Persona 5 Royal : l’édition bien nommée
Après une sortie du jeu de base en avril 2017 aux USA et en Europe dans la langue unique de Shakespeare, le RPG/Visual Novel d’Atlus ressort dans une version royale et traduite dans plusieurs autres langues dont le français !
Persona est donc une série de RPG avec des notions de Visual Novel. Vous incarnez un personnage masculin âgé de 16ans, sous probation car vous avez aidé une jeune femme victime de harcèlement. Vous êtes transféré chez un ami de vos parents à Tokyo, vous ne connaissez donc personne, votre école est nouvelle et la plupart des gens vous détestent à cause de rumeurs colportées par un individu malveillant. Très vite, vous allez faire des rêves d’une chambre de velours et, finalement, en voulant vous rendre dans votre école, vous allez vous retrouver dans un château des plus étranges semblant à la fois être réel et irréel. Vous vous y « éveillerez » et ferez appel à votre Persona, matérialisation de votre vrai « vous » enfoui au fond de votre être. Dans ce même château, vous allez rencontrer une étrange créature qui n’est pas du tout un chat… Elle vous expliquera brièvement que vous êtes effectivement bien dans votre école, mais dans une sorte de dimension parallèle qui est en somme l'incarnation des désirs les plus malsains d’une personne particulièrement néfaste, et que certaines actions faites dans ce monde pourraient avoir des conséquences sur la véritable personne dans le monde réel.
Persona 5 se découpe en deux grande parties, la partie palais, comprendre donjon, et la partie sociale. Dans la partie donjon, vous avez à faire avec un RPG tour par tour avec des éléments de furtivité. Commencer un combat en embuscade et surtout ne pas se faire voir par vos ennemis est très important. Une fois en combat, le fun commence, bien qu’étant un tour à tour des plus classiques : la musique, la direction artistique, les dialogues et les effets en tous genres rendent les combats des plus dynamiques. L’autre particularité des combats de Persona est son système de faiblesse et de « 1 more », si vous touchez un ennemi dans sa faiblesse il sera alors mis en état assommé et vous pourrez ré-attaquer une fois de plus. Refaites-le sur un autre ennemi et vous gagnerez encore un tour. Attention cependant, le système de faiblesse et de « 1 more » est applicable par les ennemis.
Après un « 1 more », il est également possible de transférer votre tour à un allié qui bénéficiera alors d’un petit boost. Refaites-le jusqu'à ce que tous les ennemis soient assommés et vous entrerez alors en mode braquage. De là, vous pourrez discuter avec l’un des adversaires, et si vous le manipulez assez bien il deviendra une des nouvelles personae de votre personnage principal. Ratez votre manipulation et il se mettra en colère. Vous pouvez tout aussi bien demander de l’argent ou bien des objets, mais surtout il vous sera possible de lancer une attaque dévastatrice sur tous les ennemis présents à l’écran avec tous vos personnages infligeant de lourds dégâts au parti adverse.
Chaque personnage possède également une spécialité et une persona qui lui est propre, ainsi Skull a une affinité avec la foudre et un bourrin physique, Panther est plus portée magie et son élément est le feu. Quant à Joker, votre personnage principal, il a la particularité de pouvoir changer de persona et est donc le personnage le plus versatile du jeu.
Il y a d’autres personnages bien sûr et à vous de voir leur force et faiblesse. Le système de combat s’enrichira de plus en plus sur une très longue période du jeu renouvelant quasiment sans cesse son gameplay.
La Chambre de Velours (la Velvet Room pour les anciens joueurs) permet d’enregistrer des personae et d'invoquer à nouveau d’anciennes que vous auriez besoin de récupérer pour tel donjon et/ou combat voire aussi un confident car, oui, le stock de personae que Joker peut porter est limité.
La Chambre de Velours permet aussi, et surtout, de fusionner des personae pour en créer une nouvelle. La persona nouvellement créée pourra alors hériter d’une ou plusieurs compétences des Personae sacrifiées, il ne sera donc pas improbable d’en créer une plutôt de glace mais avec un sort de feu, voire carrément des protections naturelles contre sa propre faiblesse. Vous risquez bien de passer de très longues minutes dans la Chambre de Velours ! Heureusement la musique ici est iconique et, comme pour le système de combat, de nouvelles possibilités s’ajouteront tout au long du jeu.
L’autre face du jeu est son côté social : vous devez aller à l’école, suivre le scénario quand il se déroule et dormir, enfin ça c’est le strict minimum. Il est possible de faire tout un tas d’activités annexes, par exemple faire de la frappe de balle dans une cage, de la pêche, aller voir un film au cinéma, faire un job après l’école pour gagner de l’argent, balancer tous vos yens dans les gashapon et j’en passe. Il est surtout possible de passer du temps avec certains personnages du jeu, vos alliés bien sûr, mais aussi d’autres individus qui ne sont pas au courant de vos activités étranges.
