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STATIONflow – Mouvement perpétuel

Sans réellement savoir à quoi m'attendre, j'ai accepté de tester le jeu de gestion de lignes de métro STATIONflow du studio DMM Games, sorti le 15 avril sur Steam. Derrière ce titre, une équipe de choc menée par le producteur japonnais Tak Fujii (ayant notamment travaillé 20 ans chez KONAMI, sur des titres comme Dark Siders, Ninety Nine Nights II, No More Heroes: Heroes' Paradise, Frogger 3D, Blades of Time et Birds of Steel) et le game director Szabó Marcell.

La création d'une nouvelle partie se réalise depuis le menu principal, avec six cartes officielles, complétées par un tutoriel couvrant toutes les bases. J'ai débuté d'ailleurs par là, avant de me rabattre sur une carte classique, avec une difficulté ordinaire, sans modifier les jauges qui influent sur le temps de construction et son coût, le coût d'entretien et la diminution de la satisfaction. Il est également possible de directement déverrouiller toute la progression et de dévoiler la carte entière.

La carte Classique se développe normalement dans toutes les directions. Hexa propose six lignes de train disposées de manière hexagonale. Marches se base sur des lignes de train disposées en palier. Méga est une carte étendue qui intègre un plus grand nombre de sorties et de lignes de train que les autres. Profond est une carte verticale avec de nombreux étages. Enfin, Spirale dispose ses lignes de train en spirale verticale, allant de plus en plus en profondeur à mesure que la gare s'agrandit.

En soi, les choses sont extrêmement simples : il faut emmener des passagers d'une entrée vers une sortie ! Bien sûr, ces points sont fixés automatiquement par le jeu, et il faut donc faire avec leur disposition parfois peu accommodante. Pour cela, différents outils sont à notre disposition, à débuter par les couloirs qui se construisent librement, avec une rotation à 360°, un déplacement horizontal, et l'adoption de toutes les formes rectangulaires grâce à des poignées. Il est possible de tricher en mettant deux poignées sur le même côté pour former un triangle, mais le couloir n'aura au maximum que 4 côtés. Par contre, il existe un peu plus tard des esplanades qui, elles, sont triangulaires, carrées et hexagonales, ce qui au final permet de faire des couloirs de six côtés, si tant est que cela soit nécessaire.

Il est important de vérifier en posant un couloir que les pointillés deviennent bleus au niveau de la liaison, sinon cela signifie que le raccord n'est pas correctement effectué, ce qui peut poser de graves problèmes aux pauvres voyageurs. Cela m'a occasionné quelque soucis au début, avant que je ne remarque cet indicateur fort utile.

Pour passer d'un étage à l'autre et passer au-dessus des voies, il faut construire des escaliers, des escalators, ou des ascenseurs. Seuls les premiers sont disponibles au début d'une partie, mais les deux autres arrivent assez rapidement, permettant d'accueillir des personnes âgées et à mobilité réduite qui ne peuvent monter ou descendre des marches.

Enfin, les passagers requièrent des services. Au début, ce ne sont que de petits éléments s'installant sur le bord des couloirs : distributeur automatique (boisson), panneau d'informations, distributeur de tickets, chariot (nourriture), poubelles et distributeur de billets. Puis, viennent les bâtiments qui répondent à des besoins, parfois même plusieurs : toilettes, café (répond au besoin nourriture et boisson), bureau d'informations (répond au besoin de tickets et d'information), banque (répond au besoin d'argent), et service de soins médicaux. Les bâtiments se posent comme les couloirs, des formes rectangulaires avec des poignées qui s'adaptent à l'endroit où ils sont nécessaires. Pour plus de modularité, la porte est indépendante, permettant de poser plusieurs portes au même bâtiment et ainsi d'éviter aux passagers des détours inutiles.

Par défaut, les passagers sont bêtes, ils ne sauront se diriger que s'ils voient leur destination. Leur vision est identifiée par une ligne pointillée lorsqu'on sélectionne un personnage et, pour aider à identifier d'éventuels écueils à cause des angles de vue, une zone jaune indique les endroits visibles depuis sa position. Certains comme les touristes ont même besoin d'obtenir des informations (depuis un panneau ou un bureau) avant de décider de leur destination.

