Gloomhaven – Du plateau à Steam (Accès anticipé)
Asmodee Digital avait commencé à communiquer l’an dernier par rapport au portage du jeu Gloomhaven sur PC avec notamment un trailer et la révélation des quatre premiers personnages que nous pourrions jouer lors de l’accès anticipé. Chose dite, chose faite. Mais que vaut vraiment cette adaptation d’un jeu de plateau mondialement connu ?
Commençons par le début, Gloomhaven est tout d’abord un jeu de plateau créé grâce à une campagne Kickstarter ayant récolé pas moins de 4,4 millions de dollars. Il a été acclamé par le public et la presse spécialisée tout en raflant de nombreux prix dans différents événements. Longtemps uniquement en version anglaise, il est possible maintenant de l’acheter en version française uniquement (il faudra compter entre 130 et 150 euros ainsi que les aléas des ruptures de stock du fournisseur). Le budget étant conséquent pour un jeu de plateau, le studio Flaming Fowl Studio épaulé par l’éditeur Asmodee Digital a souhaité proposer aux joueurs de retrouver l’expérience du jeu de plateau directement sur un écran en gardant l’univers, les mécaniques et tout ce qui a fait le succès du jeu.
Gloomhaven est un jeu de rôle où vous incarnez un héros-mercenaire bien spécifique (les archétypes étant définis au début de votre histoire). Même si le jeu est jouable en solo, il est préférable d’y jouer à plusieurs pour contrôler chacun son héros (à un joueur vous contrôlez deux héros pour avoir la possibilité d’avancer). Le jeu se veut très narratif tout en offrant une jouabilité simple mais à la fois difficile (il n’est pas rare de perdre). La campagne propose de nombreuses missions à effectuer qui sont elles-mêmes composées de sous-missions pour faire progresser votre groupe (expérience, objets, or, …). Dans la version digitale, vous aurez le choix entre le mode campagne ou le mode aventure permettant aux joueurs de découvrir des scénarios inédits. La campagne n’étant pour le moment pas disponible dans l’accès anticipé, je ne pourrais vous dire si les scénarios sont similaires à ceux du jeu de plateau.
Outre le fait que les personnages ont des mécaniques bien différentes, les règles sont les mêmes pour tout le monde. Chaque personnage aura un deck composé d'un nombre de cartes limité. Il pourra acquérir de nouvelles cartes ainsi qu’améliorer/ajouter des effets à celles-ci à condition d’être dans une ville (quand vous partez à l’aventure dans un scénario, vous améliorez souvent votre personnage à la fin). Sans entrer trop dans les détails des changements de cartes ou même des améliorations, il est possible de faire à peu prés n’importe quoi sur les cartes tant qu’on a de l’or (modificateur de dégâts, ajout d’un effet de poison, …). Votre personnage devra aussi faire avec un deck bien spécifique au personnage qui est celui des modificateurs. A chaque action pouvant infliger des dégâts aux ennemis, le jeu attribuera aléatoirement un modificateur aux dégâts que vous allez effectuer. Vous vous en doutez, ce modificateur peut être négatif ou positif (-X, +X, x0 ou X2). A chaque fois qu’un modificateur est utilisé, il est défaussé de votre deck jusqu’à la fin de la mission.
Les tours de jeu ne se font pas grâce à l’initiative des personnages, mais par rapport aux valeurs de force des cartes (indiquées en haut à gauche). A chaque tour, chaque joueur va choisir deux cartes dans son deck et seulement la première carte choisie définira votre placement dans le tour de jeu (toujours de la plus petite à la plus grande valeur). Les cartes ne sont pas simplement des cartes à effet unique, car elles comportent toutes une partie haute et une partie basse. Si vous choisissez l’effet de la partie haute de votre première carte, vous ne pourrez qu’effectuer l’action de la partie basse de l’autre carte. Il peut arriver dans certains cas que certaines actions des cartes deviennent inintéressantes dans le tour de jeu. Il vous sera possible alors d’utiliser la fonction « défaut » de la partie de la carte, souvent un déplacement de deux cases ou une attaque de deux dégâts. Les cartes ont, pour la plupart, de nombreux effets supplémentaires comme l’application d’une malédiction ou encore des bonus en fonction de l’élément de la pièce où vous vous trouvez. Le jeu possède énormément de mécaniques de jeu (les règles du jeu de plateau font près de 20 pages) mais qui sont toutes facilement assimilables.
Pour conclure sur cet aperçu du jeu, je ne peux que recommander celui-ci à des joueurs qui aiment déjà le jeu de plateau, mais qui ne peuvent pas se l’offrir ou y jouer par manque de joueurs (le jeu de plateau n’est pas vraiment fait pour le solo à cause de la mise en place et des choix stratégiques). Côté réalisation artistique, le jeu est très beau et rend l’immersion dans l’univers du jeu beaucoup plus simple. J’attends avec impatience l’ouverture du mode multijoueur pour jouer avec d’autres joueurs qui ont déjà été, eux aussi, conquis par cette adaptation.