

 

Cette première mission est aussi l'occasion de découvrir les graphismes, entièrement en 3D, dans un monde qui profite d'une caméra libre à 360°. La qualité de l'ensemble est correcte, même si j'aurais apprécié avoir l'opportunité de pouvoir m'approcher plus de l'action, pour profiter d'une meilleure vision des modèles typiques du Far West. En plus, il y a plein de petits détails cachés, j'ai été particulièrement étonnée de voir par exemple un cercueil qui gigotait ! Le manque de zoom a failli me le faire rater. Dans les missions qui suivent, attendez-vous à des trains, des saloons, des chevaux, des croques-morts, des filles de joie, des bandits, de la dynamite... Et des bandits, des tas de méchants bandits !

La touche vieillotte est omniprésente, que ce soit dans l'interface ou le style graphique, donnant presque l'impression de voir des graphismes dessinés. J'aurais préféré quelque chose d'un peu plus réaliste pour mieux m'immerger dans le monde, mais c'est un avis tout à fait personnel. Pour en avoir parlé avec quelqu'un qui a joué aux deux premiers, il parait que c'est quelque chose qui a toujours été le cas dans les jeux de la licence Desperado. Les nostalgiques apprécieront certainement plus qu'une nouvelle joueuse comme moi. J'ai aussi remarqué quelques gros soucis d'animations, avec les revolvers qui traversent le manteau par exemple... dommage !

La musique ajoute à l'ambiance western, parfaitement dans le style. Une attention particulière a été portée aux environnements sonores, avec pas mal de bruits d'ambiance, et des discussions entre les habitants à capter au détour d'un petit assassinat, donnant parfois des indices utiles sur des options de gameplay (techniques d'assassinat, entrée non gardée...). Les dialogues entre les personnages jouables sont également assez croustillants, avec un excellent jeu d'acteur alors qu'ils commentent les événements en faisant preuve d'un humour certain.

À la fin de chaque mission, une carte résume le trajet effectué pour chaque personnage, puis un tableau donne des chiffres plus détaillés : nombre de sauvegardes chargées, nombre de sauvegardes effectuées, durée de la mission, nombre de civils tués, corps découverts...

Emmenant à travers seize missions avec leurs lots de défis (appelés insignes, quatorze missions en proposent huit, soit un total de cent douze), il faudra compter au minimum une heure par mission, voire beaucoup plus pour terminer certaines insignes bien plus corsées que les autres. Je vous assure que, ne serait-ce que pour réussir la seconde mission en moins de 5 minutes 30, il vous faudra plus d'un essai, toutes les missions étant bien sûr rejouables. Les missions sont reliées par un scénario, qui suit une trame sympathique sur fond de revenge, emmenant dans les montagnes du Colorado, au coeur de la Louisiane, et jusqu'au Nouveau-Mexique. Chose inattendue, le jeu propose un bon lot d'humour, ce qui rend le tout très agréable à suivre. Pour les connaisseurs, les événements se déroulent avant ceux du jeu de 2001, Desperados: Wanted Dead or Alive, emmenant découvrir le passé des mêmes héros et héroïnes.

Il y a également des défis très spéciaux qui se débloquent après avoir terminé la mission 8, les défis du baron, pour encore plus d'infiltration, permettant de revisiter des lieux connus avec de petits changements comme des armes ou des personnages inédits. Il est prévu un défi pour chaque mission majeure du jeu dans de futures mises à jour gratuites.

Si vous êtes d'humeur patiente et que vous préférez les affrontements larvés aux grandes fusillades, alors Desperado III pourra vous plaire. Par contre, ne vous attendez pas à tirer à tout va, vous allez échouer, beaucoup, et tout autant recharger le jeu. Cela fait partie intégrante du gameplay. Prêts pour le défi ? Le jeu est disponible sur :

Il est à noter qu'une version Deluxe existe, comprenant le Season Pass, qui comprendra 3 DLC dont les événements se dérouleront après l'histoire principale. Il est sinon disponible indépendamment pour 12,99€ sur PC et 14,99€ sur consoles.



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