The Witcher III – Geralt de Riv devient portable
Alors qu'il fignole son si tant attendu Cyberpunk 2077, CD Projekt RED a ressorti l'un de ses titres phares sur Nintendo Switch (un portage réalisé par les studios Saber), The Witcher 3, initialement sorti le 19 mai 2015 sur PC, Xbox One et PlayStation 4. The Wild Hunt Complete Edition est une version spéciale qui, comme son nom l'indique, contient le jeu de base et tout le contenu additionnel sorti dans les années qui ont suivi : les deux extensions d’histoire (Hearts of Stone et Blood and Wine) et les 16 DLCs. Pour la petite histoire, le développement de The Witcher 3 a débuté en 2012, en même temps que celui de Cyberpunk 2077, le studio s'étant alors scindé en deux équipes différentes. Quand on voit ce que donne The Witcher 3 déjà âgé de quatre années, cela rend l'attente pour le jeu de rôle futuriste encore plus intenable !
Un petit trailer pour se mettre dans l'ambiance si spéciale du monde des Sorceleurs :
Le choix est donné au lancement du jeu de soit partir explorer le contenu de l'une des deux extensions, soit de ne pas se limiter et de commencer au début de l'histoire. J'ai pour ma part opté pour cette dernière option, n'ayant malheureusement pas eu l'occasion de découvrir le titre au lancement et comptant profiter de cette sortie pour me rattraper. J'ai également pris une difficulté triviale, "Entrée dans l'histoire", voulant avant tout découvrir l'histoire, et non marcher vers la mort (non, je ne suis pas une folle furieuse) .
Inspiré de romans écrits par l'écrivain polonais Andrzej Sapkowski, The Witcher 3 propose une trame narrative inédite, se déroulant dans un monde médiéval-fantastique en monde ouvert. Dans une vue à la troisième personne, nous incarnons Geralt de Riv, un guerrier utilisant la Magie (= sorceleur), ce qui le rend détestable aux yeux de la majorité de la population. Contre de l'argent, il débarrasse les gens des créatures qui rôdent dans les campagnes, ne restant jamais bien longtemps dans les villages où il n'est pas le bienvenu malgré les services rendus. Je n'ai pas joué aux deux premiers jeux, mais je ne me suis à aucun moment sentie perdue dans l'histoire. Tout est amené d'une façon naturelle, permettant de comprendre les tenants et les aboutissants, et de vite se prendre d'amitié pour les protagonistes. D'après le communiqué de presse, le titre présente une trame à embranchement avec 36 fins disponibles, rien que ça ! J'en suis encore loin, mais les quêtes sont effectivement très nombreuses, facilement indiquées par un point d'exclamation jaune sur la mini-carte en haut à droite de l'écran.
Il y a de nombreux problèmes dans ce monde en guerre et Geralt a beaucoup à faire, l'épée au clair. Au début, un bref tutoriel place dans un environnement sûr pour s'entraîner au combat à l'arme blanche. Mais Geralt n'est pas un débutant, et l'histoire n'invente aucune raison foireuse pour expliquer une quelconque régression. Malgré son niveau 1, Geralt est un maître épéiste reconnu et ce passage le place dans la position d'un professeur montrant des passes d'armes à une jeune apprentie. En explorant le monde et en accomplissant les quêtes, Geralt gagne des points de compétences à chaque niveau gravi, ainsi que de l'équipement. Nous retombons bien sur cet aspect dans les habitudes du genre.
Geralt est armé de deux épées, une d'acier pour s'attaquer aux humains, une d'argent pour abattre les créatures maléfiques. Le passage de l'une à l'autre se fait avec la croix, et se révèle très pratique. Cette même croix sert à activer les consommables (nourriture, eau..), même si l'utilisation est dans ce cas moins évidente : une activation boucle entre les objets, tandis qu'une double-activation l'utilise (ce qui amène à une double-consommation une fois sur deux).
Les sorts se présentent sous la forme de runes, à sélectionner avec L :
- Yrden : déploie un piège magique
- Quen : crée un bouclier de protection
- Igni : inflige des dégâts de feu
- Axii : influence l'esprit des adversaires
- Aard : provoque un souffle télékinétique.
Une fois la rune sélectionnée au joystick gauche, elle se déclenche à volonté (dans la limite de l'endurance) avec ZR. Je regrette pour cette interface le fait que l'écran ne soit pas tactile. Je trouve toujours la sélection en diagonale assez peu aisée avec le joystick d'une manette, cela serait un véritable plus de pouvoir sélectionner au doigt le sort désiré. En soi, le jeu en lui-même ne nécessite pas de tactile, mais cela améliorerait la consultation des menus. Je regrette que trop souvent les éditeurs se contentent de porter la version des autres consoles vers la Switch, sans intégrer les spécificités de celle de Nintendo.
Même sur la console en mode portable, les graphismes sont corrects, avec des couchers de soleil qui m'ont fait regretter l'absence d'un mode photo. Alors oui, certes, c'est moins joli qu'avec les autres consoles, la Nintendo Switch n'est pas aussi puissante non plus. Mais cela est très fluide, je n'ai pas senti de ralentissements, pour un affichage constant en 30 fps. L'ambiance est au rendez-vous. La musique classique et épique est également parfaitement en cohérence avec l'univers médiéval-fantastique. Les dialogues sont intégralement traduits, en audio et en sous-titre, ce qui ne gâche rien au plaisir.
The Witcher 3, ce sont également des tas de petits trucs qui montrent régulièrement que les développeurs n'ont pas fait preuve de raccourcis faciles. Geralt peut grimper lorsqu'il se trouve dans des fossés, même relativement élevés (tant que ce n'est pas beaucoup plus haut que lui), n'obligeant pas à faire des raccourcis ridicules dans un monde ouvert un minimal réaliste. Une torche inaccessible ? Une rune d'Igni (qui inflige des dégâts de feu) et c'est réglé, elle s'allume. Pour l'une de mes quêtes, je devais trouver l'objet personnel d'une femme assassinée afin de brûler ses attaches au monde des vivants. Mais j'avais déjà exploré les alentours avant de trouver le corps, et j'avais déjà ce bracelet dans mes sacs. En plus du fait que cet objet était ramassable avant qu'il ne soit utile, la cinématique a directement enchaîné de "je dois trouver ce qui rattache cette femme à ce monde" à "je vais détruire ce bracelet". Trop de jeux obligent à suivre un schéma imposé, un objet ne devant être utilisable qu'une fois dans la bonne quête, voire obligeant à retourner en arrière car à ce moment là, on n'avait pas la quête.
Malgré l'excellente qualité de ce portage, si vous avez un PC, une Xbox One ou une PlayStation 4, je vous conseille de vous rabattre sur ces supports. Vous pourrez trouver les jeux à un meilleur prix, tout en profitant de graphismes d'une bien meilleure qualité. Mais si vous n'avez qu'une Nintendo Switch, ou si tout simplement vous voulez jouer en déplacement, alors foncez, vous ne le regretterez pas.