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Mosaic – La métropole de la déprime

Le nom du studio Krillbite Studio ne vous évoque peut-être rien, et pourtant, il est à l'origine de deux titres assez intéressants. Le premier, The Plan, vous permet d'incarner une mouche. L'expérience est très courte (10 minutes) mais vaut le détour, et en plus, ça a le mérite d'être entièrement gratuit. Et comme je suis sympa vous trouverez le lien vers Steam juste ici. L'autre projet est bien plus connu, puisqu'il s'agit d'Among the Sleep, un jeu horrifique qui avait pour originalité de nous faire jouer un bambin. Le titre était aussi assez court (trop, argueront certains) mais fort intéressant, grâce à son ambiance très travaillée.

Pour son troisième jeu, le studio norvégien est parti explorer d'autres horizons. Mosaic se veut en effet beaucoup plus adulte, et plus sombre. On retrouve de suite l'ambiance très travaillée qui est presque devenue la signature du studio. Tout est gris, tout est anguleux, presque trop carré. L'atmosphère ne fait pas rêver, et l'ambiance sonore ne vous rendra pas plus heureux. Le jeu transpire la déprime, et le fait brillamment.

On incarne un homme vivant dans une immense ville où tout semble être connecté, dans un futur pas si lointain que ça. Il semble avoir déménagé récemment et mène une vie morne qui se résume au triptyque Métro-Boulot-Dodo. Isolé socialement, endetté, exerçant un métier où on lui rappelle sans cesse qu'il sous-performe. le bougre ne vit pas sa "meilleure vie" et rien ne semble parti pour que ça change.

Pour bien nous faire comprendre la misère de cette vie, on devra mener ces actions jour après jour... Réveil, brossage de dents, consultation des factures qui indique qu'on a du retard dans les paiements, encore, et qui propose d'installer une application bancaire pour consulter son compte bancaire... dans le rouge bien entendu. La journée commence bien... on emporte le parapluie au cas où et on part travailler... Pour passer le temps durant le trajet, on lance un jeu sur son smartphone, qui est un bête clicker sur lequel on s'acharne pour gagner des points et des niveaux... tout en ignorant royalement son entourage.

Après tout, nous ne sommes qu'un mouton dans la bergerie. Tout le monde semble être dans un état catatonique, ils marchent tous, tel des robots programmés pour exécuter telle ou telle action. Mais ne serait-ce pas une simulation après tout ? Je m'avance ici, bien entendu, puisque le jeu ne se révèle pas assez, mais notre personnage va vivre des choses qui sortent de l'ordinaire, des machines vont se mettre à parler, évoquant des démarrages, des phases d'expansions... on va incarner durant une minute un papillon, comme si le logiciel avait bugué, et que notre conscience avait été transférée vers cet insecte.

A moins que nous ne devenions fous, tout bêtement ? La question reste entière. Toutefois, quand en se réveillant un beau matin, nous découvrons un poisson rouge apparu magiquement dans notre lavabo, qui nous demande si tout roule et si notre vie a un sens, nous pouvons décemment nous demander si notre avatar ne perdrait pas un peu la raison ?

Il est malheureusement trop tôt pour se prononcer, et il sera nécessaire de patienter quelques temps avant de pouvoir poser ses mains sur le jeu complet. Jouer à Mosaic fut en tout cas une drôle d'expérience, intrigante sous bien des aspects. Il est bien entendu impossible de se forger un avis définitif avec un aperçu de 30 minutes à peine, mais le jeu de Krillbite Studio instille une ambiance déprimante, où la monotonie et l'automatisme semblent s'être installés partout, au point de se demander si l'homme ne serait pas devenu un "simple" robot.

Aux dernières nouvelles, Raw Fury prévoit toujours de sortir le titre cette année. Je dois avouer être très excité à l'idée d'y jouer à nouveau.



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