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Bus Mechanic Simulator – Le casse-tête de la mécanique

Ce week-end, tout en regardant Wheeler Dealers France et Les Mécanos Express, je suis partie tester Bus Mechanic Simulator, un jeu me mettant dans la peau d'un garagiste chargé de la réparation de bus. Ce titre sorti le 15 mai est développé par les Allemands d'Aerosoft, un studio spécialisé dans les jeux de simulation, qui n'en est pas à son galop d'essai dans le secteur des bus. En effet, en 2013, ils sortaient OMSI 2, mettant les joueurs derrière le volant des véhicules, un jeu qu'ils continuent de mettre à jour puisque le dernier DLC date du 7 avril 2020.

Mais revenons au jeu qui m'intéresse aujourd'hui, avec son trailer de lancement :

Un tour dans les options me permet de passer le jeu en français. Même si la qualité de la traduction laisse à désirer (le terme de roue, par exemple, a été traduit en volant...), elle a le mérite d'exister et de rendre accessible un jeu ultra technique qui serait sinon imbuvable dans une langue non totalement maîtrisée. Un bref tutoriel couvre les bases du jeu. Mais juste les bases car, comme je le découvrirai par la suite, il est loin d'aborder tous ces petits trucs qui changent la vie, et font passer le jeu d'agaçant à amusant. Il y a également un mode jeu libre qui vient compléter le mode de jeu classique que j'ai principalement testé.

Notre personnage, dont on ne voit jamais ni le corps ni les mains, se voit attribuer des contrats à la chaîne. Il n'y a aucune gestion du jour et de la nuit et il ne se repose jamais. L'ouvrier idéal, diront certains patrons ! Au début, les contrats sont simples, consistant en une tâche unique comme "Remplacer la cartouche d'air comprimé du déshumidificateur" ou "Contrôler et vérifier si nécessaire le niveau de liquide de refroidissement".  Sur le papier, cela parait simple... sauf que rien n'indique exactement où se trouve telle pièce ou tel réservoir. Du coup, soit on possède déjà de bonnes connaissances mécaniques, soit on fouille partout dans l'espoir de tomber dessus.

J'ai d'ailleurs bien cru abandonner sans avoir accompli un seul contrat tellement j'étais mal préparée par le tutoriel. Je ne trouvais pas le premier élément, cette foutue cartouche pour le déshumidificateur, la cherchant vainement dans le moteur alors qu'elle se trouve en fait en-dessous du bus, un peu après l'essieu arrière.

Il existe deux façons de travailler. La plus logique, c'est d'ailleurs celle présentée dans le tutoriel, consiste à trouver la pièce dans le bus pour obtenir sa localisation dans le stock. Il suffit alors de démonter l'actuelle, de récupérer la pièce neuve et de la remonter à sa place. C'est beau, c'est simple, mais ça suppose qu'on trouve la dite pièce, ce qui est loin d'être gagné. Plusieurs fois, j'ai donc fait l'inverse, je me suis rendue dans le stock, où les choses sont bien organisées par étagères dédiées aux différents éléments : moteur, freinage, amortisseurs, pneumatique, lumière... Tout est trié par ordre alphabétique et la traduction est cohérente : une pièce s'appelle systématiquement en jeu du même nom que celui marqué dans le contrat. Une fois la précieuse trouvée, cela permet donc d'avoir une idée de sa forme et de profiter d'un descriptif de la partie mécanique impliquée, avec souvent des informations sur la localisation. C'est ainsi que j'ai, par exemple, trouvé que le filtre à carburant du chauffage auxiliaire se trouve dans une trappe, sous le fauteuil du chauffeur.

Il faut aussi savoir que le jeu propose une caméra libre (F6 pour l'activer, F5 pour en sortir) et une caméra focalisée sur l'objet en cours (F1 pour l'activer, F2 pour en sortir). Cela change la vie ! J'aurais tellement aimé le savoir plus tôt, mais il faut passer par le manuel pour le découvrir (en anglais ou allemand seulement, accessible via un lien de la page du magasin Steam). Au fur et à mesure que se complexifient les contrats, et qu'il faut démonter énormément de choses pour régler la panne, il est indispensable de sortir du personnage pour mettre la tête dans le moteur. Littéralement ! J'ai galéré inutilement lors du changement de mon premier disque de frein à ne pas réussir à accéder à des boulons situés sur l'arrière de la pièce alors que c'est si simple en caméra libre.

Au-delà de faciliter l'accès à des endroits cachés, cela accélère la vitesse et simplifie la navigation, évitant d'entrer dans le bus ou de devoir faire tout le tour pour accéder à la fosse ou prendre un autre outil. Cela règle enfin le problème de superposition des trappes d'accès. Le jeu a en effet du mal à gérer le fait qu'un élément se trouve sous un autre. Mais avec la caméra libre, aucun souci, il suffit de se mettre dans une boite, en-dessous de la trappe capricieuse, et il n'y a plus aucun problème.

