Iron Danger – La stratégie du temps qui passe
Daedalic m'a permis de tester les premiers niveaux du jeu de stratégie développé par le studio Action Squad Studios, un titre original mêlant stratégie et tour par tour.
Après une courte cinématique, l'histoire nous embarque au bon milieu de l'invasion d'un petit village par une armée nordique. Dans cette première partie servant de tutoriel, nous incarnons une jeune femme nommée Kipuna, qui se révèle être l'héroïne, une sorcière capable de manipuler le feu. En courant à travers les maisons en flammes, elle tombe dans un trou et meurt... Mais ce n'est pas la fin car une mystérieuse créature cristalline lui octroie la capacité de manipuler le temps.
Grâce à ses nouveaux pouvoirs, Kipuna peut remonter dans le temps jusqu'à cinq secondes et influer sur l'avenir. Il devient alors possible de bloquer ou d'esquiver une attaque, d'ajuster sa position, de lancer ses propres attaques ou d'utiliser un objet. Concrètement, dès que le personnage entre en combat, cela se présente sous la forme d'une ligne temporelle affichée en bas de l'écran avec la barre d'espace. Le temps est ensuite découpé en 14 tronçons qui se parcourent avec la molette de la souris. Les capacités se situent au-dessus (mouvement, attaque, défense...) et se lancent au clic de la souris ou avec des raccourcis clavier. Le résultat s'affiche sur la ligne temporelle, en sachant que le jeu passe au tour par tour, et reste donc figé tant que rien n'est lancé. Si par exemple des dégâts vont être subis à T+3, rien n'empêche de retourner à T+2, pour lancer un blocage, ce qui du coup annulera les dégâts subis à T+3. Des balistes vont lancer des flèches mortelles? Alors il suffit de tester, de se prendre des dégâts pour étudier la trajectoire des projectiles, pour ensuite repartir en arrière et esquiver. Afin d'éviter de spammer toujours les mêmes compétences, certaines ont des délais de rechargement (de l'ordre de quelques secondes maxi). Si deux personnages sont incarnés, chacun possède sa trame temporelle, ce qui permet d'agir sur les compétences de l'un, puis de retourner en arrière pour définir les compétences de l'autre. Les premiers niveaux proposent ainsi de jouer en complément de la sorcière Topi, l'intendant et forgeron du village (un gros guerrier).
Quand le personnage n'est pas en combat, l'action repasse en temps réel, emmenant explorer un monde 3D en vue du dessus avec un déplacement au clic de la souris classique pour les titres de ce genre. Le niveau de détail offert est excellent en zoomant au maximum, aidé par une caméra qui tourne à 360° autour du personnage. Les intérieurs fourmillent d'objets et de petits détails, rendant le village très vivant. Il y a également des énigmes bien trouvées avec, par exemple à un moment, un escalier à activer en s'arrangeant pour que les personnes se trouvent au bon moment au bon endroit.
Du côté de l'interface, elle va à l'essentiel, limitée à un journal qui liste les tâches en cours, donne des informations sur les personnages impliqués et affiche une carte.
Les membres du groupe progressent en gagnant des améliorations à leurs compétences qui sont à choisir dans une longue liste qui laisse présager une bonne personnalisation. La fin de chaque niveau donne aussi des statistiques amusantes, comme le nombre de fois où chaque personnage est mort ou encore le temps pris pour le terminer.
J'ai pour le moment du mal à donner un avis définitif sur Iron Danger. L'idée est intéressante, redonnant un air de jeunesse au combat au tour par tour en ajoutant une touche puzzle. La mise en place est correctement effectuée, l'interface de manipulation du temps est facile à utiliser. Mais ma première expérience n'a pas du tout été couronnée de succès : je me suis perdue et j'avais l'impression de ne pas vraiment maîtriser les événements. D'autant plus que la difficulté avait automatiquement été mise sur "normale", ce qui m'a amenée à être sans cesse en danger. Etant restée sur ma faim, j'ai relancé le jeu quelques jours après en sachant à quoi m'attendre et il est vrai que les choses me sont apparues sous un angle beaucoup plus positif, je savais par où passer et je comprenais déjà comment les systèmes fonctionnaient, découvrant que la manipulation du temps bien utilisée permet d'esquiver pratiquement tout. En plus, j'ai cette fois remarqué de discrètes flèches blanches qui indiquaient l'endroit où passer, flèches que j'avais totalement ratées la première fois !
Du coup, je dirais "Wait & See" d'ici au lancement, prévu le 25 mars sur PC, Mac et Linux.