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Gears Tactics – Le FPS devient tactique

Le 28 avril est sorti Gears Tactics, un jeu de stratégie au tour par tour adapté de la célèbre licence de Microsoft, développé par Splash Damage en collaboration avec The Coalition. Le titre est disponible sur Xbox One et Windows 10 (via Steam). Il est également inclus dans le Xbox Game Pass pour PC dès la fin avril.

Le lancement d'une nouvelle partie passe, comme bien souvent, par le paramétrage de la difficulté, à travers quatre paliers (débutant, intermédiaire, émérite et dément). J'ai pour ma part opté pour la sécurité et me suis lancée dans la plus simple, qui s'adresse principalement aux joueurs débutants, ou plus intéressés par l'histoire que par le challenge (ce qui me correspond plutôt bien). Peu importe le mode de difficulté, le mode Ironman est disponible, qui empêche de recommencer une mission ou de faire machine arrière après une erreur. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que je ne l'ai pas activé.

Le scénario nous embarque avant les premiers épisodes de Gears of War, en pleine guerre contre les Hordes Locustes, ces créatures de cauchemar qui, 6 semaines après la fin des terribles guerres pendulaires, sont sorties de terre pour attaquer l'humanité affaiblie par 79 ans d'affrontements. Le personnage principal se nomme Gabe Diaz, le père de Kait Diaz, l'héroïne de Gears 5. Ce vétéran de la CGU s'est volontairement rétrogradé de lieutenant-colonel à sergent après la bataille de Gatka Ridge, qui s'est déroulée une année environ avant le début de notre histoire. Afin de se tenir loin des combats et de toutes les actions héroïques de son passé, il cherche à se faire oublier dans un garage où il met à profit ses compétences mécaniques. Mais cela n'empêche pas Prescott, le président de la CGU, de demander à l'ancien héros de récupérer en urgence des documents classifiés avant que les satellites du Rayon de l’aube ne frappent Sera. Diaz ne peut refuser, d'autant plus qu'il est accompagné, ou plutôt escorté, par Sid Redburn, un soldat très loyal envers la CGU. Leur mission est un succès et ce n'est que par miracle qu'ils réussissent à se protéger contre la force destructrice des satellites alimentés à l'imulsion. Plus de 90% des terres émergées de Sera ont été détruites dans l'espoir de se débarrasser de la Horde Locuste, un vain sacrifice comme les survivants s'en rendront vite compte. En plus, une nouvelle menace se précise et Diaz, dont le garage a été carbonisé comme tout le reste, se voit chargé de la traque d'un dangereux individu, Ukkon, un scientifique de la Horde Locuste créant des monstres encore plus dangereux que les autres. Dans leur quête pour sauver l'humanité de ces nouvelles horreurs de laboratoire, ils seront rejoints par Mikayla Dorn, une civile en charge d'un camp de survivants.

Dans ses phases de jeu, Gear Tactics évolue sur une carte avec une caméra en vue du dessus. Les graphismes sont vraiment de qualité, à la hauteur de la licence AAA, une ambiance post-apocalyptique très sombre, pleine de ruines, de bâtiments en flammes et de monstres grouillants. Il n'y a pas de grille au sol, ce qui rend le jeu encore un peu plus beau, comme si cela était nécessaire. En plus, les développeurs ont réussi à ce que la lecture du terrain reste très intuitive, donc c'est parfait. Des phases de cinématique intermédiaires ajoutent à l'immersion, entièrement doublées et scénarisées. La musique n'est pas en reste, avec un environnement sonore constant, sans pour autant être ennuyeux. C'est assez rare pour le noter : j'ai toujours joué avec le son allumé !

Du côté du gameplay, le titre reprend les mêmes principes que tous les jeux de stratégie au tour par tour. L'équipe est constituée de 1 à 4 Gears, le nombre variant en fonction de l'objectif des missions. Chacun possède des points d'actions (PA), en moyenne de 3 à 5, qui servent à avancer et à se battre. Il n'y a pas de priorité, il est tout à fait possible de tirer, puis d'avancer d'une case, pour tirer de nouveau.

