Megaquarium – Ça va buller !
J'adore les jeux de gestion et, pour une raison que j'ignore, j'ai totalement raté la sortie de Megaquarium sur PC l'année dernière (18 septembre 2018). Pourtant, sur Steam, le jeu est bien noté, avec actuellement plus de 700 évaluations "très positives". Alors quand j'ai appris qu'une version sur console ressortait en ce 18 octobre, je n'ai pas hésité à saisir cette opportunité, d'autant plus que l'occasion m'était donnée de le faire avant tout le monde pour vous partager mes impressions. À noter que j'ai pour ma part testé sur Nintendo Switch, mais que le jeu est également porté sur PlayStation 4 et Xbox One.
Si vous vous posez la question, Megaquarium n'est pas un jeu de simulation d'aquarium (le bassin) mais bien d'aquarium (le bâtiment). Je sais, du coup, en français du moins, la distinction n'est pas évidente à faire et peut être trompeuse. J'ai principalement joué pour le moment à la campagne, avec plusieurs établissements à fonder en suivant des listes d'objectifs, mais il existe également un mode sandbox où la liberté est bien plus importante.
L'objectif en quelques mots est simple : assurer le bonheur des poissons et des visiteurs dans un espace de jeu qui peut à tout moment être agrandi contre de l'argent.
Tout tourne autour des bassins. Il en existe de plusieurs types, plus ou moins profonds, plus ou moins grands, et plus ou moins visibles. Ainsi, les bassins autoporteurs ont leurs quatre côtés accessibles aux visiteurs, tandis que les bassins muraux ont au moins un côté dédié à la maintenance. La température et la qualité de l'eau sont les deux critères à maîtriser pour le bien-être des futurs occupants. Autant la première n'évolue que peu : il faut produire une certaine quantité de chauffe calculée par rapport à la quantité d'eau, autant la seconde change avec le temps. Ainsi, la taille ou le nombre de filtres et d'écumeurs varie en fonction de la taille du bassin certes, mais également du nombre d'animaux et de leur âge (ainsi un bassin pourra être à l'équilibre avec les bébés à la création, puis devenir impropre une fois tous les poissons devenus adultes). Les appareils arrivent tous en plusieurs tailles, permettant ainsi de quantifier comme il faut l'apport, même si, dans les faits, il est clairement préférable de viser plus dès la création pour pallier toute évolution (un bouton invisible doit permettre au personnel d'ajuster la température et le niveau de filtrage même s'il y a bien trop d'équipements installés).
Tous ces appareils sont encombrants, d'autant plus s'ils sont puissants. La solution la plus simple consiste à coller les équipements au bassin, ce qui est notamment la chose à faire pour les muraux. Pour éviter que les visiteurs ne voient l'envers du décor, des pièces réservées aux employés se créent en utilisant des murs et des portes. Sinon, les appareils se déportent grâce à des filtres, qui sont ensuite reliés à un ou plusieurs bassins. Cette optimisation n'est cependant possible qu'à courte portée : le filtre puissant a ainsi une portée maximale de 12 cases par exemple.
Les bassins se décorent, avec l'objectif de plaire à tout le monde, qu'ils soient dans l'eau ou sur leurs deux pattes ! Il faudra mettre suffisamment de végétation, de rochers ou d'endroits ou se cacher pour les animaux, avec potentiellement des pré-requis pour certaines espèces plus demandeuses que d'autres. Les visiteurs eux apprécieront des décorations qui rendront l'ensemble agréable à regarder. Enfin, il ne faut pas oublier d'éventuelles lumières (requises par les coraux, détestées par d'autres).
