Crossroads Inn – De la bière & des bugs
Adorant les simulations et étant notamment une grande fan de Two Point Hospital, lorsque j'ai vu apparaître le projet Crossroads Inn sur Kickstarter, je n'ai pas pu m'empêcher de donner quelques euros pour contribuer au développement du projet. Quelques mois plus tard, le jeu est apparu sur Steam, je me suis donc empressée d'aller le tester, rejoignant les 1265 contributeurs (et d'après les news officielles les 50 000 joueurs intéressés ayant ajouté le jeu en liste de souhaits sur Steam).
Au lancement, trois modes de jeux sont proposés, en tout cas d'après le menu d'accueil. Dans les faits, je n'ai aucun scénario qui s'affiche, et le mode sandbox n'est pas conseillé avant d'avoir terminé la campagne. Sans vraiment d'autre option, je me lance donc dans la campagne.
L'histoire est assez basique : mon oncle tient une taverne et il est temps pour moi, jeune tavernier débutant, de prendre le relais. Grâce aux conseils de l'oncle bienveillant, j'apprends comment gérer l'établissement. Le tutoriel est relativement bien fait, avec des étapes claires indiquant où cliquer dans le menu. Il y a cependant quelques bugs, comme des étapes qui ne se valident pas (j'ai eu beau commander des dizaines de tonneaux à un camp de bandits, et je n'ai pas eu la validation des 10), ou encore des informations non cohérentes et des bugs de traduction. Sans compter que le jeu n'est bien sûr pas traduit en français et qu'il faut passer le clavier en QWERTY.
La gestion passe par différents menus sur la droite. Cela concerne le bâtiment en lui-même, avec les murs, les sols, les portes, et tous les meubles intérieurs, qu'ils soient décoratifs ou utiles. Les tables et chaises sont bien entendu la base, mais il faut aussi prévoir les étagères pour stocker les marchandises, les tonneaux pour conserver l'alcool, le lave-vaisselle pour nettoyer les chopes sales... Et cela ne concerne que la partie de débit de boisson. Car la taverne est aussi une auberge, gérant des chambres, et un restaurant avec une cuisine.
Pour faire tourner tout ça, il faut des employés, chacun ayant sa spécialité (une serveuse ne pourra pas passer à la cuisine, et les manutentionnaires ne seront pas en mesure de servir les clients). Les tâches de chaque employé se définissent via un écran de gestion, permettant d'observer l'employé et de voir si tout va bien pour lui. L'IA a beaucoup de mal. Mes employés se sont à plusieurs reprises trouvés bloqués, ne réussissant pas à nettoyer une pièce, ou encore avec un tonneau dans les bras. La seule solution que j'ai trouvée à cette inaction pénalisante (car, par contre, les salaires sont eux bien prélevés...) a été de virer l'employé, un coup de pied au derrière !
Plusieurs interfaces supplémentaires donnent des informations sur les ressources stockées, ainsi que sur les clients présents. Ce dernier panneau est notamment important pour connaître leurs éventuels griefs, dans l'objectif de proposer la meilleure expérience possible. Plus ils seront heureux du service, mieux ce sera pour la réputation de l'établissement. Bien entendu, comme sinon ce serait trop simple, différentes populations viennent se divertir en notre établissement, les nobles n'auront pas les mêmes attentes que les paysans. Le menu est créé de façon à répondre aux demandes diverses, permettant de cuisiner les plats appropriés pour la clientèle présente.
Les ressources s'obtiennent auprès des marchands locaux, les opportunités se débloquant au fur et à mesure de la campagne. Ainsi, il est même à un moment possible de se fournir auprès d'un camp de bandits qui a l'avantage de ne pas être loin... même si la provenance des produits n'est pas des plus légale, ce qui peut poser souci avec le noble local qui essaie désespérément de revendre ses tonneaux de vin et qui n'apprécie pas du tout cette concurrence déloyale. Il pourra, s'il trouve du vin lors de ses visites de contrôle, saisir les tonneaux illégaux, entraînant une perte sèche. Les attaques de bandits sont également possibles sur la route lors des livraisons si elles ne sont pas protégées (pour un coût, bien sûr).
L'histoire avance sous la forme de dialogues entre les différents protagonistes et des chances de réussite basées sur la compétence de notre personnage. Plus il utilise une compétence, plus il progresse, et plus il devient capable de retourner des situations gênantes à son avantage. Il peut agir sur la passion, l'affectif, la sagesse, la force, l'érudition... L'objectif est d'accueillir un mariage, avec tous ses invités à loger, ses verres à servir et ses plats à cuisiner. Heureusement, l'oncle Martyn reste présent tout du long.
Je n'ai malheureusement pas été très loin... J'ai fait banqueroute sur ma première taverne. La seconde marchait plutôt bien, mais j'avais deux de mes serveurs bloqués. J'ai donc enregistré ma partie, pour la recharger, et je n'avais alors plus aucun objectif ou personnel... Lassée, j'ai laissé tomber.
Proposant une copie intéressante, Crossroads Inn est malheureusement en l'état beaucoup plus sous la forme d'un accès anticipé que de celle d'un produit terminé. Les bugs sont nombreux, trop nombreux. Je n'ai joué que deux heures environ, et j'ai eu pas mal de désagréments qui m'ont totalement coupé l'envie de devenir gestionnaire de taverne. Pourtant, l'idée était plus que prometteuse, et le jeu en lui-même aurait beaucoup à proposer, avec des graphismes étranges, mais qui fonctionnent plutôt bien, et une bande-son agréable. Mais je vous conseille vivement d'attendre plus de correctifs, quitte à vous abonner au jeu pour ne pas rater les annonces réalisées par le développeur.