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Mount & Blade II: Bannerlord – La bataille pour Calradia reprend

Le 30 mars, Mount & Blade II: Bannerlord est sorti en accès anticipé sur Steam, l'occasion de se lancer sans attendre dans le jeu de rôle médiéval sandbox développé par TaleWorlds et distribué par Paradox Interactive. Il faut savoir que Bannerlord est la suite de Warband sorti en 2010 mais que, du côté de l'histoire, il se situe 200 ans avant, en faisant donc une préquelle. Je tiens également à prévenir que je n'ai pas joué aux précédents Mount & Blade, je ne pourrai donc pas parler de la licence en elle-même et mon avis sera strictement limité à mon expérience sur Bannerlord.

 

Création du personnage

La création du personnage m'a, à elle seule, déjà occupée pendant une bonne heure (voire sans doute un peu plus). Non pas pour l'outil qui, même s'il offre une bonne quantité d'options, limite néanmoins les personnages possibles aux spécificités ethniques de chaque peuple. Mais parce qu'il faut choisir sa faction, chacune offrant des bonus et des chemins de vie différents. Il existe 6 factions (j'ai francisé les noms) : les Vlandiens (Europe médiévale), les Sturgiens (Slaves), les Impériaux (Empire), les Aserai (Bédouins), les Khuzaits (Mongols), et les Battaniens (Celtes).

J'ai longuement hésité, faisant plusieurs simulations, me trompant, ce qui m'a donc obligé à refaire au moins trois ou quatre fois la personnalisation de mon avatar, paramétrant à nouveau sa coiffure, la couleur de ses yeux et de ses cheveux, la forme de son visage, son teint, le ton de sa voix... Les jauges laissent une bonne liberté mais sont bridées, évitant ainsi de partir dans les extrêmes et de briser l'immersion en faisant un schtroumpf ou un orc par exemple. Nous sommes dans un médiéval, et non fantastique.

Les caractéristiques initiales sont le résultat de son histoire, à écrire en choisissant une carrière ou une manière d'appréhender la situation. Cela débute par l'origine des parents, l'enfance, l'adolescence, le début dans la vie adulte, et quelques premiers exploits.

Finalement, j'ai arrêté mon choix sur la culture de Vlandia, cette faction offrant de l'expérience supplémentaire aux troupes après chaque bataille, un bonus non négligeable et utile en toutes circonstances. Le dernier choix n'en est pas un pour moi, car il concerne la difficulté de la partie. Ayant pris soin de me renseigner un peu avant de me lancer dans l'aventure, je ne présume pas trop de mes forces et pars sur du "très simple", laissant désactivées la mort et l'auto-allocation des avantages de clan.

 

Entraînement au combat

Avant de partir battre la campagne de Calradia, un tutoriel couvre toutes les bases du combat dans un environnement protégé. Des râteliers mettent à disposition les armes courantes (lance, épée à 2 mains, épée à une main avec bouclier, lance de cavalerie, arc, arbalète et javelot) avant une mise en application, à pied ou à cheval, face à des mannequins, des pots en argile et des entraîneurs.

La prise en main des épées et autres armes contondantes n'est pas évidente, car le système de combat prend en compte la direction dans laquelle la souris est glissée avant le clic, que ce soit pour diriger l'attaque (clic gauche) ou le blocage (clic droit). Ce principe directionnel oblige donc à anticiper les attaques ennemies pour être efficace. Sans compter que, comme je le découvrirai plus tard en situation réelle, cela rend les mêlées particulièrement meurtrières, dans la mesure où il n'est pas possible de se protéger de deux côtés en même temps.

J'ai eu par contre immédiatement une excellente sensation avec les armes à distance, au ciblage assez similaire à tous les jeux de tirs du moment. Du coup, j'ai surtout utilisé l'arc dans la suite de mes aventures, étant plus efficace qu'au contact.

 

En avant la compagnie !

Un second tutoriel, très court, couvre les bases de l'exploration du monde sandbox mais, très vite, il faut se débrouiller seul sur l'immense carte où sont représentés les villes, les villages et les châteaux de l'Empire, dans un paysage stylisé offrant un bon niveau de détail en zoomant au maximum. Le mouvement s'effectue ici au clic, le jeu se mettant automatiquement en pause dès que l'éventuelle cible est hors de portée. Il y a beaucoup de circulation sur une carte qui n'est jamais vide entre les bandes des brigands, les armées des seigneurs, les groupes de villageois et les caravanes des marchands. Certains groupes sont agressifs, marqués de rouge, tandis que d'autres sont passifs, aux couleurs des factions, et accepteront de discuter ou de marchander s'ils sont accostés. Globalement, je ne me suis pas fait souvent attaquer, les groupes de brigands ayant même tendance à me fuir dès que je m'approche.