J'ai aussi mis un moment à remarquer que je pouvais désactiver les animations d'arrivée et de sortie du bus, sympathiques les premières fois, mais franchement lassantes à terme. Il y a aussi l'usure des pièces, je n'avais pas vu qu'elle était visible en jeu avec de la rouille sur l'élément. Le mode de prévisualisation donne aussi l'information via une infobulle après avoir cliqué pendant 2 secondes dessus, évitant donc de démonter des choses inutiles. Quand les contrats deviennent plus vagues comme "Le conducteur signale un défaut dans la girouette matricielle latérale.", il est important de pouvoir voir, au risque sinon d'avoir trop de pièces, que cela ne rentre même plus dans l'inventaire, le bus se retrouvant alors en pièces détachées par terre.

Les contrats réussis donnent des points, à utiliser pour acheter des déblocages : augmentation de la taille de l'inventaire, nouveaux outils, possibilité d'équiper plusieurs outils, bancs d'essai... Au début, la quantité de points gagnés est basse. Entre ça et la galère à trouver les pièces, c'est extrêmement lent. Puis certains contrats reviennent, et d'autres pièces ont été localisées entre temps en cherchant autre chose. Du coup, au bout du quatrième ou cinquième, ça va déjà mieux. C'est à ce moment que j'ai fait l'acquisition de la clé à cliquet puis du tournevis pneumatique : un gain de temps non négligeable pour changer les roues. Une fois la deuxième étoile débloquée, les contrats sont plus rémunérateurs et plus amusants, avec des indications vagues comme "Le conducteur signale des problèmes liés aux boutons de demande d'arrêt." ou "Le conducteur signale que le bus se déporte systématiquement vers la droite.", la réparation devenant alors un énorme puzzle à résoudre car, pour démonter telle pièce, il faudra d'abord ôter celle là, qui est liée à celle là et ainsi de suite.

Des machines sont à utiliser, pour lever le véhicule, faire les vidanges ou encore remplir le liquide de l'unité de climatisation. L'utilisation est simplifiée par le positionnement automatique en fonction de ce que l'on veut faire. Il suffit ensuite d'ouvrir le bouchon et le liquide se déverse automatiquement. Pour éviter les bêtises, un clic par erreur ne déclenche pas une fontaine de graisse, le jeu bloque heureusement toute vidange intempestive. Tout reste bien proprêt !

Enfin, il y a les bancs de test, qui sont aussi un moyen d'aller plus vite et de diagnostiquer des pannes compliquées. Une fois le bus transporté dans la pièce dédiée (ce qui se fait en un clic sur le tableau à côté des portes principales, au même endroit où les contrats se valident), il est possible d'y tester plusieurs choses, en fonction des déblocages effectués. Je n'ai pour le moment que la possibilité de tester les éclairages, mais cela m'a déjà bien servi pour quelques contrats !

 

Conclusion

Bien sûr, je ne peux pas juger de l'exactitude des pièces mécaniques, mes compétences dans la vie réelle se limitant à vaguement savoir comment remettre du liquide essuie-glace, mais cela me parait très complet. Les graphismes sont à la hauteur, classiques de ce style de jeu, profitant d'une ambiance sonore personnalisable avec deux stations de radio. Celle du rock des années 80 proposait des chansons bien choisies, rendant la bande sonore agréable, agrémentée de bruits d'ambiance propres à un atelier mécanique.

Malgré sa physique un peu capricieuse et son côté répétitif du début, Bus Mechanic Simulator m'a vraiment bien amusée. Il a un côté puzzle très prenant et l’enchaînement des contrats sans aucune transition une fois la cinématique d'arrivée/départ du bus désactivée m'a amenée à tomber dans le panneau du "allez, encore un dernier contrat" à plusieurs reprises. Le sentiment de progression est très satisfaisant, je vais cinq fois plus vite maintenant pour réparer mes bus, même quand il s'agit de de pièces inédites et que j'ai trois ou quatre fois plus de choses à faire. Du coup, je gagne bien plus de points par contrat et je vois le bout des bonus à activer.

Surtout, si vous vous lancez, persévérez jusqu'aux contrats à deux étoiles, le jeu ne se limite pas du tout aux mêmes tâches simples des pièces d'usure classiques et des niveaux. Si vous avez l'âme d'un garagiste et que chercher une aiguille dans une botte de foin vous amuse, alors foncez. Le jeu est peut-être un peu cher par rapport au contenu actuel mais, même s'il n'y a que 3 modèles de bus, ce sont tout de même plus de 3 500 éléments en tout pour les composer !



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