Re:Legend – Des monstres qui doivent encore bien grandir
Fin août, Re:Legend est sorti en accès anticipé sur Steam, un jeu d'élevage de monstres tout mignon développé par le studio malaisien Magnus Games, et financé grâce à une campagne Kickstarter terminée le 25 août 2017.
La création de personnage met immédiatement dans l'ambiance manga du titre, avec des avatars aux grands yeux très expressifs. Il est possible de créer un garçon ou une fille, avec cinq coupes de cheveux, à peu près autant de styles d'yeux et de tenues. J'ai ainsi créé une petite Onidra toute mignonne avec deux couettes blondes :
Pour une raison inconnue, mon personnage se retrouve sur la plage d'un village paisible de l’île de Vokka dans les terres d’Ethia, incapable de se souvenir des raisons de sa présence ici. Elle est accueillie par tous les habitants, charmés d'avoir une nouvelle habitante dans la commune. Il y a quelques énergumènes un peu moins gentils que les autres, chaque personnage a son petit caractère, et ça roule du coup plutôt bien dans les dialogues, aidant à supporter une histoire au demeurant assez basique. Quelques choix sont à faire dans les discussions, rien qui a priori n'impacte réellement le déroulement scénaristique.
Comme par hasard, une ferme est abandonnée au sud du village, le maire me propose de m'y installer et me voilà donc dans ma nouvelle propriété. Je possède une maisonnette, un grand champ, un lac pour pêcher, un établi pour créer mes objets, et même une jolie source pour regagner de l'endurance.
Les tutoriaux s'enchaînent, se présentant sous la forme de petites fenêtres avec des images d'illustration. Cela couvre les commandes de base (mouvement, attaque) ainsi que les fonctionnalités spécifiques du jeu (ferme, artisanat, endurance). En gros, le personnage a une quantité donnée d'endurance qui baisse au fur et à mesure de ses activités quotidiennes. Cette réserve remonte automatiquement en dormant ou en se rendant dans la source à côté de la maison. Si jamais l'endurance arrive à zéro, par exemple en essayant de passer une nuit blanche, le personnage se retrouve automatiquement téléporté dans l'hôpital du village.
Le monde est assez vaste, même s'il paraît pour le moment limité au village et à une zone à proximité. Je ne suis en tout cas pas encore allée plus loin. Les décors alternent entre des environnements de plage et de forêt, avec même quelques grottes.
La progression s'effectue via des niveaux, avec des points à répartir dans les six caractéristiques que sont la force, l'endurance, la chance, la sagesse, l'intelligence et la focalisation. En complément, le personnage progresse dans des classes offensives et des métiers qui se montent soit en utilisant l'arme en question pour les premières, soit en accomplissant les tâches reliées pour les seconds. Le jeu fournit les quatre armes des quatre classes dès le lancement (arc, dague, bâton et épée), ce qui offre donc une grande polyvalence. Par contre, le système de combat est des plus frustres, n'ayant aucune compétence liée à l'arme (du moins à mon très bas niveau). Le comble : les monstres sont pacifiques, n'attaquant jamais, même pas en réponse à une attaque. J'avoue que j'ai du mal à comprendre...
Les quêtes sont simplistes, demandant de se rendre à un endroit marqué sur la carte, généralement pour y sauver quelqu'un (à se demander comment le village faisait avant l'arrivée de mon personnage). Ensuite, le ou les monstres présents doivent être tués, avant de retourner au village pour être acclamée en héros. Comme le système de combat est inexistant et que les monstres ne ripostent pas, les affrontements sont totalement inintéressants, amenant à spammer le clic gauche pendant 5 minutes pour vider la jauge de vie adverse.
Malheureusement, je n'ai pas eu beaucoup d'occasions de tester le domptage d'animal, qui était pourtant la fonctionnalité qui m'attirait le plus. Durant le tutoriel, j'ai fait la rencontre d'un bébé dinosaure tout mignon, qui est depuis devenu mon ami et ma monture, mais c'est tout. La taille de l'écurie est cependant plus que prometteuse, avec un système de grimoire permettant de gérer tous ses amis virtuels (avec leurs compétences et leurs noms) mais également de les ajouter à son groupe pour partir à l'aventure avec.
Arrivée niveau 5, j'avoue que les nombreux défauts du jeu m'ont amenée à stopper ma découverte en attendant que le jeu s'améliore. Pour vous lister tout en vrac : la caméra est fixe, les cartes sont peu lisibles, les maisons des différents artisans sont mal indiquées, je ne trouve pas le moyen d'acheter des graines (même si je spamme la touche d'interaction dans toute la boutique sans succès), j'ai détruit toutes mes cultures en binant sans trouver comment ramasser mes plantes pourtant mûres, les zones sont des enchaînements de mini-zones avec des temps de chargement, je ne sais pas comment dompter d'autres animaux, les quêtes sont inintéressantes...
Certes, la base est prometteuse. Les graphismes sont aussi colorés que je l'attendais, sur une musique plutôt agréable pour changer. De nombreux compositeurs de renom ont d'ailleurs prêté leurs talents pour réaliser la bande-son, dont le fondateur du Video Game Orchestra et compositeur Shota Nakama (notamment connu pour Final Fantasy XV). Mais l'accès anticipé porte ici bien son nom, le titre manque d'un gros polissage, d'un ajout de contenu certain, et de quelques tutoriaux. Si les développeurs écoutent tous les retours de la communauté et travaillent comme ils semblent le faire, Re: Legend pourrait clairement devenir l'excellent jeu de rôle qu'il promet d'être. Je vous conseille cependant d'attendre de voir comment cela évolue. Dans cette optique, n'hésitez pas à suivre le titre sur Steam afin de ne rien rater de ses futures mises à jour :