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Song of Horror – Angoisse au bout des doigts

Habituée des survival horror, avec ce titre, si j’ose dire, je connais la musique. Au menu, une ambiance très travaillée et un gameplay qui l’est moins, le tout avec l’histoire qui va bien.

Song of Horror va nous plonger dans un manoir inquiétant à la recherche de personnes disparues mystérieusement. Pour ce faire, nous pourrons incarner quatre personnages différents, chacun ayant des statistiques propres. En pratique, cela ne semble pas influer réellement sur nos actions. Ces quatre personnages sont plutôt à percevoir comme autant de « vies » avant le game over. Toutefois, ils ont chacun leur caractère et leurs remarques, lors de l’observation du décor, seront personnalisées, ce qui représente un petit plus appréciable. Ils évolueront dans une histoire assez ésotérique, aux relents de malédiction implacable. Nous trouverons aussi de la correspondance qui mettra en lumière les prémices des événements.

Le jeu nous immerge donc dans une ambiance qui lui est propre. Les fans de la première heure de ce genre de titres sentiront l’hommage appuyé à des œuvres tels qu’Alone in the Dark ou les premiers Resident Evil. En effet, les angles de vues (presque) fixes sont très travaillés et rappellent ceux des jeux précités. Plongées, contre-plongées, vues du plafond ou depuis le sol, couloirs tout en longueur avec caméra débullée (comprenez « de travers »)… Tout participe à un sentiment dérangeant. Sentiment renforcé par la teinte sépia des graphismes, quasi monochromatiques. Nous évoluons souvent dans les ténèbres, éclairées parfois seulement par l’objet lumineux du personnage en cours (briquet, bougie, lampe de poche). Le décor du manoir regorge de moult références au passé. En effet, la famille qui l’habite semble avoir arrêté de se procurer de nouveaux objets depuis plusieurs décennies et ne connaît pas la modernité. Tout est vieillot, poussiéreux, en désordre et nourrit l’ambiance décalée et rétro du jeu. Le travail sonore n’est pas en reste. Le manoir semble vivant tellement il est parcouru de bruits en tous genres, forcément inquiétants. Pour parachever le tout, nous avons droit à de bons vieux jump scare avec diverses apparitions prévues pour surprendre ou angoisser le joueur. Cela fonctionnera en fonction de la sensibilité de chacun.

On en arrive là où le bât blesse. Vous allez passer beaucoup de temps à analyser le décor, pour trouver des indices, des objets, des mécanismes et autres puzzles. Et c’est cette analyse constante qui constitue la base du gameplay. Autant dire que le fait que les différents personnages font des commentaires personnalisés permet de briser un peu la monotonie ressentie par ces observations redondantes. En effet, vous effectuerez beaucoup d' allers-retours une fois un objet récupéré et utile à un mécanisme à l’autre bout de la demeure. Voilà qui rappelle encore nos bons vieux survival horror mais ça sent moins l’hommage qu’un mécanisme de jeu éculé. Une bonne mémoire sera un atout non négligeable. Toutefois, vous pourrez compter sur la présence d’une carte (non accessible au début du jeu) un poil succincte pour vous rafraîchir un peu les méninges. Histoire d’apprécier encore plus ces allers-retours, sachez que vos personnages se déplacent avec une raideur assez crispante.

On en arrive au plus désagréable : à intervalles réguliers, vous subirez les assauts d’une entité maléfique. Il vous faudra alors soit la repousser en lui claquant littéralement la porte au nez, soit vous cacher sous une table ou dans une armoire. Dans les deux cas, cela implique un QTE pas très folichon. Pour maintenir l’entité coincée derrière une porte et l’empêcher de venir vous infliger des papouilles mortelles, il vous faudra bêtement marteler une touche. Dans le cas où vous vous cacherez, vous devrez affronter votre propre peur en appuyant sur deux touches de manière synchronisée avec les battements de votre cœur pour vous calmer. Si vous échouez, le perso disparaît et vous passez à un autre. Si l’idée en soi est intéressante, la mise en pratique est laborieuse et peu convaincante, voire même aléatoire. Alors que vous avez réussi à calmer votre peur, sans raison particulière, les battements reprennent de plus belle… Définitivement, ces séquences QTE sont les fausses notes de Song of Horror et n’ont rien de palpitant. Il est en plus important de noter qu'apparemment, il est impossible de modifier les touches du clavier dans les options, ce qui entraîne une très mauvaise configuration pour les déplacements (test réalisé sans souci à la manette).

Nous avons donc d’une part un gameplay plutôt bancal, raide et redondant, peu séduisant au final. Et d’autre part, une ambiance bien travaillée sur tous les plans : visuel, sonore, scénaristique.
Si vous êtes un joueur privilégiant l’ambiance sur le reste, capable de fermer les yeux sur un gameplay irritant, Song of Horror a plusieurs atouts pour vous plaire. Dans le cas contraire, passez votre chemin.



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