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Truck Driver – Camionneur sur canapé

Boudé par SCS Software depuis de nombreuses années, les joueurs consoles ont longtemps fait des appels de phares pour qu'Euro et American Truck Simulator soient portés sur consoles. Continuez de prier, car le portage n'est pas encore près d'arriver. En revanche, l'éditeur Sodesco a compris qu'une frange de joueurs attendait impatiemment de conduire un camion, posée sur le canapé, et propose aux joueurs Truck Driver, un simulateur routier disponible sur consoles, et à la mi-novembre sur PC. Réussit-il à proposer une expérience de jeu aussi satisfaisante que le maître ? Voyons voir cela !

Oubliez la superficie proprement hallucinante d'ETS et ATS, les développeurs de Triangle Studios proposent une carte fait main. On appréciera l'initiative, les tracés sont intéressants à découvrir, bien qu'assez standards. Point de petites routes forçant certaines manœuvres avec le semi-remorque ou de virages complexes, ici tout semble être fait pour que le joueur puisse rouler tranquillement, en observant les différents paysages proposés par le titre.

Tout commence par la sélection d'un personnage... Aucun ne paie franchement de mine... Mais on s'y fait !

Car oui, force est de constater que Truck Driver est propre. Pas de quoi vous fracturer la rétine, mais c'est assez joli et surtout, ça tourne sans accroc, peu importe le mode graphique que l'on choisit. Que l'on privilégie la résolution (meilleure définition mais moins de détails sur les textures...) ou les graphismes (résolution plus basse mais effet de lumière et anti-aliasing plus poussé), le jeu reste fluide et ne montre que de très rares signes de faiblesse. Heureusement, en même temps, tant le jeu semble vide par moment, et cela se ressent particulièrement sur la route.

Côté paysages, pas grand-chose à signaler, comme indiqué plus haut, c'est joli, et il y a un peu de variété, avec le littoral d'un côté, et les montagnes de l'autre. Pour autant, ne vous attendez pas à escarper des routes montagneuses, ces dernières sont au loin et ne peuvent être pratiquées pour le moment (peut-être via de futurs DLC ?). On se contentera donc de flâner sur des routes très standards, le plus exotique étant une route boueuse pour aller rendre visite à un des PNJs nous confiant des quêtes. Les villes sont également très petites, la plus grande réunissant tout au plus 10 maisons et un commerce. Les autres lieux sont surtout des dépôts où l'on devra se rendre régulièrement. La découverte fonctionne bien, mais la redondance frappe également après une petite dizaine d'heures de jeu, quand on aura déjà exploré tout les tracés proposés par Triangle Studios.

Le titre use et abuse des variantes de tracés lors des quêtes pour nous faire oublier la taille réduite de sa carte. L'illusion fonctionne le temps de quelques livraisons, mais rapidement, on aperçoit les mêmes décors et une partie du plaisir s'envole... et pourrait même décourager totalement certains joueurs habitués à la diversité des titres de SCS Software. Et ne comptez pas sur des effets météos pour diversifier un peu l'ensemble, puisque ces derniers pointent aux abonnés absents. On se consolera donc comme on peut avec le cycle jour/nuit qui, lui, est bien présent.

En ce qui concerne la conduite en elle-même, n'ayant pas de volant compatible avec ma PS4 Pro, j'ai dû me contenter de l'expérience à la manette, et le résultat est convaincant, mais laissera sur leur faim les joueurs chevronnés. En effet, que ça soit en conduite automatique ou manuelle, notre camion ne posera pratiquement jamais problème, puisqu'il répond au doigt et à l’œil. Avec une cargaison, c'est un poil différent, mais les manœuvres restent en général très simples à exécuter. Les amendes pour non-respect du code sont peu nombreuses et peu punitives (se limitant à l'excès de vitesse et au grillage de feu). Parfait pour les joueurs souhaitant un jeu pas trop exigeant pour découvrir le genre, plus problématique pour les aficionados qui n'y trouveront pas leur compte. Le jeu ne disposant pas de sponsors, les quelques camions disponibles sont des marques inventées et on débloquera les différents modèles en progressant. Afin de motiver les gens à tout essayer, le studio offre diverses récompenses en conduisant un certain nombre de kilomètres avec les différents semi-remorques.

Là où Truck Driver se distingue des Truck Simulator, c'est dans sa manière d'amener les missions. Plutôt qu'un tableau austère où les infos essentielles sont fournies, TD nous demande d'aller voir différents protagonistes répartis à divers endroits de la marque. A chaque livraison que l'on accepte, un petit dialogue format SMS se lance en haut de l'écran, et on voit son personnage discuter avec le client. Au début, tout se déroule de manière on ne peut plus standard : le client indique les informations basiques, à savoir : qu'est-ce qu'on livre, où, quand ? On exécute la mission, puis merci au revoir. On revient voir le client qui dit avoir apprécié de travailler avec nous, et commence à se confier sur sa vie perso... jusqu'à devenir ami avec son personnage. L'écriture n'est jamais franchement brillante, mais elle a le mérite de faire sourire et d'apporter un peu d'originalité à un genre souvent assez morne sur ce point.

Enfin, une rapide note sur la musique, qui va boucler bien trop rapidement, et qui ne propose pas la radio pour varier un peu le genre (en espérant la voir arriver au moins sur PC). On ne recommandera que trop de lancer une playlist Spotify/Deezer/etc... pour ne pas devenir fou.

J'aurai aimé tarir d'éloges Truck Driver, mais force est de constater que le titre n'est pas parfait, et se révèle trop léger sur de nombreux points pour être indispensable. Toutefois, il sait être un point d'entrée idéal pour qui veut découvrir le genre. Assez joli, accessible, simple à prendre en main et relativement long (comptez 25/30 heures pour accomplir toutes les livraisons principales), vous en aurez pour votre argent, pour peu que vous ne soyez pas trop exigeant.



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