Bless Unleashed – Un début convaincant, mais répétitif
Cet aperçu se concentre sur les 15 premiers niveaux en tant que mage. Il est possible que d'autres aperçus paraissent dans les semaines/mois à venir, en fonction de ma progression sur le titre.
Annoncé il y a deux ans sur Xbox One, Bless Unleashed s'est laissé découvrir plusieurs fois en 2019, au travers de 2 bêtas fermées puis d'1 bêta ouverte. J'avoue ne pas m'y être essayé pendant ces multiples phases de bêta, ma seule expérience avec Bless remontant à quelques années, lorsque Bless Online était encore sur pied. Un peu flou au départ dans sa communication, l'éditeur Neowiz n'a eu cesse de répéter que cette version Unleashed était inspiré de l'univers de BO, mais qu'il s'agissait d'un jeu bien différent. Manette en main, on constate surtout que le studio Round 8 a procédé à un remodelage du titre. Pour les joueurs s'étant essayés à la version PC, les modifications paraîtront sommaires, mais force est de constater qu'elles sont bienvenues.
Comme la plupart des MMORPG, on commencera par créer son avatar. 4 races sont disponibles au lancement (Humain, Elfe, Ippin et Varg), ainsi que 5 classes : Guerrier, Berserker, Archer, Mage et Prêtre. Relativement classique donc. La personnalisation est, quant à elle, assez poussée. Si le système est un poil moins précis que Black Desert Online, il permet tout de même de créer un personnage unique. Pour les quelques pressés, il existe bien entendu des personnages déjà "prêts à l'emploi". A noter que, pour des raisons scénaristiques et de cohésions, chaque race sera limitée à une ou deux classes. N'espérez donc pas faire de Ippin un Berserker, ça ne fonctionnera pas, l'arme étant environ 5 fois plus grande que le personnage !
De mon côté, j'ai opté pour un humain mage. On est directement plongé dans le feu de l'action, avec notre avatar armé jusqu'aux dents, en plein cauchemar, qui devra se défendre contre de nombreux ennemis. Ce cauchemar fait office de tutoriel pour les combats, via un système de combos assez bien fichu et repris du titre de base, mais fluidifié et parfaitement pensé pour la manette. On utilisera les deux gâchettes de droite (Rb/RT), la gâchette de gauche LT, ainsi que les touches A, B, X et Y. C'est assez déroutant au début, le jeu demandant d'être assez rapide sous peine d'annuler le combo, mais on est aidé par un indicateur visuel rappelant ce qu'on peut faire après avoir pressé une touche spécifique. Il faudra également jongler avec ces différents combos, en fonction de l'énergie à sa disposition. Certains combos sont en effet manavores, tandis que d'autres vont au contraire rendre de la mana. Un sort dédié permet également de recharger ses batteries, mais vous expose totalement à l'ennemi.
Les combats de Bless Unleashed nécessitent d'être en permanence en alerte et en mouvement. Oubliez les mages statiques. Ici, il faut bouger, esquiver, sous peine de manger une claque qui se compte souvent en 20/30% de vie (au mieux), tout en évitant d'esquiver en plein combo, sinon c'est retour à 0. Les premiers instants sont grisants. Les combats contre les boss de zone qui vous tuent en un coup sont particulièrement éprouvants, mais pour peu que vous sachiez éviter les attaques au moment opportun, tout devrait bien se passer. Sinon, il faudra espérer qu'une âme charitable vous réanime... ou ressusciter au point de contrôle le plus proche.
Bien que le jeu propose de beaux combats, il ne parvient en revanche pas à éviter une certaine répétitivité, surtout dans les premiers niveaux, où vous êtes limité à une petite poignée de combos. Et, comme de nombreux MMORPG asiatiques, BU n'excelle pas dans ses objectifs de quêtes, et se contente des classiques éprouvés bien connus : tuer X ennemis / récolter Y ressources / parler à untel. Les objectifs varieront peut-être à plus haut niveau, mais au vu de la structure du titre, je n'ai pas beaucoup d'espoir. J'espère néanmoins me tromper.
En ce qui concerne le pan social du titre, ce jeu en ligne coche toutes les cases basiques : guildes / groupe / tchat textuel et vocal. J'ai pu jouer avec 2-3 groupes ma foi très sympathiques, mais je n'ai malheureusement pas croisé beaucoup de compatriotes. Il faudra donc rapidement se tourner vers la recherche de guildes pour jouer avec des comparses, et avoir quelques notions d'anglais pour apprécier le jeu. Bless Unleashed n'est en effet pas encore localisé dans la langue de Molière. Les espoirs d'une traduction française sont minces, mais il est toujours permis d'espérer. Si vous êtes allergique à l'anglais et cherchez à comprendre la trame scénaristique du jeu, ça sera complexe (et franchement pas intéressant). Mais si c'est juste comprendre les objectifs de quêtes, c'est aisément faisable, chaque quête étant indiquée sur la carte à l'aide d'un cercle et d'un numéro.
En ce qui concerne la technique du titre, je suis un peu plus réservé. Le jeu se vante comme étant le premier MMORPG 4K sur console. C'est vrai, oui, mais ça ne se fait pas sans quelques lacunes et concessions techniques. La première problématique concerne les textures, qui mettent un temps considérable à s'afficher, et ne sont pas si détaillées. Cela prend parfois 5 à 10 secondes pour voir apparaître les détails ... de son armure ! Le jeu souffre également de baisses de framerate visible. Rien d'alarmant en l'état, ce n'est jamais injouable, mais on sent une perte de fluidité dès qu'il y a un peu trop d'action à l'écran. Et ce n'est pas la direction artistique qui sauvera les meubles, tant cette dernière est générique. Et ce n'est pas franchement un mal, car les rares tentatives d'originalité sur le bestiaire sont d'une laideur sans nom. On rendra quand même honneur aux effets de sorts, qui sont pour la plupart pêchus et plaisants à regarder.
En l'état, Bless Unleashed est un titre sympathique, considérablement aidé par son système de combat convaincant, mais desservi par une philosophie qui peine de plus en plus à convaincre les joueurs. S'il parvient à se diversifier à plus haut niveau, à proposer du contenu de groupe convaincant (le premier donjon est plutôt encourageant) et à ne pas trop verrouiller le contenu dans son cash-shop, Neowiz pourrait assurer une belle vie à ce titre qui ne demande qu'à être découvert. En l'état, je n'ai décelé aucune trace de "pay-to-win", et je ne peux que vous inviter à essayer ce free-to-play, pour peu que le farm ne vous refroidisse pas.