Se rendre de points d'intérêt en points d'intérêt est à la base même du gameplay pour trouver des biens à acheter, vendre ses stocks, recruter de nouveaux combattants et compagnons, rançonner ses prisonniers, ou trouver des missions à effectuer. La plupart de ces actions se réalisent directement depuis l'interface, évitant de devoir repasser dans le monde 3D pour autre chose que certaines missions spéciales, le recrutement de compagnons dans les tavernes, les batailles rangées et la prise de missions auprès des PNJs. Et encore, pas toujours pour les batailles, car un mode de résolution rapide propose d'envoyer directement ses troupes, une solution à n'utiliser que lorsque les forces en présence sont largement en notre faveur car le jeu a tendance à comptabiliser plus de morts que ce qui serait arrivé en jouant la bataille sur site. En cas de doute, il vaut mieux s'emparer de son étendard et mener la charge !

Il n'y a pour le moment pas un grand choix de missions, les mêmes éternelles quêtes reviennent encore et encore, n'ayant de changé que les lieux et les noms des zones concernées. Il y a deux styles de livraisons avec, dans un cas, la demande d'apporter x éléments fournis dans un lieu donné, et dans l'autre de rapporter x unités à acheter ailleurs, au meilleur prix possible, pour les rapporter au demandeur. Une quête d'escorte amène à escorter une caravane pendant 2 étapes. Une autre mi-escorte, mi-combat demande de régler un meurtre entre deux familles, si possible en évitant toute violence et en parvenant à un règlement à l'amiable. Un village nous paie pour notre protection face à des brigands, que ce soit en attendant les vilains sur place ou en allant les débusquer dans une planque désignée, jamais bien loin. Il y a aussi des villages qui demandent de former une troupe, prêtant temporairement 10 unités, qu'il faut éviter de faire tuer et renvoyer à l'envoyeur une fois passées au tiers supérieur.

Toutes ces missions se prennent directement auprès d'un PNJ, l'un des cas comme je l'évoquais plus haut où il faut revenir dans le vrai monde. Un compagnon peut se charger de la tâche s'il a les compétences requises, ce qui permet de gagner plus d'argent en déléguant. Mais, de ma propre expérience, ce qui est le plus rentable, c'est clairement d'attaquer les cachettes des brigands (hideout). Elles renferment un grand nombre de prisonniers et de marchandises, et représentent un défi gérable avec une troupe d'infanterie correctement entraînée.

L'encyclopédie est très utile pour se renseigner sur une localité ou un seigneur, avec un système de suivi simple et efficace.

 

Progression

Elle se passe déjà du côté du personnage et des compagnons, qui gagnent de l'expérience et montent de niveaux. Chaque niveau augmente la capacité d'apprentissage dans un domaine particulier en offrant des points de focus. Monter une compétence débloque des passifs, avec parfois deux possibilités, obligeant à faire des choix de carrière. Les compétences sont réparties en 6 blocs de 3 compétences, donc il y a énormément à faire pour avoir un personnage efficace sur tous les fronts. Les compétences non martiales sont aussi utiles que les compétences sociales, ces dernières étant notamment primordiales lors de certaines discussions, principalement avec les nobles, pour augmenter ses chances de les convaincre. Les pourcentages de succès sont à chaque fois indiqués à droite de la réponse, il n'y a pas de mauvaise surprise.

 

Personnages et compagnons possèdent également des équipements (casque, épaulettes, cuirasse, gantelets, bottes, cheval, caparaçon), avec différentes caractéristiques et des tiers de qualité.

L'équipement se récupère principalement en butin, en attaquant les brigands, mais il existe également un artisanat, assez long et coûteux à monter, pour créer ses armes et armures, que ce soit ensuite pour les équiper ou les revendre avec un bénéfice à la clé.