Le rayon d'action est important, même avec un seul PA, d'autant plus si on ne fait que ça sur un tour et que l'on termine en se mettant à couvert (le personnage faisant une roulade comme dans le jeu d'action). Le coût est à chaque fois clairement indiqué pour optimiser au mieux son placement et trouver l'endroit le plus rentable en termes de PA et de protection (d'où l'absence d'une grille). Il est important d'utiliser le décor pour se protéger et limiter les dégâts subis, mais aussi pour ne pas laisser ses flancs à découvert. Les attaques d'opportunité ne sont pas à négliger. Passer à côté d'un Locuste, c'est s'exposer à un coup de griffe au passage, ça ne fait jamais du bien !

Pour se défendre, il y a les habituels tirs, avec une arme principale (fusil sniper, sulfateuse, fusil d'assaut...) et une arme secondaire (pistolet court). Les chances de réussite, la quantité de dégâts devant être infligés et le pourcentage de chance de réaliser un coup critique sont indiqués au-dessus de la cible avant de tirer. Chaque arme possède un nombre de coups limités, obligeant donc à recharger contre un PA après quelques tirs. Il n'y a cependant pas de gestion de munitions à proprement parler, les personnages possèdent autant de balles que nécessaire dans leurs paquetages. Il en est de même pour les armes de jet, les grenades et autres objets de soin qui ne sont limités que par leur délai de rechargement, comptabilisé en terme de tours. Du coup, ça amène à saucer sans arrière pensée, et c'est plutôt jouissif ! Quand rien n'est possible, les unités restent en couverture (nommée ici Vigilance), ce qui les fera automatiquement tirer si un ennemi rentre dans la zone d'effet pendant un tour.

Les compétences, avec divers délais de rechargement, sont nombreuses, et offrent des combos très intéressants, à ne pas négliger. En vrac, mes personnages sont capables d'augmenter les dégâts infligés par tout le groupe, d'offrir une régénération calculée en fonction des dégâts infligés, de recharger gratuitement l'arme en cas de cible abattue, de récupérer 2 PA si le tir est réussi... J'avoue particulièrement apprécier la capacité de Diaz, quand il fonce en ligne droite pour démembrer sa cible avec sa baïonnette. Très.. Gear !

Beaucoup plus dynamiques que dans d'autres jeux de stratégie, les unités profitent facilement d'un à deux PA de plus ici et là. Par exemple, une exécution va offrir 1 PA à tous les membres de l'équipe qui possèdent le pouvoir passif, ce qui est presque le cas quand ils sont niveau 4-5. En enchaînant comme il faut les exécutions au moment où les Gears sont correctement placés et avec leurs armes chargées, les Locustes tombent en série. Il y a toujours une foultitude de choses à faire, sentiment exacerbé par le nombre d'adversaires et la quantité de dégâts qu'un Gear est capable de fournir par tour. En plus, les objectifs de mission et les styles d'ennemis sont très variés, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas. J'ai eu à récupérer des caisses en évitant les frappes aériennes stratégiques qui réduisent à chaque tour un peu plus la carte de jeu. J'ai dû traverser un pont infesté de Locustes avec des Snipers capables de verrouiller mes Gears. Je suis partie seule sur le terrain pour récupérer des équipiers et frapper du pied de petits Locustes explosifs pour les renvoyer loin de moi avant qu'ils ne m'explosent dessus. J'ai même pu "emprunter" l'arme d'un Grenadier pour mieux tuer ses copains et leur éviter de me voler mon ravitaillement...

