Beyond a Steel Sky – Digne successeur de son ancêtre ?
Les amateurs de point n'click connaissent bien le nom de Charles Cecil. C'est notamment le créateur de la série mythique des Chevaliers de Baphomet, ainsi que d'un titre, certes un peu moins connu, mais tout autant apprécié : Beneath a Steel Sky.
C'était il y a 25 ans déjà que sortait ce point n'click, dont Cecil avait confié la direction artistique à Dave Gibbons, bien connu des amateurs de comics pour son travail sur la série des Watchmen. Dans un environnement 2D relativement classique pour l'époque, c'était dans un univers dystopique, à la limite du cyberpunk, que l'on suivait les aventures de Robert Foster, jeune rescapé d'un crash recueilli par des aborigènes. Des soldats étant à sa poursuite et ayant massacré sa tribu, il commençait alors son périple pour découvrir les responsables, notamment une intelligence artificielle, LINC, contrôlant la ville d'Union City.
Le duo Cecil-Gibbons est de nouveau au travail avec la suite directe : Beyond a Steel Sky. Et ça tombe bien, car j'ai eu l'occasion d'y jouer quelques heures !
On retrouve de ce fait Richard Foster après les événements de Beneath, ayant débarrassé Union City de l'emprise de l'IA malfaisante. L'enfant de son ami ayant été enlevé par de mystérieux personnages-machines, il décide de partir pour enquêter et retrouver sa trace. Ironiquement, c'est ce qui le mènera en premier lieu à Union City, qui a bien changé depuis son passage.
On est donc dans un jeu d'aventures qu'on pourrait qualifier de "à la Telltale", tant ce studio a marqué de son empreinte le genre du point n' click. Des environnements 3D en cel shading plutôt agréables, de l'exploration, des discussions... on reste en terrain connu pour peu que l'on aime ce type de jeu.
Une expérience relativement classique certes... mais le ton dramatico-comique de Cecil est bien là et toujours aussi appréciable, porté par une réalisation artistique extrêmement bien fichue et avec un relief incroyable : merci les environnements 3D qui ont clairement pu permettre à Gibbons de montrer toute l'étendue de son talent !
Du côté du gameplay, là encore, le classicisme se fait sentir. Dur dur de révolutionner un genre qui a vu tellement de choses différentes. Interactions avec les personnages, emploi d'objets (dont certains très atypiques, dirons-nous), exploration... rien de bien neuf, certes. Mais certaines originalités de gameplay sont bien présentes et très rafraîchissantes. Un système de piratage notamment, sous forme de puzzle, qui permettra de faire appel à des mécanismes souvent improbables.
Le seul point noir, ce sont les déplacements, qui sont d'une part très nombreux, mais après tout, c'est aussi le style de jeu qui veut ça. Mais Foster se déplace très, très lentement. Peut-être souffre-t-il d'asthme et qu'il ne faut pas qu'il s'essouffle, mais le moindre chemin à parcourir est interminable. Une foulée un peu plus rapide pour la version finale, ça ne serait pas de refus !
Petite précision : le jeu est pour le moment en phase de bêta. Et ça se sent très fort au niveau technique. Bugs récurrents, conflit clavier-manette, traduction absente (le jeu devrait être disponible en français à sa sortie), Revolution Software a encore un petit peu de travail devant lui pour proposer une version jouable et exempte de ces petits défauts. Mais ça reste une bêta, rien de bien inquiétant donc.
En clair, beaucoup de potentiel pour ce jeu, mais qui demande encore un bon coup de polish avant qu'il puisse être apprécié à sa juste valeur. Ayant beaucoup fait de point n' click dans ma jeunesse (ah, le bon vieux temps !), j'ai pris beaucoup de plaisir à me replonger dans un tel univers, retrouvant notamment la plume de Cecil que j'avais connu dans les Chevaliers de Baphomet et ce côté pince-sans-rire que j'affectionne. Un jeu bien prometteur, que je vous recommande de surveiller si vous appréciez ce type de jeu.