Si le voyageur voit ce qu'il lui faut, il s'y rend. Mais, sinon, il fait n'importe quoi et erre au hasard. Pour que les voyageurs ne se perdent pas dans ce dédale de couloirs, il faut indiquer à chaque croisement les destinations desservies en utilisant un système de flèches modulaires : une fois le point installé, on lui rajoute autant de flèches que nécessaires avec des paliers de 15°. Les éléments pour changer d'étages (que ce soit un escalier, un escalator ou un ascenseur) ont également des panneaux intégrés devant être définis à chaque bout.

Cela est simple quand la station se résume à relier une ligne à cinq sorties. Mais, bien vite, il y a de nouvelles lignes, et toujours plus de sorties, obligeant à constamment mettre à jour sa signalétique au risque de créer des incohérences dans tous les coins. Et si une nouvelle destination n'est pas correctement renseignée, les visiteurs sont perdus comme sur la capture d'écran de gauche, ils sont enfermés dans cet étage, sans savoir où se rendre car j'ai oublié d'indiquer en bas des escaliers des destinations.

Actuellement, dans ma partie, j'ai 10 lignes (P à T) et 30 sorties (A à F), le tout sur 4 étages, couvrant une superficie de 109 602 carrés ! À ce niveau cela devient un véritable cauchemar pour optimiser l'ensemble au mieux afin que, peu importe de là où ils partent, les voyageurs prennent toujours le plus court chemin, tout en trouvant en route ce dont ils ont besoin.

La musique est correcte, mais elle devient répétitive après une trop longue partie, ce qui m'a amené à jouer sans, pour un jeu qui peut lui également devenir répétitif, et tout aussi addictif. Car c'est bien la force de STATIONflow, pour peu que vous aimiez les puzzles logiques. Il y a toujours des chemins plus optimisés à tracer, des raccourcis à construire, des allées à agrandir, des escaliers à rajouter, des liaisons à effectuer, afin que tel un ballet bien organisé, le flot des voyageurs effectue son transit le plus efficacement possible. Sauf que, bien sûr, l'aménagement coûte cher, tout comme l'entretien des bâtiments et des objets, et la faillite n'est pas permise.

Organisé par journées, le jeu offre à chaque fin de service un résumé des performances, avec les bénéfices effectués (panneau pouvant aussi être affiché en jeu pour vérifier les comptes si besoin). Si la station est dans le rouge, c'est immédiatement une fin de partie, faillite pouvant être compensée fort heureusement par des prêts (avec des intérêts à ne pas négliger). Suivant le niveau atteint par la station, il y a des déblocages et des  améliorations de lignes et de stations, qui apporteront toujours plus de gens. Du haut de mon niveau 23, j'ai parfois presque 2 000 personnes qui courent dans tous les sens.

Pour aider à la lecture, les visiteurs perdus ou mécontents ont des icônes très visibles qui s'affichent sur leur tête. Il y a aussi des calques, à activer grâce aux icônes sur la gauche, aidant à vérifier d'éventuels soucis pour chaque critère, les couleurs des bonshommes identifiant normalement leur genre (enfant, étudiant, touriste, banlieusard, personne âgée, personne à mobilité réduite) passent du vert au rouge s'ils ne sont pas satisfaits. Plus de détails sont également donnés sur la fiche de chaque visiteur, permettant de voir l'endroit d'où ils sont partis, là où ils se rendent et quels besoins ne sont pas satisfaits.

Plus prenant qu'il n'y paraît,  STATIONflow m'a déjà occupée plusieurs dizaines d'heures, et je n'ai fait que la carte classique, il m'en reste cinq autres officielles, sans compter toutes celles que la communauté crée et partage via Steam Workshop... Si je devais lui faire un reproche, ce serait notamment du côté des graphismes des personnages. Je comprends les raisons techniques qui ont poussé à prioriser la visibilité sur la beauté, mais il aurait sans doute été possible de faire un peu plus joli. Sinon, il y aurait des améliorations à faire du côté des performances une fois la station très évoluée. En plein pic d'affluence, j'ai des micro-lags qui m'obligent désormais à mettre sur pause quand je me promène pour vérifier si tout va bien ou sinon ma caméra fait des bonds, passant d'un côté à l'autre de la carte. Mais ce ne sont que des détails, qui n'impactent en rien le plaisir que j'ai pris à me casser la tête pour gérer mes passagers. Pour 15€, il serait dommage de ne pas prendre le train en marche !



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