Il y a aussi des boss. Je n'en ai croisé qu'un seul pour le moment, à la fin du chapitre 1, Brumak, un énorme monstre avec trois réservoirs d'imulsion sur le dos qu'il faut détruire pour le désactiver. Sauf que l'animal se retourne à chaque fois qu'il subit un tir dans ses réservoirs, obligeant donc à dispatcher ses Gears en deux équipes. Bien entendu, la bestiole se défend en utilisant ses deux bras-mitraillettes, en écrabouillant ce qui est à la portée de ses gros petons et en lançant trois à quatre missiles avec effets de zone à chaque tour. Comme la fête est toujours plus drôle à plusieurs, des Locustes "normaux" se sont invités, sortant de puits d'émergence (qui doivent être fermés par des explosifs pour que les vagues cessent d'apparaître). Heureusement, les missiles de Brumak ferment ces puits, car le délai de rechargement des grenades à fragmentation est trop long, amenant à jouer avec Brumak pour qu'il explose ses renforts, mais cela n'a pas été une mince affaire de l'abattre !

À la fin de chaque mission, les unités gagnent de l'équipement et des points d'expérience, en fonction des caisses d'équipement pouvant avoir été trouvées sur le terrain et des objectifs supplémentaires éventuellement réussis.

L'équipement se compose de pièces d'armure (casque, haut et bas) et d'améliorations pour les armes. Il est important de correctement répartir les trouvailles parmi toutes les unités pour garder un bon niveau général, il ne sera pas possible d'accomplir toutes les missions secondaires avec les mêmes Gears en boucle. Dans ma caserne, j'ai actuellement 4 héros et 9 troupes, pour un total de 13 Gears. Ces troupes se recrutent parmi les Gears aidés durant les missions de sauvetage. Mais il ne faut pas trop tarder à les accepter car ils deviennent indisponibles après quelques missions sans proposition. Alors que les héros ont une apparence fixe, les troupes sont elles bien plus personnalisables, autant dans leur apparence (coupe de cheveux, couleur des cheveux, pilosité faciale, couleur de la pilosité faciale, tatouages, cicatrices du visage, autres cicatrices, couvre- chefs, haut du visage) que dans leur nom. Par contre, autant les héros que les troupes peuvent profiter de la personnalisation de l'apparence de l'arme et de l'armure, basée sur une trentaine de teintes et des motifs, pour pouvoir créer un style d'escouade !

Les niveaux donnent des points de compétences, à répartir dans un arbre, chaque Gear étant d'une classe spécifique (avant-garde, soutien, unité lourde, sniper, éclaireur) qui peut évoluer de deux façons distinctes : chirurgien, parangon, vigie, soldat de choc, tireur expert, chasseur, spécialiste, démolition, pilleur, reconnaissance.

Avec une dizaine d'heures de jeu, j'ai complété le premier chapitre, et commencé à avancer dans le second. Et je ne m'en lasse pas ! Bien que jouant en mode de difficulté débutant, j'ai eu des sueurs froides à plusieurs reprises, notamment face à Brumak, mais également lors d'une autre mission où je devais protéger deux zones pendant suffisamment longtemps pour extraire des ressources. Je pense cependant que le jeu reste accessible au plus grand nombre, je n'ai jamais été particulièrement douée dans le genre du tour par tour stratégique bien que j'apprécie le genre. Je n'ose cependant pas imaginer le défi que doit représenter Gear Tactics en dément avec le mode Ironman activé. Plus beau que la plupart des jeux stratégiques au tour par tour, mais aussi bien plus bourrin, Gear Tactics sait faire honneur à la licence de la plus belle façon, un entrée réussie pour ce FPS qui a su changer sans fusil d'épaule ! Seul bémol, son prix, à la hauteur d'un AAA, pour une durée de jeu aux alentours de 20 à 30 heures de ce que j'ai pu lire (sans réellement de rejouabilité, sauf à recommencer en plus difficile). Mais s'il vous tente, et que le prix vous rebute, pourquoi ne pas vous prendre un mois de Xbox Game Pass pour PC ? Si vous n'êtes pas encore membre, le premier mois du Xbox Game Pass Ultimate ne coûte qu'1€ (puis 12,99€/mois).



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