Plus que jamais, le personnage n'est rien sans son armée, les unités gagnent également de l'expérience et progressent à travers des tiers, de plus en plus efficaces, mais également de plus en plus chers à rémunérer. En complément des recrues engagées sur le terrain, les prisonniers peuvent également être convertis, une bonne solution pour obtenir à bas coût des unités parfois déjà de haut tiers. Par contre, il faut un talent particulier pour les convertir en unités classiques et faire rentrer dans le rang ces hors-la-loi, un talent situé assez haut dans l'un des arbres de compétences, ce qui amène malgré tout au début ces unités à rester moins intéressantes que les autres (mais à défaut de mieux).

D'après ce que j'ai pu constater, le nombre d'unité dépend du niveau du personnage : au niveau 9, je commande déjà 82 soldats, pouvant être des archers, de l'infanterie ou des cavaliers (à cheval ou à chameau !). Et qu'est-ce que ça mange autant d'unités, il ne faut surtout pas oublier de prendre du grain régulièrement pour nourrir l'armée, ou gare aux désertions !

 

Conclusion

J'ai joué une vingtaine d'heures à Mount & Blade II et je me rends bien compte que je n'ai fait qu'effleurer toutes les possibilités offertes par cette aventure médiévale sandbox. J'ai attaqué un nombre incroyable de planques, j'ai marchandé tellement de prisonniers et d'équipement, que je ne sais plus très bien si je suis chevalier ou marchande. J'ai rejoint un royaume et j'ai rassemblé les morceaux d'une bannière perdue. Je suis devenue la vassale impériale d'un seigneur dans l'espoir de redonner sa grandeur à l'Empire, mais les armées voisines étaient cinq fois plus grosses que les nôtres. Les deux sièges que j'ai tentés ont été déjoués. J'ai été emmenée prisonnière, j'ai payé ma rançon, je me suis refait prendre, puis je me suis échappée. J'ai refondé deux fois mon armée de plus de 120 soldats, étant suivie dans mes heures de gloire de deux autres groupes commandés par mes compagnons... qui se sont aussi fait prendre et qui ont tout perdu. Ah, et j'ai aussi mis sur les routes une caravane qui, elle, semble toujours faire son petit commerce.

Sans armée, mais avec beaucoup de deniers en poche, j'ai aussi disputé une partie de Tablut, une sorte de jeu de dames, avec un noble qui n'aurait pas été contre le fait de m'épouser. Mais j'ai préféré pour le moment refuser les offres de mariage.

Bien sûr, accès anticipé oblige, le jeu est loin d'être exempt de soucis. Déjà, il est difficile d'accès sur des points très mal expliqués, comme cette quête principale durant laquelle il faut se présenter à 10 seigneurs. Rien n'explique qu'ils sont identifiés par de petits points d'exclamations bleu qui précèdent le nom de certains groupes circulant sur la carte... Le départ est lent, très lent, obligeant à grappiller difficilement chaque pièce d'or en accomplissant à la boucle les mêmes missions. Ensuite, il y a des bugs et des incohérences. Comme par exemple dans les villages, des PNJs renseignent sur l'emplacement d'autres PNJs et il est en mesure de se trouver lui-même !  Ou encore cette quête qui, d'un coup, a changé ses objectifs dans mon suivi, reprenant les objectifs de la quête que je venais de précédemment terminer. Ou encore cette autre quête qui a disparu, pour réapparaître doublée. J'ai eu une dalle de sol non texturée, de nombreuses unités coincées dans le décor lors d'attaque de refuges de brigands, des bugs de collision dans les escaliers, des unités qui se marchent dessus... Par contre, je n'ai rien eu de bloquant.

Du côté de l'ambiance, elle est réussie, autant du côté des graphismes que de la musique. Les environnements extérieurs sont magnifiques, avec les saisons qui changent, amenant un grand soleil puis la neige au fil des mois qui passent. Les décors sont également recherchés, chaque culture possède ses propres caractéristiques bien distinctes. Il est ainsi possible d'immédiatement identifier la culture en visitant la salle du trône d'un château.

Si vous n'avez pas peur de la violence du monde médiéval ou des bugs d'un jeu encore en accès anticipé, alors Mount & Blade II ravira tous les joueurs en quête d'une nouvelle aventure médiévale, mêlant jeu de rôle et stratégie. À noter que le jeu n'est pas encore localisé en français, mais que cela viendra. Du coup, si vous ne comprenez pas l'anglais ou que vous avez tendance à râler dès que quelque chose ne se passe pas exactement comme prévu, alors attendez un peu. Les développeurs ont fait un patch quotidiennement ces 10 derniers jours, le jeu ne pourra que s'améliorer dans les mois qui viennent !



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