Tous ces personnages sont « surnommés » confidents pour le jeu et sont tous liés à une carte du tarot tout comme vos personae. Chacun d’entre eux a son histoire à raconter et, lors de ces sorties, il vous sera donné l’occasion de répondre à des questions. Si vous trouvez les bons mots, votre lien avec le personnage montera plus ou moins vite et renforcera le lien avec le confident et la carte du tarot liée. Chaque niveau acquis dans un lien social vous donnera des avantages pour avancer dans les donjons du jeu. Un confident pourra vous vendre plus d’objets ou bien les vendra moins cher, un autre vous permettra de mieux négocier avec vos ennemis. Et, comme dit précédemment, chaque confident est lié à une arcane du tarot, et c’est le cas de chaque personae. Ainsi, si votre lien avec le confident de « La Mort » est de niveau 5, lorsque vous créerez une persona liée à l’arcane de la Mort, elle gagnera automatiquement 5 niveaux. Il faut aussi noter que, dans la partie sociale du titre, cinq statistiques non liées au combat entrent en compte, chacune des statistiques étant importante dans divers cas. Par exemple, si vous avez un faible courage il vous sera impossible de pratiquer certains tests médicaux, sans assez de connaissance vous allez vous ramasser sur vos études… Car oui il vous faudra étudier un peu pour avoir de bonne notes.
Avant de parler du scénario du jeu, j’aimerais vous rassurer tous de suite, non il n’y a absolument aucun besoin d’avoir joué aux anciens Persona pour comprendre et apprécier celui-là. Par contre soyez prévenu : Persona 5 est un jeu très bavard et il ne sera pas rare que vous ne fassiez que lire pendant une heure, voire plus.
Le monde dans lequel se déroule Persona est un Tokyo moderne avec ses problématiques d’aujourd’hui et les raclures que vous allez devoir redresser en leur « volant leurs cœurs » ne sont pas des grands magiciens des temps anciens, mais plutôt des harceleurs, des mafieux, des personnages un peu trop ambitieux pour leur entourage et j’en passe pour ne pas trop spoiler.
Chaque histoire du jeu est bien racontée, bien écrite avec beaucoup de personnages attachants et même certains individus ayant l’air insignifiant de prime abord ont quelque chose de touchant à dire ou à vous montrer. Il est difficile de parler du scénario du jeu sans spoiler, juste je vous le conseille si vous aimez les RPG situés dans un monde moderne. Et ne vous inquiétez pas, le jeu a beau se dérouler avec des lycéens il est loin d'être niais et grand merci à la traduction française qui n’est pas censurée (en tout cas je n’ai rien remarqué sur la quarantaine d’heures de test). Elle a même le bon goût de ne pas franciser Tokyo.
Il faut savoir également que le temps s’écoule dans Persona. Le jeu se déroule sur une année entière et votre temps est donc limité, mais là non plus ne vous inquiétez pas : vous pouvez tout de même prendre votre temps, le jeu est assez cool en général et, dans certains cas, il vous proposera même de reculer d’un jour si vous galérez.
Maintenant, pour ce qui est du côté purement technique de Persona 5, sachez qu'il était l’un des derniers jeux de la PS3, mais ça n’en fait pas un jeu moche pour autant, loin de là ! Il est même parfois difficile de se dire qu’il pouvait tourner sur la précédente génération. Cependant il faut bien se dire qu’il ne sera pas le plus beau jeu de la PS4 non plus… Mais ! Persona 5 possède une direction artistique incroyable, des musiques magnifiques et probablement la plus belle interface qu’on ait pu voir sur un jeu vidéo qui se paye le luxe d’être intuitive et agréable à parcourir. C’est simple : naviguer dans les menus du jeu est quasiment un jeu à lui tout seul.
Tout ce qui a été dit plus haut marche aussi bien pour Persona 5 et Persona 5 Royal. Quelle est la différence entre Persona 5 et sa version « Royal » alors ? Tout d’abord La version Royal du jeu n’est pas une suite, c’est une version ++ du jeu, avec plus de personnages, un semestre en plus, plus de mécaniques de combat, des modifications et rééquilibrage de combat, des palais supplémentaires, un grappin, d'anciens palais modifiés, de nouvelles lignes de dialogue doublé, un memento bien plus agréable, des activités sociales en plus, apparition de combat défi dans la Chambre de Velours, des musiques inédites et j’en passe sûrement… Bref il y a des nouveautés un peu partout et ce même dans le prologue. Attention Persona 5 Royal n’est pas un DLC : vous devrez donc repasser à la caisse entièrement même si vous avez déjà Persona 5. Mais, si Royal découvre une sauvegarde de son ancienne version, de petits cadeaux vous seront donnés au début du jeu, rien d’essentiel cependant.
Une bonne trentaine d’heures a également été rajoutée au jeu de base. Il est encore un peu plus beau, ajoute de nouveaux portraits à certains personnages et supporte plus de résolution d’affichage et, enfin et surtout, nous propose une traduction en français, italien, espagnol et allemand pour l’Europe ainsi que les DLC (de Persona 5) inclus dans le jeu !
Si je conseille Persona 5 Royal ? OUI ! et ce même à ceux qui ont fait l’original.