Filament – Quand les neurones s’emmêlent
Toujours aussi amateur de Puzzle-Game, il ne m'aura fallu qu'un bref trailer pour me convaincre que Filament était un jeu fait pour moi, un puzzle-game avec une bande-son relaxante, un peu de story-telling et des petites sessions que l'on peut multiplier pour progresser. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne me suis pas trompé. Ce titre coche toute les cases... également certaines dont je me serais bien passé !
L'aventure prend place à bord d'un vaisseau amiral auquel on s'amarre en début de partie. On incarne un homme en charge de visiter ce navire abandonné, et l'on devra désactiver les différents protocoles de sécurité enclenchés de part et d'autre du vaisseau. La narration se fera par le biais de la voix du pilote, qui vous contera les aventures de ce vaisseau au fur et à mesure que vous déverrouillerez les pylônes de sécurité. Audio-logs, messages textuels et objets de l'équipage peuvent également être récupérés pour en apprendre plus sur la vie de l'équipage. Tout est suffisamment bien raconté pour que l'on ait envie d'en savoir davantage.
Plus de 300 casses-têtes sont présents dans Filament, pour notre plus grand bonheur. Vous en aurez pour vos deniers, croyez-moi. La majeure partie des niveaux à résoudre se feront par le biais des pylônes. Pour les déverrouiller, il est nécessaire de résoudre une série de puzzles qui consiste, basiquement, à ouvrir des portes. Une fois le niveau lancé, on incarne un (voire plusieurs, en ayant suffisamment progressé) robot qui, en se déplaçant, laisse un fil énergétique derrière lui. Ce fil devra entrer en contact avec les poteaux présents dans le niveau. Une fois les différents poteaux allumés, une porte s'ouvrira, et un autre niveau viendra remplacer l'ancien. Une fois les quelques niveaux du monolithe terminés, ce dernier s'active et laisse le courant électrique circuler vers le prochain pylône ou coupe-circuit.
Les premiers niveaux sont relativement simples, mais tout se compliquera bien assez vite, grâce à certains obstacles sadiquement placés par les développeurs, qui se sont fait un malin plaisir de créer des niveaux qui provoqueront parfois un bug de votre cerveau. C'est d'ailleurs un reproche qui peut être fait au jeu. La difficulté est quelquefois très inégale, et on se retrouvera coincé au beau milieu d'une série de niveaux, sans savoir comment progresser, et ce n'est pas la vue globale (via simple pression d'une touche, on peut voir le niveau du dessus) qui aidera, bien qu'elle pourra parfois être une précieuse alliée. Pour ma part, je me suis surpris à dessiner sur feuille plusieurs solutions, plutôt qu'expérimenter directement sur le PC. Et si vous pensez être en difficulté avec les niveaux standards (une seule couleur, sans conditions), vous allez vite suer en arrivant dans les niveaux où il faut activer les lumières à l'aide de plusieurs robots, ou encore, composer avec le fait que l'activation du poteau 1 active le poteau du bas, mais que pour le poteau de droite, il faudra activer le poteau du centre (visible via des séries de flèches au sol).
Pour éviter les nombreux allers et retours, on dispose d'une fonction "Rewind" pour que son robot puisse revenir quelques étapes en arrière, voire revenir au début du niveau via la touche "R". Vous aurez également la possibilité d'abandonner un niveau en cours pour aller compléter une autre série de niveaux dans un autre endroit du vaisseau. C'est d'ailleurs ce que j'ai choisi de faire à plusieurs reprises, et ça m'a pas mal aidé à comprendre la construction de certains niveaux, et à mieux m'en sortir ensuite en revenant sur un niveau bloquant ensuite.
Enfin, un rapide point sur la partie visuelle du titre. J'ai beaucoup aimé le travail fait sur le vaisseau, très coloré dans l'ensemble, avec la vue extérieure magnifique que l'on peut voir depuis différents points du véhicule. Chaque pièce raconte un peu la vie de l'équipage. Le contraste avec les puzzles, très austère, est d'ailleurs assez saisissant. Côté musique, comme dit plus haut, on aura droit à une BO relaxante pour accompagner son aventure.
Avec Filament, il faudra veiller à ne pas se faire de nœuds au cerveau, et vu la difficulté de certains puzzles, je ne peux que vous souhaiter bon courage ! Le jeu de Beard Envy réussit parfaitement l'exercice du puzzle-game, en nous récompensant à chaque fois par quelques bribes d'histoire, qui nous poussent à continuer, jusqu'à nous énerver. Pauses, thés, feuilles et crayons de papier seront vos meilleurs alliés pour progresser dans ce titre à la difficulté parfois exacerbée.