Les animaux s'achètent librement avec des poissons, des crustacés, des pieuvres, des hippocampes, des méduses, des tortues, des coraux... Durant la campagne, quelques animaux se débloquent avec des objectifs annexes à accomplir pour plaire à l'heureux propriétaire, mais c'est plutôt rare. Généralement, les animaux arrivent bébé, puis ils vont grandir, voire se reproduire. Les animaux, plus d'une centaine, sont caractérisés par leur taille, la quantité de points d'écologie, de science et de prestige qu'ils vont générés en étant vus, la qualité de l'eau et la température requise pour leur bien être, la nourriture qu'ils veulent et leur comportement. À la fin du troisième niveau de la campagne, j'ai déjà six styles de distributeurs de nourriture : granulés orange, granulés verts, moules, coques, lançons et zooplancton. Je présume que ce n'est que le début ! Tous les comportements donnent également le mal de tête, avec énormément d'éléments à prendre en compte et beaucoup d'incompatibilité : les mauviettes ne peuvent être mises avec les brutes ; les grégaires aiment vivre en bancs, tandis que des asociaux fuient leurs congénères ; les gloutons mangent 33% plus que les autres et les égoïstes n'aiment pas la concurrence d'autres espèces mangeant la même nourriture qu'elles. Il y a même des poissons qui requièrent des bassins spécifiques ou d'une taille spéciale. Enfin, la chaîne alimentaire doit être respectée, et il faut faire attention à ne pas mettre les proies avec leurs prédateurs, ou sinon il y aura des morts.
Bien sûr, l'aquarium ne serait rien sans ses employés. Une fois embauché, un employé va automatiquement s'occuper des poissons et leur donner la bonne nourriture en piochant dans les boites. Pour maximiser l'efficacité, il est important de déposer ces distributeurs de nourriture à proximité des aquariums concernés. Si un employé possède la compétence "Maintenance", il peut entretenir, grâce à un établi, les équipements qui tombent ponctuellement en panne. Enfin, seuls ceux ayant la capacité "Entretien" seront en mesure de nettoyer les déchets des visiteurs, s'ils ont accès à un placard à balai.
Nous en arrivons au dernier point, le plus important. Car si tout cela a été mis en place, c'est bien pour les visiteurs. Ils viennent automatiquement à partir du moment où l'aquarium est ouvert. Ils se promènent partout, sans aucune gêne. Ainsi, si une zone dédiée au personnel est temporairement ouverte le temps d'une rénovation, ils s'engouffrent dans la brèche. Heureusement, un visiteur s'attrape comme un employé, afin de pouvoir être bouté hors ! Sinon, ils ont des besoins élémentaires à satisfaire en posant des objets dans les allées : des bancs pour qu'ils se reposent, des distributeurs pour qu'ils étanchent leur soif, des corbeilles pour qu'ils y jettent leurs détritus, des toilettes pour qu'ils se soulagent... Chaque visiteur qui voit un poisson génère des points de prestige, ainsi que des points d'écologie ou de science, la quantité dépendant du poisson. Les points de science servent à développer de nouveaux équipements, tandis que les points d'écologie sont eux dédiés à la découverte de nouvelles espèces. Le prestige, qui est lui constant d'un niveau de la campagne à l'autre, représente le niveau global du joueur, et donc les éléments auxquels il a accès, que ce soit les poissons pouvant être recherchés, les équipements pouvant être développés, les bassins pouvant être posés ou encore les décorations pouvant être utilisées.
Loin d'être aussi simple qu'il n'y paraît, le jeu est heureusement proposé en quatre niveaux de difficulté (facile, normal, difficile et brutal), devenant ainsi accessible à tous les styles de joueur. Ce paramètre influe sur les coûts, la fragilité des animaux, les chances pour les animaux de s'entre-dévorer, la fragilité des équipements et les gains en prestige. L'interface sur la console est parfaitement adaptée à une prise en main à la manette. Je ne suis habituellement pas particulièrement attirée par les jeux de gestion à cause de ça, et je n'ai ici pas ressenti de gêne. Je regrette juste la non prise en charge de l'écran tactile en mode portable de la Nintendo Switch. Si vous aimez la vie marine et les jeux de gestion, voilà exactement le jeu qu'il vous fallait, d'autant plus à ce prix !